Inflation : le café devient un produit de luxe

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L’association Que Choisir tire la sonnette d’alarme et met en lumière l’envolée spectaculaire du prix du café, devenue l’une des hausses les plus marquées du panier alimentaire. Ses relevés pointent une inflation rapide et durable, nourrie à la fois par la flambée des cours mondiaux, les aléas climatiques et une demande en pleine expansion. Une tendance de fond qui se répercute désormais sans filtre dans les rayons.

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Progressions vertigineuses

La poussée des cours du café s’installe, portée par un marché mondial fragilisé. En un an, les rayons affichent des tarifs nettement plus lourds, reflet de récoltes déstabilisées, d’une demande qui enfle rapidement et d’une spéculation qui amplifie chaque tension.

Les relevés de fin novembre confirment un net renchérissement du café, devenu l’un des produits les plus inflationnistes alors que l’alimentaire demeure stable. Le prix moyen atteint 31 €/kg, avec de fortes disparités selon les conditionnements et une poussée marquée pour les références moulues ou en grains. Certaines marques enregistrent des progressions vertigineuses, proches ou supérieures à 40 %, traduction directe d’un choc mondial où le café brut a doublé en douze mois.

Envolée des prix du café selon relevés récents

Les relevés en ligne indiquent une inflation dépassant 18 % sur un an, très au-dessus de la tendance générale des autres produits alimentaires. Les cafés moulus et en grains progressent d’environ 26 %, plus exposés à la variation du prix de la matière première. Le niveau moyen atteint 31 €/kg, avec un fossé notable entre les cafés en grains ou moulus, autour de 20 €/kg, et les capsules qui frôlent 60 €/kg.
La hausse se vérifie sur les références les plus diffusées : le moulu Carte Noire 250 g passe de 4,12 € à 6,03 €, le moulu U 500 g grimpe de 4,94 € à 7,02 €, et le Carrefour Extra 250 g évolue de 2,51 € à 3,52 €. Le grain Segafredo Espresso 1 kg atteint 18,55 €, contre 13,38 € l’an dernier.

Les cours du café brut ont doublé en un an : la livre, légèrement sous 2 $ début 2024, se situe entre 3 et 4 $ en 2025. Cette poussée s’enracine dans une succession d’aléas climatiques au Brésil et au Vietnam, poids lourds qui concentrent plus de la moitié de la production mondiale.
Inondations, sécheresses et épisodes de gel affaiblissent les récoltes. Même sans rupture d’approvisionnement, l’inquiétude nourrit une dynamique spéculative qui amplifie mécaniquement la progression des cours, au-delà de ce que justifieraient les seules variations de volumes.

Demande mondiale croissante

La consommation poursuit une ascension rapide, portée par la démographie et par l’essor des marchés chinois et indien. Cette pression accrue accentue un déséquilibre déjà alimenté par les aléas climatiques.
Dans ce contexte, les niveaux de prix demeurent élevés. Les zones adaptées à la culture de l’arabica se réduisent avec la montée des températures, renforçant l’appui sur des variétés plus résistantes. Ce glissement structurel installe une tension durable sur l’offre.

Le robusta, plus résistant et cultivable en basse altitude, progresse dans les assemblages. Son goût plus amer séduit moins le consommateur français, mais son coût plus faible et sa disponibilité en font une ressource essentielle pour l’industrie.
Les torréfacteurs réajustent leurs gammes. Les communications commerciales multiplient les profils « goût italien », souvent construits autour du robusta. Les mélanges arabica–robusta se généralisent, signe d’une adaptation en urgence pour préserver un équilibre entre goût, approvisionnement et prix.



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