Combien coûte un plein d’essence au Cameroun ?

La nouvelle flambée des carburants bouleverse budgets, prix et politiques publiques, dans un contexte d’inflation déjà portée à 7%.

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Au Cameroun, la hausse de 15% du prix des carburants marque un tournant économique majeur. Elle alimente une inflation déjà élevée et oblige l’État à ajuster salaires et politiques publiques sous la pression budgétaire du FMI.
Depuis le 3 février 2024, le prix des carburants connaît une nouvelle envolée au Cameroun. Le super affiche désormais 840 FCFA le litre (environ 1,28 euros le litre), le gasoil 828 FCFA. Une révision tarifaire qui s’inscrit dans un contexte macroéconomique tendu.

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Une hausse de 15% qui recompose l’équilibre économique

L’augmentation de 15% appliquée aux carburants — soit environ 110 FCFA supplémentaires par litre — figure parmi les ajustements les plus marquants de ces dernières années. Confirmée par plusieurs médias et institutions, elle traduit la volonté du gouvernement de réduire une charge budgétaire devenue difficilement soutenable. Les subventions sur les carburants représentaient une dépense publique improductive, et l’exécutif s’était engagé dans une trajectoire de rationalisation.
Cette décision survient dans un environnement où toute variation du prix de l’énergie se répercute immédiatement sur le transport, les denrées et les services essentiels. Pour ménages et entreprises, le surcoût devient un paramètre structurant du budget quotidien. Les nouvelles grilles tarifaires ont ainsi redessiné, en quelques heures, l’équilibre économique du pays.

Une inflation déjà portée à 7% par l’énergie et les transports

Le pays évoluait déjà avec un taux d’inflation avoisinant 7%, projeté ou constaté en 2024, nettement supérieur aux normes fixées au sein de la CEMAC. Selon l’Institut National de la Statistique et plusieurs analyses économiques, cette dynamique était largement alimentée par les coûts de l’énergie et du transport.
Pour atténuer l’impact de la hausse, le gouvernement a décidé d’une revalorisation salariale de 5% pour les agents de l’État. Cette mesure d’accompagnement, largement relayée, répond à une logique de compensation ciblée. Elle vise à maintenir un minimum de pouvoir d’achat dans un secteur public particulièrement exposé à l’augmentation du coût de la vie.
Mais l’écart demeure considérable entre la hausse du carburant (15%) et celle des salaires (5%).

La pression du FMI, moteur discret mais déterminant des réformes

La révision tarifaire s’inscrit directement dans les engagements pris par le Cameroun auprès du Fonds monétaire international. Les analyses économiques soulignent que la réduction progressive des subventions figure parmi les principales recommandations du FMI pour assainir les finances publiques. L’objectif : réduire la dépense publique improductive et réorienter les ressources vers des secteurs prioritaires.
La hausse des prix à la pompe devient ainsi un élément d’un dispositif plus large, mêlant réformes structurelles et redressement budgétaire. Les autorités défendent l’idée qu’un assainissement durable passe par cette transition.



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