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- Salaire moyen d’un urgentiste en 2025 : entre 70 000 et 110 000 euros brut par an
- L’impact majeur des gardes sur les revenus
- Primes statutaires : des compléments, mais pas un levier d’attractivité suffisant
- Effet de la localisation : Paris et l’outre-mer en haut du classement
- Des statuts transitoires moins rémunérateurs
- Une formation longue avant de pouvoir exercer
- Tensions sur le métier et perspectives salariales
- Synthèse : des choix de carrière dictés par l’arbitrage entre sécurité et rentabilité
En 2025, la rémunération des médecins urgentistes en France reste marquée par de fortes disparités selon le secteur d’exercice, l’ancienneté, la région et le rythme de travail. Entre stabilité salariale dans le public et revenus parfois quadruplés dans le privé ou le libéral, le métier attire mais fatigue, et son attractivité dépend largement des arbitrages personnels entre sécurité et rentabilité.
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Salaire moyen d’un urgentiste en 2025 : entre 70 000 et 110 000 euros brut par an
Le revenu annuel moyen d’un urgentiste en exercice varie entre 70 000 et 110 000 euros brut, soit environ 6 000 à 9 000 euros brut mensuels. Cette estimation moyenne cache toutefois de grandes variations selon le secteur choisi.
Urgentistes dans le secteur public
La grille indiciaire de la fonction publique hospitalière encadre la rémunération des urgentistes. Un praticien hospitalier débutant touche entre 4 500 et 6 000 euros brut par mois, soit environ 3 500 à 4 600 euros net. Après 10 à 15 ans d’expérience, ce salaire évolue entre 7 000 et 10 000 euros brut mensuels.
En fin de carrière, au 13e échelon, le salaire plafonne à 6 629 euros brut par mois, soit environ 5 000 euros net. Malgré des indemnités additionnelles (service public exclusif, multi-sites, activité sectorielle), la progression salariale reste contenue, poussant de nombreux médecins à se réorienter vers le privé ou le libéral en milieu de carrière.
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Secteur privé
Dans les cliniques privées, les rémunérations sont nettement plus élevées. Un urgentiste peut percevoir entre 10 000 et 15 000 euros net par mois dès les premières années. Les praticiens confirmés peuvent atteindre 15 000 à 25 000 euros net mensuels, voire davantage selon leur volume d’activité et leur spécialisation.
Ces écarts significatifs s’expliquent par la souplesse tarifaire, une plus grande autonomie organisationnelle et une charge de travail concentrée sur les actes rémunérateurs.
Exercice libéral
En secteur libéral, les revenus bruts moyens atteignent 9 558 euros par mois, soit environ 115 800 euros par an. Cependant, les charges sociales et professionnelles peuvent représenter 35 à 50 % du chiffre d’affaires. Le revenu net mensuel d’un libéral s’établit donc autour de 5 700 à 6 200 euros, mais peut grimper à 12 000 voire 18 000 euros net pour les professionnels bien implantés.
Les résultats nets dépendent du régime fiscal choisi, du niveau de charges fixes (loyer, matériel, personnel) et de la localisation du cabinet.
L’impact majeur des gardes sur les revenus
Les gardes représentent une part essentielle de la rémunération, notamment dans le public. Depuis la revalorisation de janvier 2024, une garde complète (nuit, dimanche, jour férié) est indemnisée 422,03 euros, une demi-garde 211,01 euros.
Un médecin assurant trois gardes par semaine peut augmenter sa rémunération de plus de 5 000 euros brut par mois. Les heures supplémentaires au-delà des 48 heures légales hebdomadaires sont indemnisées à hauteur de 167,79 euros par demi-journée de jour, et 377,93 euros pour une garde de nuit.
Primes statutaires : des compléments, mais pas un levier d’attractivité suffisant
En complément du salaire de base, les urgentistes hospitaliers peuvent percevoir :
- 487 euros par mois pour l’engagement de service public exclusif
- 415 euros pour une activité répartie sur plusieurs établissements
- 415 euros pour les missions de liaison ou de coordination sectorielle
Ces primes revalorisent partiellement les salaires, mais restent insuffisantes pour combler l’écart avec le privé.
Effet de la localisation : Paris et l’outre-mer en haut du classement
Les salaires varient aussi en fonction du lieu d’exercice. À Paris, la moyenne atteint 7 031 euros brut par mois. En Île-de-France, elle oscille entre 5 400 et 6 500 euros brut, selon la proximité avec la capitale.
En province, les salaires sont généralement 15 à 25 % inférieurs, avec des différences notables entre les grandes métropoles et les zones rurales. À l’inverse, dans les départements d’outre-mer, les revenus peuvent monter jusqu’à 11 149 euros brut mensuels, soit environ 133 786 euros par an, grâce aux primes spécifiques et à la majoration liée à l’éloignement.
Des statuts transitoires moins rémunérateurs
Les assistants et praticiens contractuels débutent entre 2 064 et 3 911 euros brut mensuels, en fonction de leur grade. Il s’agit souvent d’une étape de consolidation avant titularisation comme praticien hospitalier.
Les internes, quant à eux, perçoivent entre 1 617 et 2 367 euros brut mensuels selon l’année de formation. Leur dernière année se situe autour de 2 367 euros, soit environ 28 400 euros brut par an.
Une formation longue avant de pouvoir exercer
Devenir urgentiste implique un parcours de 8 à 11 années d’études :
- 1 an de PASS ou LAS
- 3 à 4 ans d’externat
- 4 ans de Diplôme d’Études Spécialisées en médecine d’urgence
Le temps de formation est donc conséquent, ce qui reporte l’entrée dans la vie active et prolonge la période à revenu modeste.
Tensions sur le métier et perspectives salariales
Depuis 2024, les salaires ont progressé de 3 à 5 % en moyenne, dans le cadre des réformes visant à réduire la pénurie de médecins urgentistes. Toutefois, l’écart persistant entre les revenus du public et ceux du privé reste un levier puissant d’exode.
Un praticien hospitalier en fin de carrière atteint rarement plus de 6 600 euros brut mensuels, quand un confrère en clinique peut tripler cette somme. Cette dynamique alimente l’instabilité chronique dans les services d’urgences publics.
Synthèse : des choix de carrière dictés par l’arbitrage entre sécurité et rentabilité
L’avenir d’un urgentiste dépend largement du secteur choisi :
- Secteur public : sécurité de l’emploi, progression encadrée, gardes indispensables pour compenser un plafond salarial bas
- Secteur privé : forte rentabilité dès les premières années, mais charge de travail ciblée et rythme soutenu
- Secteur libéral : autonomie et fort potentiel de revenu, mais incertitude administrative, charges élevées, investissement entrepreneurial
Le métier d’urgentiste reste central dans le système de santé, mais son attractivité passe désormais par une clarification des conditions de travail, une meilleure reconnaissance statutaire et une refonte de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.


