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Les automobilistes européens ne paient pas leur plein au même prix, et les écarts se creusent ou se resserrent au gré des fiscalités nationales et du calendrier des relevés. Entre la France, l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe, le paysage reste éclaté, révélant un marché où la fiscalité pèse autant que les cours du Brent.
Des écarts de prix entre la France et l’Allemagne
Le 1er décembre 2025, l’essence SP95 s’affichait à 1,723 €/L en France. En Allemagne, les relevés varient légèrement selon les sources : 1,727 €/L au 1er décembre pour l’une, 1,715 €/L au 6 décembre 2025 pour l’autre. De petites différences qui tiennent autant aux dates de mesure — précisément le 1er décembre pour la France, et le 1er ou le 6 décembre selon les sources allemandes — qu’aux méthodes de collecte. Les deux pays présentent ainsi des écarts de seulement 0,004 €/L ou 0,008 €/L, dans un mouvement dicté tout à la fois par le baril et par les règles fiscales propres à chaque marché.
À l’échelle de l’Union européenne, le contraste devient nettement plus marqué. Selon les données de la Commission européenne datées du 1er décembre 2025, le Danemark atteint 1,925 €/L, les Pays-Bas 1,950 €/L. La Bulgarie, elle, se situe à 1,224 €/L. Les pays nordiques — Danemark, Pays-Bas, Finlande, Irlande — dépassent fréquemment les 1,75 €/L, reflet de choix fiscaux plus exigeants. Un puzzle de tarifs où chaque État imprime sa propre politique énergétique.
Une fiscalité énergétique structurante en Allemagne
Depuis janvier 2025, l’Allemagne applique une taxe carbone fixée à 55 € la tonne, contre 45 € en 2024. Cette hausse représente environ 2,8 centimes supplémentaires par litre d’essence, selon des estimations issues des données de juillet 2025. Les automobilistes y supportent également des taxes sur l’énergie de 65,45 centimes par litre pour l’essence et 47,07 centimes pour le diesel, auxquelles s’ajoute une TVA de 19 %. Ce cadre fiscal façonne directement le prix final. Dans le même temps, la consommation allemande de produits pétroliers a reculé de 0,9 % en 2024 par rapport à 2023, sans que la matière brute n’établisse de lien direct avec la fiscalité.
Raffinage européen et qualité standardisée des carburants
L’Allemagne doit importer une partie de ses carburants, les capacités européennes de raffinage étant insuffisantes. Le continent voit d’ailleurs ses raffineries fermer progressivement, sous l’effet d’objectifs climatiques stricts et de marges trop faibles dans le secteur. Un contexte qui pèse indirectement sur les équilibres de prix. Malgré cela, la qualité des carburants reste uniforme : en Europe, SP95-E10, SP95 et SP98 répondent tous aux normes communautaires.
