Afficher le sommaire Masquer le sommaire
Encore une belle prise pour Airbus Helicopters. Berlin vient de lever une option sur vingt nouveaux H145M, ces hélicoptères de combat légers produits à Donauwörth, en Allemagne, avec des moteurs français Safran. Le total de la commande allemande grimpe ainsi à 82 appareils. Livraison en cours, répartition actée : 72 pour l’armée de terre, 10 pour les forces spéciales de l’armée de l’air.
Un succès, un vrai. Le H145M est léger, modulaire, discret, et armé si besoin. Il change de mission comme de configuration. Il a même conquis l’armée américaine — près de 500 exemplaires de la version UH-72 Lakota volent déjà sous bannière étoilée. Ajoutez la Hongrie, la Serbie, le Luxembourg, Chypre, l’Équateur, le Honduras, la Thaïlande, l’Irlande, Brunei, la Belgique… La liste s’allonge. Seul absent notable : la France.
A LIRE AUSSI
Alta Ares, la pépite française validée par l’OTAN
L’autre choix de la France
Le paradoxe est là. Un appareil conçu par Airbus, propulsé par des moteurs français, vendu dans le monde entier — sauf dans son propre pays. Paris a fait un autre choix. Celui du programme HIL (Hélicoptère Interarmées Léger), qui repose sur un autre appareil, le H160M, baptisé « Guépard ». Un hélicoptère plus gros, plus moderne, plus ambitieux aussi. Son objectif : remplacer à terme cinq modèles différents en service dans les trois armées. Un pari sur l’uniformisation et la mutualisation. Le premier vol a eu lieu cet été.
Mais la France a surtout opté pour un développement long, sur mesure, avec une industrialisation progressive. L’armée allemande, elle, a préféré acheter sur étagère un hélicoptère déjà mature, disponible et éprouvé. Deux approches opposées.
La France attend
Le choix français peut se défendre : le Guépard promet des économies d’échelle à long terme, une maintenance simplifiée, un engagement interarmées plus cohérent. Il est le fruit d’un travail en « plateau » avec les trois forces, censé éviter les doublons et réduire les délais. Mais il a un coût immédiat : le H145M, lui, vole déjà en opérations, en Europe et ailleurs. La Gazelle, encore en service en France malgré ses 50 ans, attend toujours son successeur opérationnel.
Dans cette guerre de tempo industriel, Airbus gagne dans tous les cas. Sa branche hélicoptères tourne à plein régime. Les commandes affluent, les livraisons reprennent, les contrats de maintenance se multiplient. Mais le made in France reste, pour l’instant, une affaire surtout exportée.


