Combien gagne un vétérinaire ?

Entre passion et précarité : combien gagne réellement un vétérinaire aujourd’hui  ?

Afficher le sommaire Masquer le sommaire

Le salariat, longtemps minoritaire chez les vétérinaires, est devenu la norme chez les jeunes diplômés. Encadré par une convention collective, il a été revalorisé au 1er janvier 2025 : le point passe de 17,40 € à 17,75 €. Traduction concrète : un salaire brut mensuel minimum de 2 343 € pour un jeune en fin d’internat, 2 698 € pour un cadre débutant, et jusqu’à 4 260 € pour un spécialiste. Net en poche, cela donne entre 1 800 € et 3 280 €. Mais ces chiffres ne disent pas tout : les gardes et astreintes viennent souvent gonfler la fiche de paie.

A LIRE AUSSI
Combien gagne un éleveur ?

Un praticien confirmé, au forfait jour (216 jours par an), dépasse désormais les 4 470 € brut mensuels. Le calcul devient plus complexe quand on ajoute les heures de nuit, les week-ends, et les déplacements en urgence. Une astreinte à domicile ? 20 % du taux horaire. Une garde sur place ? 100 %, plus 20 % de majoration pour la nuit ou le dimanche. Et chaque intervention est comptabilisée comme du temps de travail effectif.

Vétérinaire en libéral : quels revenus ?

Mais le vétérinaire salarié n’est qu’un visage du métier. L’exercice libéral reste central, même s’il change de forme avec les regroupements au sein de cliniques (SEL). Là, pas de salaire, mais des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), après déduction des charges.

Les écarts de revenus sont ici plus marqués : environ 90 000 € nets par an pour un vétérinaire associé (7 500 €/mois), 63 000 € pour un exercice individuel, et 46 500 € pour un collaborateur libéral, souvent en début de parcours. Ces chiffres sont des moyennes, et les écarts peuvent être importants selon la clientèle, la région, et la taille de la structure.

Médecine rurale : des revenus jusqu’à 25 % plus élevés

Contrairement aux idées reçues, la campagne paie souvent mieux que la ville. En médecine rurale, les revenus sont en moyenne 21 % plus élevés que ceux de la médecine canine urbaine, avec des écarts atteignant 25 % dans des zones comme le Pas-de-Calais, la Haute-Loire ou les Vosges. Les structures mixtes, combinant soins aux animaux de ferme et de compagnie, offrent souvent le meilleur compromis économique.

Mais l’installation libérale demande un investissement lourd : rachat de parts, locaux, matériel. Les vétérinaires les mieux rémunérés sont aussi ceux qui ont le plus misé.

Vétérinaire fonctionnaire : une sécurité bien rémunérée

Une autre voie, plus discrète, est celle de la fonction publique. Les Inspecteurs de Santé Publique Vétérinaire (ISPV) sont fonctionnaires d’État. Leur traitement indiciaire commence autour de 1 885 € brut, mais les primes (IFSE et CIA) rehaussent rapidement le niveau : 3 500 € brut pour un jeune inspecteur, environ 2 800 € net. En fin de carrière, un Inspecteur Général atteint 6 700 à 8 800 € brut mensuels. Moins de stress, pas de garde, un emploi stable.

Des écarts de revenus marqués selon le statut

Au final, la photographie des revenus vétérinaires est celle d’un kaléidoscope.
Un assistant salarié : 1 800 € net.
Un cadre confirmé : 2 900 € net.
Un inspecteur débutant : 2 800 € net.
En libéral, un canin installé : 5 200 € net.
Un rural associé : plus de 7 500 € net.

Au-delà des chiffres, la profession traverse des secousses profondes : fatigue, rachats de cliniques par des fonds, féminisation accélérée, quête de sens et d’équilibre. Le métier reste une vocation, mais la vocation ne suffit plus.



L'Essentiel de l'Éco est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Publier un commentaire