Combien coûte un plein d’essence en Afrique de l’Ouest ?

Les prix de l’essence varient fortement en Afrique de l’Ouest. Analysez les niveaux par pays et les facteurs clés qui structurent le marché.

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Les prix de l’essence en Afrique de l’Ouest n’ont jamais été aussi contrastés. Entre records à la hausse, baisses ciblées et mécanismes nationaux de régulation, la région affiche en 2024-2025 une carte énergétique profondément hétérogène. Les décisions gouvernementales s’enchaînent. Les ajustements se succèdent. Et le commerce informel continue de peser sur plusieurs marchés.

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Écarts importants des prix de l’essence dans l’UEMOA

Les données publiées par la BCEAO dessinent un écart spectaculaire : le prix le plus élevé revient au Sénégal, où le litre atteint 990 FCFA. À l’opposé, le Niger s’établit à 499 FCFA le litre, plus bas niveau de l’UEMOA.
En Côte d’Ivoire, le super sans plomb se fixe à 820 FCFA le litre en décembre 2025. Au Burkina Faso, un arrêté gouvernemental a arrêté en février 2024 un prix de 850 FCFA pour l’essence super 91.
Le Togo affiche 680 FCFA le litre selon les données d’octobre 2025. Au Bénin, une hausse est intervenue le 1er janvier 2025, portant le litre d’essence à 695 FCFA.

Ajustements nationaux et mécanismes de fixation des prix

La Côte d’Ivoire maintient un mécanisme automatique qui ajuste mensuellement les prix des hydrocarbures en fonction de l’évolution des cours mondiaux.
Au Mali, deux décisions successives ont marqué la période : une baisse de 50 FCFA le 11 octobre 2024 ramenant le litre à 800 FCFA, puis une nouvelle réduction annoncée le 25 mars 2025 et appliquée le lendemain, établissant le prix à 775 FCFA.
Au Ghana, une diminution des tarifs est intervenue à compter du 16 octobre 2025 : le litre d’essence s’est fixé à 668 FCFA. Les sociétés de commercialisation ont fait état d’une baisse de 4 %, soit 22 à 25 FCFA par litre.
En Côte d’Ivoire, une autre réduction a été appliquée le 1er septembre 2025 : 25 FCFA en moins sur l’essence et le gasoil, fixant l’essence à 830 FCFA le litre.

Facteurs nationaux influençant les niveaux de prix

Au Sénégal, le niveau de 990 FCFA le litre s’explique par la fiscalité sur les hydrocarbures, les coûts d’importation et la politique de subvention du pays.
Le Niger, avec ses 499 FCFA le litre, produit localement du pétrole.
Au Bénin, la hausse du 1er janvier 2025 découle d’un réajustement validé en Conseil des ministres.

Poids du commerce informel de carburant dans la région

Dans plusieurs pays, un commerce transfrontalier informel façonne durablement l’accès au carburant. Le Bénin et le Nigeria sont au cœur de ces flux, la majorité de l’essence consommée au Bénin provenant de la contrebande issue du Nigeria, où le carburant reste fortement subventionné.
Le Kpayo, cette essence de contrebande, structure une activité informelle d’ampleur : des estimations faisaient état de 551 millions de litres importés illégalement, contre 81 millions vendus dans les stations officielles.
Ces circulations ne se limitent pas au Bénin. Des flux partent aussi du Nigeria vers le Burkina Faso et le Mali via le Bénin, et d’autres empruntent l’axe Nigeria–Niger–Mali, comme l’indiquent les rapports de l’ONUDC.



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