Combien gagne un policier de la BAC ?

Entre grille indiciaire, ISSP et primes de terrain, le salaire des policiers de la BAC évolue, sans qu’aucune donnée publique ne détaille les revenus réels.

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La brigade anticriminalité reste associée aux patrouilles discrètes et aux interventions en flagrant délit. Sa rémunération demeure toutefois mal identifiée. Les policiers affectés en BAC ne disposent d’aucune grille propre : ils relèvent des grilles communes de la police nationale, principalement celles des gardiens de la paix et des gradés. Leur salaire combine un traitement indiciaire et un ensemble de primes liées aux conditions d’exercice. Le ministère de l’Intérieur précise que les policiers actifs « sont basés sur les indices de la fonction publique d’État, complétés par diverses indemnités et primes (travail de nuit, astreintes, qualification judiciaire…) ».

Combien gagne ?
Combien gagne un gendarme ?

Une unité de terrain, au cœur des missions de voie publique

La question salariale a été remise en avant en 2024, notamment avec les Jeux olympiques. Une prime exceptionnelle pouvant atteindre 1 900 euros a été versée selon un barème allant de 1 000 à 1 600 euros, majoré de 300 euros pour l’Île-de-France. Par décret du 25 avril 2024, une prime de voie publique de 50 euros mensuels a été instaurée au 1er juillet 2024, puis portée à 100 euros à partir du 1er juillet 2025. La BAC, unité de voie publique souvent engagée la nuit, se trouve à la jonction de ces évolutions.

La direction nationale de la sécurité publique présente la BAC comme une unité discrète mais présente en continu sur l’espace public. Elle intervient en civil ou en tenue discrète, le plus souvent en véhicule banalisé, pour réagir aux infractions et couvrir les secteurs sensibles. Lors du 80ᵉ anniversaire du Débarquement, en juin 2024, elle figurait parmi les forces mobilisées aux côtés de la police secours, des compagnies d’intervention et des unités cynophiles et motocyclistes. Le métier de policier en BAC reste clairement intégré à l’organigramme de la police nationale.

Grilles, primes et montants réellement perçus

Les grilles de la police nationale constituent la base. Pour le grade de gardien de la paix, le plus fréquent en BAC, les salaires nets mensuels au 1er janvier 2024 sont les suivants : en Île-de-France, environ 2 335 euros en début de carrière et environ 3 916 euros en fin de carrière (grade de major RULP) ; hors Île-de-France, environ 2 152 euros en début de carrière et environ 3 704 euros en fin de carrière. Un autre document officiel évoque une fourchette de 2 300 à 3 600 euros nets pour les gardiens de la paix.

Les autres grades potentiellement affectés en BAC – brigadier, brigadier-chef, major, voire officiers – disposent de rémunérations supérieures selon la même structure : traitement indiciaire et primes.

Plusieurs primes concernent directement les unités de terrain. La prime de voie publique, créée par le décret du 25 avril 2024, cible les policiers assurant des interventions d’urgence ; les BAC y figurent explicitement. La prime JO 2024 a suivi un barème allant de 1 000 à 1 900 euros, avec une indemnité de 50 euros par nuit pour les policiers déplacés au moins cinq jours. Les heures supplémentaires ont été rémunérées 15,21 euros l’heure pour les gardiens de la paix. L’indemnité de sujétion spéciale de police (ISSP), fixée à 28,5 % du traitement brut, reste un élément central du régime indemnitaire et est intégrée dans le calcul de la retraite. Une concertation porte sur une éventuelle revalorisation.

En pratique, un gardien de la paix en BAC perçoit en 2025 un socle compris entre environ 2 150 euros nets (province) et environ 2 335 euros (Île-de-France) en début de carrière, pouvant atteindre 3 700 à 3 900 euros en fin de carrière. Ce socle s’ajoute aux primes récurrentes : ISSP, indemnité de résidence, supplément familial, primes de qualification, ainsi que primes de nuit et heures supplémentaires, fréquentes en BAC. Les policiers mobilisés pour les JO ont, en parallèle, bénéficié de la prime JO et de la montée en charge de la prime de voie publique. Aucune donnée publique ne permet toutefois d’estimer le revenu moyen réellement perçu une fois l’ensemble des primes et heures supplémentaires intégrées. Les montants varient selon l’ancienneté, le grade, la localisation et le niveau d’exposition opérationnelle.

Une rémunération en évolution, mais sans données consolidées

Le cadre de rémunération de la BAC relève du statut de la fonction publique d’État. Il s’appuie sur l’ISSP, la prime de voie publique instaurée par le décret du 25 avril 2024 et les primes versées dans le cadre des JO. Ces éléments complètent les dispositifs plus anciens, dont les primes de nuit, de week-end, de jours fériés et d’astreinte.

Depuis 2022, la politique salariale vise à renforcer la reconnaissance des métiers de terrain. Le protocole signé en mars 2022 prévoyait la création d’une prime de voie publique de 100 euros, le triplement de la prime de nuit (jusqu’à 300 euros) et la revalorisation de la prime OPJ, portée de 1 296 à 1 500 euros par an. En 2024-2025, ces mesures sont mises en application : la prime de voie publique est effective depuis juillet 2024, puis renforcée en 2025 ; la prime JO a été versée selon les barèmes annoncés ; une concertation est ouverte sur l’ISSP. Pour la BAC, ces évolutions se traduisent par une stabilité de la base indiciaire, un poids croissant des primes de terrain et une meilleure reconnaissance des contraintes spécifiques.

Les effets économiques sont contrastés : les primes augmentent le revenu des policiers les plus exposés, mais rendent l’ensemble moins lisible, car dépendant du lieu d’affectation, des événements et du volume d’heures supplémentaires. Les syndicats saluent les avancées liées aux JO et à la prime de voie publique, tout en demandant des garanties sur la pérennité et sur la revalorisation de l’ISSP. Sur le plan organisationnel, la DNSP maintient une présence continue, avec des cycles horaires lourds – 39 heures hebdomadaires ou cycle 2/2/3 – et des périodes de forte sollicitation. Ces contraintes alimentent le recours aux heures supplémentaires et aux primes de nuit.

Plusieurs zones restent non documentées. Aucun chiffre récent n’indique le salaire moyen complet des policiers de la BAC en 2024-2025. Aucun document ne détaille la répartition précise des primes de nuit, de week-end, de jours fériés ou d’astreinte, ni la ventilation des heures supplémentaires par unité.

La rémunération d’un policier de la BAC en 2025 repose donc sur trois étages : une base statutaire comprise entre environ 2 150 et 2 335 euros nets en début de carrière, jusqu’à 3 700 à 3 900 euros en fin de carrière ; des primes récurrentes, dont l’ISSP ; des dispositifs exceptionnels tels que la prime JO (1 000 à 1 900 euros) et la prime de voie publique (100 euros par mois à partir de juillet 2025). Le socle est clair ; le revenu effectif l’est moins, faute de données publiques consolidées.



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