Steal a Brainrot : le phénomène Roblox

Des créatures absurdes, du vol, et des événements fous orchestrés par les développeurs : voici pourquoi ce jeu Roblox explose tous les compteurs.

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Lancé le 16 mai 2025, Steal a Brainrot s’est hissé parmi les jeux les plus populaires de Roblox en quelques semaines. En septembre, il a enregistré 25,4 millions de joueurs simultanés, un chiffre qui le place au sommet des expériences multijoueurs sur la plateforme. Avec 43,9 milliards de visites cumulées, il devient le troisième jeu le plus visité de l’histoire de Roblox.

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Ce succès s’inscrit dans un écosystème en pleine mutation : au troisième trimestre 2025, Roblox compte 151,5 millions d’utilisateurs actifs quotidiens, dont 64 % ont plus de 13 ans. Une évolution démographique qui favorise l’émergence de jeux plus complexes et intensément communautaires, à l’image de Steal a Brainrot.

L’univers Brainrot, entre viralité et absurdité

Le terme brainrot est emprunté à l’argot de TikTok. Il désigne l’état d’esprit d’un utilisateur obsédé par un contenu viral – un son, une vidéo, un gag – au point de le consommer en boucle. Le jeu en reprend l’imaginaire en introduisant des créatures appelées Brainrots, inspirées d’un mème italien surreprésenté en ligne.

Leurs noms sont volontairement absurdes – Noobini Pizzanini, Dragon Cannelloni – et rappellent les logiques de dérision et de saturation propres aux tendances TikTok. Chaque créature devient un artefact de culture mème, à collectionner, exhiber, fusionner ou voler.

Une économie basée sur l’accumulation et l’instabilité

Steal a Brainrot repose sur une mécanique d’accumulation automatisée : chaque Brainrot acheté produit de l’argent virtuel à un rythme croissant. L’enjeu est double : agrandir sa collection pour maximiser ses revenus et sécuriser sa base contre les intrusions.
Le jeu introduit une tension constante. Les joueurs peuvent infiltrer les bases d’autres utilisateurs pour voler leurs Brainrots, tandis que chacun optimise sa défense avec des gears, des attributs spéciaux ou la fermeture complète de sa base. Cette logique de vulnérabilité permanente incite à se reconnecter fréquemment, sous peine de voir ses créatures disparaître.
Le système de rebirth – repartir de zéro avec des avantages conservés – et les fusions de Brainrots ajoutent des couches supplémentaires de progression, mêlant stratégie, risque et rareté.

Le concept d’admin abuse est central dans le succès du jeu. Il s’agit d’événements spontanés où un développeur rejoint un serveur public et déclenche des effets normalement inaccessibles : accélération du temps, multiplication des gains ou apparition de Brainrots rares. Ces sessions, souvent organisées en soirée, sont devenues des rendez-vous collectifs où des milliers de joueurs se connectent en espérant bénéficier d’un avantage temporaire.
Cette logique de don imprévisible, combinée à la présence visible des développeurs, crée une attente continue. Le lien entre créateurs et joueurs devient une composante du gameplay lui-même.

Une dynamique sociale native à Roblox

Enfin, Steal a Brainrot s’appuie sur les outils natifs de Roblox pour favoriser la viralité : serveurs publics accessibles entre amis, chat vocal ou écrit intégré, navigation instantanée d’un monde à l’autre. Les joueurs s’organisent entre eux pour protéger leurs bases, organiser des raids ou comparer leurs créatures.
Le succès du jeu illustre la capacité de Roblox à intégrer les codes culturels d’Internet – viralité, absurdité, surenchère – dans des mécaniques ludiques à la fois simples et profondément addictives. Le modèle proposé par Steal a Brainrot pourrait inspirer une nouvelle génération de jeux centrés sur la rareté, l’exposition sociale et l’instabilité volontaire.



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