SMIC : à combien s’élève le salaire minimum au Cameroun ?

La hausse limitée du Smig public camerounais ravive le débat sur l’équité salariale face à un coût de la vie toujours difficile.

Afficher le résumé Masquer le résumé

Au Cameroun, en 2025, les différents barèmes du Smig au Cameroun demeurent inchangés pour le secteur privé et agricole, tandis que seule la fonction publique relevant du Code du travail a bénéficié d’une revalorisation. Dans un contexte de prix élevés, le débat salarial reste central.

Les montants de référence fixés par décret restent valides pour l’ensemble de l’année, confirmant une structure à trois niveaux. La revalorisation accordée aux agents de l’État contraste avec la stagnation persistante dans le privé et l’agricole, malgré une inflation mesurée à 6,3 % en 2023. Entre revendications syndicales, hausse des carburants et comparaisons régionales défavorables, la question du Smig s’impose comme un enjeu économique et politique majeur.

A LIRE AUSSI
SMIC : à combien s’élève le salaire minimum en Côte d’Ivoire ?

Une grille salariale à trois vitesses en 2025

La structure du Smig repose sur trois niveaux distincts : 60 000 FCFA (90 €) pour le secteur privé non agricole, 45 000 FCFA (67,5 €) pour le secteur agricole et un montant spécifique pour les agents de l’État. Le statu quo observé lors des négociations de février confirme l’absence d’évolution pour le privé. La validité des montants est réaffirmée en octobre, tandis que l’écart avec le public se creuse. L’inflation à 6,3 % continue d’amputer le revenu des salariés les plus vulnérables.

Les agents de l’État relevant du Code du travail demeurent les seuls à bénéficier d’une hausse, fixée par le décret du 23 février 2024 signé par Joseph Dion Ngute. Leur Smig passe de 41 875 FCFA (62,81 €) à 43 969 FCFA (65,95 €), soit 5 % supplémentaires après la hausse des carburants en début d’année. L’ajustement accompagne un arrêté confirmant les barèmes en vigueur, alors que le super a progressé de 15 % et le gasoil de 13 %, alourdissant les dépenses courantes des ménages.

Un secteur agricole et privé durablement sous pression

Avec un minimum à 45 000 FCFA (67,5 €), le secteur agricole demeure l’un des moins revalorisés, comme le privé non agricole figé à 60 000 FCFA (90 €). Selon AfricaPaieRH, certains pays voisins affichent des niveaux supérieurs, même si les comparaisons régionales restent hétérogènes. Cette stagnation survient dans un contexte de coûts en hausse et de contraintes de compétitivité invoquées par les entreprises. Le statu quo confirmé en début d’année prolonge ainsi un cadre salarial inchangé.

Un Smig devenu enjeu politique majeur en 2025

La revendication syndicale d’un Smig porté à 150 000 FCFA (225 €) structure désormais le débat public, renforcée par l’inflation et la hausse des carburants qui réduisent le pouvoir d’achat. La question salariale s’impose parmi les thèmes centraux de la présidentielle. Jean Blaise Gwet, candidat MPCC, défend un Smig à 125 000 FCFA (187,5 €), tandis que Cabral Libii, figure de l’opposition, avance 140 000 FCFA (210 €). Ces propositions reflètent des attentes sociales fortes face à des barèmes qui n’ont pas évolué.



L'Essentiel de l'Éco est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Publier un commentaire