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- Les salaires des neurologues : une hiérarchie claire selon le statut
- La trajectoire salariale selon l’expérience et le secteur
- Les charges sociales : décryptage du coût réel pour les libéraux
- Les variations régionales et géographiques en France
- Les sous-spécialités comme facteur de différenciation
- Et à l’étranger ?
- Durée des études
- Coûts des études
La rémunération des neurologues varie considérablement selon le statut professionnel, l’expérience, la localisation géographique et les sous-spécialités. Un cadre complet s’impose pour comprendre cette structure salariale complexe en France et à l’international.
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Les salaires des neurologues : une hiérarchie claire selon le statut
En France, le salaire des neurologues s’établit entre 100 000 et 120 000 euros bruts annuels en moyenne, soit une rémunération mensuelle de 8 333 à 10 000 euros bruts. Cependant, ce chiffre moyen masque des écarts très significatifs selon le mode d’exercice choisi.
Secteur public hospitalier
Les neurologues hospitaliers en secteur public bénéficient d’une grille salariale définie par décret. En début de carrière, à l’échelon 1, un neurologue perçoit 4 565,50 euros bruts mensuels, soit 54 786 euros annuels bruts. Ce salaire évolue régulièrement avec l’ancienneté, atteignant 9 229,60 euros bruts mensuels, soit 110 755 euros annuels bruts à l’échelon 13, après environ 20 à 25 ans d’expérience.
Au-delà de la rémunération de base, des primes et indemnités peuvent s’ajouter : indemnité d’exercice spécialisé (IESPE), indemnités de gardes et d’astreintes, suppléments familiaux de traitement (SFT), et régimes indemnitaires à titre personnel (RITP). Ces éléments peuvent augmenter la rémunération brute de 15 à 25% selon le profil du praticien.
Clinique privée
Les neurologues en clinique privée touchent en moyenne 80 557 euros bruts annuels, soit environ 5 704 euros par mois. Cette rémunération présente une variabilité régionale importante. À Bordeaux, le salaire moyen atteint 102 672 euros annuels, tandis qu’à Brest, il descend à 79 382 euros, soit une différence de 23 290 euros annuels. Cette variation reflète les disparités de coût de la vie et de la demande régionale en services de neurologie.
Libéral
Les neurologues libéraux jouissent de la rémunération la plus avantageuse potentiellement, avec des revenus bruts pouvant atteindre 15 000 euros mensuels ou plus, soit 180 000 euros annuels et davantage. Cependant, cette apparente générosité doit être nuancée par les charges significatives supportées par les praticiens libéraux.
La trajectoire salariale selon l’expérience et le secteur
Secteur public hospitalier
La progression de carrière en hospitalier public suit une courbe prévisible et régulière :
- Début de carrière (0-2 ans) : 4 565,50 euros mensuels (54 786 euros annuels)
- Expérience intermédiaire (5-10 ans) : 7 500 à 9 500 euros mensuels (90 000 à 114 000 euros annuels)
- Expérience confirmée (10-20 ans) : 8 500 à 10 500 euros mensuels (102 000 à 126 000 euros annuels)
- Fin de carrière (20+ ans) : 9 229,60 euros mensuels (110 755 euros annuels)
Cette progression suit strictement la grille indiciaire définie par décret et dépend directement du nombre d’années de service.
Secteur libéral
Le libéral offre une trajectoire beaucoup plus volatile et dépendante de facteurs externes :
- Libéral débutant (0-2 ans) : 2 300 euros mensuels (27 600 euros annuels) — phase d’installation et d’amortissement des investissements
- Libéral confirmé (5-10 ans) : 12 000 à 18 000 euros mensuels (144 000 à 216 000 euros annuels) — après établissement de la clientèle
- Libéral senior (15+ ans) : 15 000 à 25 000 euros mensuels (180 000 à 300 000 euros annuels) — selon la notoriété et la spécialisation
L’augmentation salariale après cinq ans de practice en libéral peut atteindre 20 à 30% comparé à la première année. Cette évolution est bien plus spectaculaire pour les praticiens libéraux que pour les hospitaliers, où l’augmentation annuelle dépend uniquement de l’échelon accordé.
Les charges sociales : décryptage du coût réel pour les libéraux
Pour les neurologues libéraux, les revenus bruts annoncés doivent être décortiqués pour comprendre le revenu net réel. Les charges sociales ne représentent pas 60% des revenus comme souvent entendu, mais varient significativement selon le secteur d’exercice choisi.
Secteur 1 (Secteur conventionné avec dépassement d’honoraires partagé)
Pour les neurologues libéraux en secteur 1, les charges réelles s’élèvent à environ 35 à 40% des revenus bruts (non 60%). Cette différence provient de la prise en charge partielle par la CPAM jusqu’à 6,4% du chiffre d’affaires brut.
Détail des cotisations :
- Cotisations d’assurance maladie : 0% à 6,50% selon le niveau de revenus (progression sociale)
- Allocations familiales : 3,10% des revenus professionnels
- CSG : 9,70% sur les revenus professionnels
- CRDS : 0,50%
- Régime de retraite de base obligatoire : 17,75% jusqu’à un plafond (actuellement 50 302 euros de revenu)
- Régime complémentaire : 10,20% jusqu’à un plafond
- Cotisation ordinale : environ 350 euros annuels
En secteur 1, la Sécurité sociale couvre partiellement les cotisations sociales jusqu’à 6,4% du chiffre d’affaires brut, ce qui réduit l’impact réel des charges.
Secteur 2 (Secteur avec liberté d’honoraires complète)
Pour les neurologues en secteur 2, les charges sociales s’élèvent à 45 à 50% des revenus bruts. Il n’y a pas de prise en charge partielle par la Sécurité sociale, ce qui alourdit considérablement la charge fiscale et sociale.
Secteur 3 (Hors Sécurité sociale)
Pour le secteur 3 (très rare en neurologie), les charges sociales peuvent atteindre 50 à 60% des revenus bruts.
En résumé : Un neurologue libéral gagnant 180 000 euros bruts annuels en secteur 1 ne percevra environ 108 000 à 117 000 euros nets (après charges de 35-40%), et non 108 000 euros comme le calcul simple 60% l’aurait suggéré.
Les variations régionales et géographiques en France
Au-delà de l’Île-de-France, qui concentre les rémunérations les plus élevées, l’offre en neurologie varie considérablement selon les régions. Paris offre les salaires moyens les plus élevés, bénéficiant du coût de la vie élevé et de la demande accrue de services spécialisés. La province offre un environnement moins saturé, avec des perspectives salariales différentes.
Les régions sous-dotées en neurologues spécialistes proposent souvent des incitations salariales attractives pour attirer les praticiens : primes d’installation, participation aux charges de cabinet, prise en charge du loyer, ou contrats CDI avec salaires élevés. Ces incitations peuvent compenser l’isolement géographique pour les jeunes praticiens.
Les sous-spécialités comme facteur de différenciation
Certaines sous-spécialités commandent une rémunération nettement supérieure à la neurologie générale. Les neurologues qui se spécialisent dans certains domaines peuvent justifier une meilleure rémunération auprès de leurs patients ou employeurs.
Épileptologie
L’épileptologie (traitement des épilepsies) offre des revenus entre 8 000 euros et 18 000 euros mensuels selon l’expérience. Cette sous-spécialité bénéficie d’une demande stable et d’une reconnaissance professionnelle élevée.
Neuro-immunologie et neuro-oncologie
La neuro-immunologie (maladies démyélinisantes, myasthénie, syndrome de Lambert-Eaton) et la neuro-oncologie (cancers du système nerveux) positionnent les neurologues comme des professionnels à très forte valeur ajoutée sur le marché du travail, justifiant une meilleure rémunération. Ces spécialistes sont souvent sollicités par les grands centres cancérologiques et les services de neurologie des CHU.
Neurologie vasculaire et critique
La neurologie vasculaire (accidents vasculaires cérébraux, thrombectomies) et la neurologie critique (patients en unité de soins intensifs neurologiques) sont très demandées et commandent des rémunérations significativement plus élevées.
Neurologie interventionnelle
La neurologie interventionnelle (endovasculaire) est une sous-spécialité particulièrement lucrative aux États-Unis, mais en développement en France.
Et à l’étranger ?
États-Unis : salaires considérablement supérieurs
Aux États-Unis, le salaire moyen des neurologues atteint 343 000 à 347 715 dollars annuels en 2025. Cette fourchette varie selon les états : New York et la Pennsylvanie offrent les meilleures rémunérations (supérieures à 335 000 dollars), tandis que l’Arkansas (268 826 dollars) et la Floride (277 076 dollars) proposent des salaires plus modestes.
En début de carrière, les neurologues américains perçoivent environ 250 000 dollars, tandis que les expérimentés (10+ ans) dépassent les 300 000 dollars. Ces chiffres reflètent un contexte où les neurologues doivent rembourser des dettes d’études médicales considérables (100 000 à 200 000 dollars en moyenne).
Canada : rémunérations comparables aux États-Unis
Au Canada, les salaires médians des neurologues varient considérablement selon les provinces :
- Québec : 329 545 dollars CAD annuels
- Ontario : 352 980 dollars CAD annuels
- Colombie-Britannique : 488 350 dollars CAD annuels
- Manitoba : 361 819 dollars CAD annuels
Ces chiffres sont sensiblement plus élevés que les rémunérations françaises, reflétant une économie de santé nord-américaine où la spécialisation médicale est davantage valorisée. La Colombie-Britannique se distingue par une rémunération exceptionnellement élevée, probablement due à une demande de spécialistes très supérieure à l’offre.
Suisse : rémunérations modérées malgré l’image de richesse
Contrairement aux idées reçues, les neurologues suisses gagnent 144 500 francs suisses annuels en moyenne, soit environ 145 000 CHF, avec des variations régionales. À Zurich, le salaire atteint 173 640 CHF. Ces chiffres, bien que supérieurs à la France en valeur brute, doivent être rapportés au coût de la vie très élevé en Suisse (immobilier, impôts, assurances sociales). En réalité, le pouvoir d’achat net des neurologues suisses n’est pas dramatiquement supérieur à celui des praticiens français.
Allemagne : salaires structurés par échelon
En Allemagne, les médecins spécialistes suivent une grille salariale stricte, similaire au système français :
- Assistenzarzt (résidant, début de carrière) : 3 500 à 4 100 euros mensuels
- Facharzt (spécialiste confirmé) : 4 300 à 4 500 euros mensuels
- Oberarzt (maître-assistant) : 5 400 à 6 000 euros mensuels
Les salaires allemands en début de carrière sont donc équivalents ou légèrement inférieurs à la France.
Belgique : données 2025 mise à jour
En Belgique, les neurologues gagnent en moyenne 216 800 euros annuels bruts en 2025, avec une fourchette très large de 99 460 euros à 344 600 euros. Cette large fourchette reflète les différences entre le secteur public et le secteur privé belge, ainsi que les variations d’expérience. Ces chiffres placent la Belgique légèrement en retrait de la France.
Durée des études
Il faut au minimum 10 à 12 ans d’études après le baccalauréat pour exercer comme neurologue en France. Cette durée se décompose ainsi :
- Première année commune aux études de santé (PACES) ou médecine directe : 1 an
- Externat (années 3-6) : 4 ans
- Internat de neurologie : 4 ans minimum
- Formations complémentaires optionnelles : 1 à 2 ans (selon la sous-spécialité)
Coûts des études
Le coût de la formation médicale est minime pour l’étudiant en France en termes de frais universitaires directs. Les frais d’inscription 2024-2025 comprennent :
- Scolarité universitaire : 170 euros
- CVEC (Contribution de vie étudiante et campus) : 103 euros
- Total annuel : 273 euros environ
Cependant, le coût réel de la vie étudiante pendant 10 à 12 ans atteint en moyenne 1 000 euros mensuels, soit 10 000 euros annuels. Sur les 12 années de formation, cela représente environ 120 000 euros d’investissement personnel (hors rémunération non perçue pendant ces années).
Les prépas privées, souvent nécessaires pour réussir le concours d’entrée en première année, coûtent entre 4 000 euros en province et 7 000 euros en Île-de-France annuellement. Pour les étudiants suivant une prépa avant le cursus universitaire, cela ajoute entre 8 000 et 14 000 euros au coût total.


