Nouvelle commande historique pour Airbus

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L’armée espagnole se rééquipe à grande échelle. Madrid vient de signer, via la Direction générale de l’Armement et du Matériel (DGAM), quatre contrats pour l’achat de 100 hélicoptères Airbus. Montant de l’opération : 4 milliards d’euros. Une commande record pour la défense espagnole, intégrée dans le « Plan Nacional de Helicópteros », qui doit permettre à terme de rationaliser et moderniser les flottes des trois armées à l’horizon 2031.

Les appareils commandés – 13 H135, 50 H145M, 6 H175M et 31 NH90 – seront répartis entre l’Armée de terre, l’Armée de l’air et de l’espace et la Marine. Pour Airbus, c’est un contrat structurant. « Ces contrats traduisent une évolution qualitative des capacités », souligne Bruno Even, PDG d’Airbus Helicopters, qui insiste aussi sur la contribution à la sécurité nationale.

Une opération pensée comme un bloc cohérent

Ce n’est pas un simple ajout d’hélicoptères à un parc vieillissant. C’est un plan structuré autour de quatre modèles, choisi pour répondre à des besoins opérationnels spécifiques. L’armée cherche à harmoniser des flottes aujourd’hui dispersées, parfois obsolètes, tout en réduisant le nombre de modèles en service.

La répartition est conçue pour couvrir un large spectre de missions : formation, liaison, manœuvre, transport tactique ou opérations amphibies. Les NH90 au standard 3 – version la plus avancée – illustrent cette ambition. Sur les 31 commandés, 13 iront à l’Armée de terre, 12 à l’Armée de l’air et 6 à la Marine. Ils seront utilisés pour des missions de transport, de forces spéciales et d’appui aux opérations aéro-navales.

Les H135 et H145M en première ligne des missions légères

Les H135, plus petits, seront principalement utilisés pour l’entraînement et les missions légères. Douze iront à l’Armée de l’air et un à la Marine. Leur emploi couvrira l’observation, les liaisons et d’éventuelles interventions de secours.

Les H145M – 50 unités au total – sont destinés aux FAMET, les forces aériennes de l’Armée de terre. Ils seront équipés du système HForce, capable d’armer l’hélicoptère pour l’assaut léger, tout en assurant des missions utilitaires. Airbus les présente comme un relais naturel du Tigre, son hélicoptère d’attaque, pour des opérations de soutien ou de secours.

Le H175M, pari sur un nouveau segment

Le contrat inclut aussi 6 H175M, une version militarisée d’un hélicoptère civil de plus de 7,5 tonnes. Il doit remplacer les Super Puma et Cougar utilisés pour le transport gouvernemental. Basés à Cuatro Vientos, près de Madrid, ces appareils arrivent en fin de vie. L’Armée de l’air et de l’espace devient ici le client de lancement du H175M, dans le cadre du programme HACES (hélicoptère polyvalent). Une étape clé pour Airbus, qui mise sur ce modèle pour pénétrer le segment des appareils dits « super-moyens ».

Des retombées industrielles au cœur du contrat

Au-delà de l’aspect militaire, Airbus Helicopters table sur un fort impact industriel. Plus de 300 emplois hautement qualifiés devraient être créés en Espagne dans les trois prochaines années. À Albacete, le groupe prévoit d’agrandir ses installations, avec un centre de personnalisation militaire et un centre international de formation pour le H145M. Ces investissements viennent compléter les infrastructures destinées à la modernisation à mi-vie des Tigre.

La commande s’inscrit dans une dynamique plus large lancée par le gouvernement espagnol. Elle touche aussi les avions d’entraînement, avec l’achat prévu de 45 appareils, dont 30 fermes, dérivés du Hürjet turc et adaptés par Airbus Defence and Space pour remplacer les F-5M, en service depuis plus de 50 ans. À cela s’ajoute le renouvellement de la flotte de transport léger, avec 18 C295MW pour remplacer les CN235M et C212 Aviocar. Premières livraisons attendues entre 2026 et 2028.



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