Ils opéraient la nuit, par les toits, avec une précision qui intrigue autant qu’elle interroge. Quatre hommes et une femme, ressortissants Moldaves, sont jugés cette semaine à Rennes . Ils sont accusés d’avoir cambriolé une douzaine de magasins de cycles à travers la France… grâce à une canne à pêche. Bilan provisoire : un préjudice avoisinant le million d’euros.
Les faits, qui se sont déroulés entre mai 2024 et octobre dernier, suivent un scénario presque toujours identique : repérage discret, découpe de toiture, extraction de vélos par le haut. Le tout avec une étonnante sobriété d’outils. Une canne à pêche bricolée, une échelle, parfois un simple cutter.
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Enorme préjudice
Douze magasins visés, d’Avranches à Toulouse, de Langueux à Vandœuvre-lès-Nancy. À chaque fois, des enseignes ciblées pour leurs stocks haut de gamme. À Langueux, près de Saint-Brieuc, les voleurs emportent 24 vélos pour un préjudice de 149.000 euros. À Toulouse, 151.000 euros de pertes chez Specialized. À Gonfreville-l’Orcher, le bilan grimpe à 110.000 euros. Partout, le même constat : toitures ouvertes, bâtiments abîmés, assurance dépassée.
Le coup de filet a lieu le 10 novembre. Une opération d’ampleur en région parisienne et dans les Alpes-Maritimes mobilise 60 gendarmes. Les cinq suspects sont interpellés. L’un d’eux porte encore les traces de sang évoquées dans plusieurs scènes de cambriolage. L’ADN retrouvé sur les lieux fait le reste. Les téléphones aussi : bornes, géolocalisations, flashs sur les autoroutes.
L’instruction révèle une logistique limitée, des receleurs non identifiés, des vélos parfois écoulés sur leboncoin, selon les déclarations évasives des accusés. Certains cycles ont été retrouvés dans des garages ou des containers, notamment en Essonne. Aucun réseau structuré ne semble émerger.


