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Les prix des carburants en Suisse demeurent sensiblement plus élevés que dans les pays voisins, malgré un recul annuel. Une situation alimentée par des taxes importantes et un marché dépendant des importations.
Une essence durablement plus chère que chez les voisins
Les données disponibles confirment que l’essence est plus coûteuse en Suisse qu’en France et en Allemagne. Plusieurs relevés réalisés en 2025 situent le prix de l’essence suisse entre 1,71 € et 1,93 € selon les relevés de juin à décembre 2025, contre environ 1,72 € en France et 1,73 € en Allemagne (décembre 2025). La Suisse figure ainsi parmi les pays européens où l’essence est chère, mais reste moins coûteuse que le Danemark (1,93 €) ou les Pays-Bas (1,95 €).
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Ce différentiel se mesure aussi dans les comparaisons régionales : des écarts de plusieurs dizaines de centimes sont documentés au détriment des automobilistes suisses. L’Autriche constitue l’un des points de contraste les plus marqués, avec un prix autour de 1,40 CHF (environ 1,45 €) en juillet 2025, selon un relevé unique.
Des taxes et accises déterminantes dans la formation des prix
Les taxes prélevées sur les carburants constituent un facteur majeur dans le niveau des prix suisses. L’accise sur l’essence atteint 0,73 CHF par litre, un montant confirmé par plusieurs sources indépendantes. Ces prélèvements comptent parmi les plus élevés d’Europe et pèsent directement sur le prix à la pompe.
En Suisse, la combinaison d’une fiscalité élevée et de coûts d’approvisionnement intégralement liés à l’importation explique en partie la persistance d’un niveau supérieur aux voisins. Les ajustements du marché international se répercutent rapidement sur un pays dépourvu de production pétrolière.
Le poids du marché pétrolier et de la dépendance énergétique
La Suisse importe 70 % de son énergie. Pour le pétrole brut, la répartition identifiée fait apparaître trois principaux fournisseurs : le Nigeria (39 %), les États-Unis (32 %) et la Libye (25 %). Cette dépendance structurelle rend le pays particulièrement sensible aux fluctuations du marché mondial.
Début décembre 2025, le baril de Brent s’établissait à 63,75 $, un niveau confirmé par deux sources spécialisées. Cette valorisation, proche du consensus anticipé pour la fin d’année, s’inscrit dans un contexte de relative stabilité. Dans un pays sans production nationale et soumis à une fiscalité élevée, ces paramètres contribuent mécaniquement à maintenir des prix supérieurs à ceux observés dans une partie de l’Europe.
Une inflation nulle mais des carburants en recul
L’évolution des prix en Suisse envoie un signal contrasté. L’inflation a été nulle en novembre 2025, un chiffre confirmé par plusieurs médias s’appuyant sur les données de l’Office fédéral de la statistique.
Dans le même temps, les carburants ont reculé de 4,8 % sur un an. Cette baisse, qui s’accompagne d’un recul des produits pétroliers, atténue partiellement la pression sur les consommateurs, même si le niveau des prix reste élevé en comparaison européenne. Le diesel suisse demeure ainsi dans une fourchette de 1,87 € à 1,93 €.
Cette configuration alimente la persistance de comportements transfrontaliers visant à réduire la facture de carburant, notamment vers la France et l’Allemagne, où les tarifs demeurent plus compétitifs.


