Combien gagne un gynécologue ?

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Le revenu des gynécologues en France varie fortement selon qu’ils exercent à l’hôpital ou en libéral, leur spécialisation, et leur lieu d’exercice. En moyenne, les gynécologues perçoivent entre 108 000 et 121 500 euros bruts par an, mais cette fourchette masque de fortes disparités, allant de moins de 42 000 euros pour un débutant dans le secteur public à plus de 200 000 euros pour un praticien libéral expérimenté.

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Secteur public ou libéral : deux modèles de rémunération

Dans le secteur public hospitalier, les gynécologues suivent une grille salariale définie par l’État. Un praticien débutant touche entre 3 000 et 3 500 euros brut par mois (soit environ 2 340 à 2 730 euros net). Avec l’expérience, la rémunération peut atteindre 7 000 à 9 500 euros brut mensuels, soit 5 460 à 7 410 euros net. À ces montants s’ajoutent diverses primes et indemnités liées aux gardes.

En libéral, les revenus sont plus élevés mais soumis à de nombreuses variables. Un gynécologue bien établi peut percevoir entre 6 000 et 11 000 euros net par mois, certains dépassant les 12 000 à 14 000 euros brut, soit jusqu’à 10 900 euros net pour les plus renommés. Ces revenus dépendent du volume d’activité, des honoraires, et des actes pratiqués.

Honoraires conventionnés : secteur 1 vs secteur 2

Les gynécologues libéraux sont répartis entre deux régimes de convention avec l’Assurance Maladie. En secteur 1, les tarifs sont encadrés : 31,50 euros pour une consultation en gynécologie obstétrique et 37 euros en gynécologie médicale, portée à 40 euros à partir de juillet 2025. Aucun dépassement n’est autorisé, garantissant une prévisibilité tarifaire.

En secteur 2, les médecins fixent librement leurs honoraires. Ceux adhérant à l’OPTAM limitent leurs dépassements, tandis que les non-adhérents pratiquent des tarifs beaucoup plus élevés. En moyenne, une consultation en secteur 2 coûte 50,60 euros, avec un dépassement d’environ 20,60 euros sur la base conventionnelle. À Paris, les tarifs peuvent atteindre 150 euros, et près d’un quart des praticiens facturent plus de 90 euros.

Les actes techniques, moteur des revenus en obstétrique

Les gynécologues-obstétriciens tirent une part importante de leur revenu des actes techniques. Un accouchement par voie basse est rémunéré 313 euros en base conventionnelle, contre 800 à 2 000 euros en secteur 2. Une césarienne est valorisée 890 euros dans la nomenclature, mais peut être facturée jusqu’à 3 000 euros en libéral.

Les gardes de maternité sur 24 heures sont rémunérées entre 1 500 et 2 500 euros, et les astreintes obstétriques entre 500 et 800 euros. Ces actes permettent à certains gynécologues libéraux de dégager des revenus mensuels nets de 12 000 à 20 000 euros, bien au-delà de ceux pratiquant exclusivement la gynécologie médicale.

Spécialisation : un levier majeur de rémunération

La spécialité influe directement sur les revenus. En chirurgie gynécologique, un praticien hospitalier gagne entre 6 000 et 9 000 euros brut mensuels, contre 12 000 à 25 000 euros pour un libéral.
La gynécologie esthétique, non pratiquée dans le secteur public, rapporte entre 12 000 et 20 000 euros brut par mois. Les spécialistes de la PMA perçoivent entre 10 000 et 16 000 euros bruts. La gynécologie médicale reste moins lucrative, avec 5 000 à 7 000 euros brut à l’hôpital, et 8 000 à 12 000 euros en libéral.

Des charges qui pèsent lourd sur les revenus libéraux

Les revenus bruts des libéraux ne reflètent pas leur revenu réel. Les charges professionnelles – loyers, assurances, matériel, personnel – représentent entre 35 % et 45 % du chiffre d’affaires brut. S’ajoutent les cotisations sociales, comme l’assurance maladie-maternité (6,5 % au-delà de 51 810 euros), la CSG-CRDS et les allocations familiales (3,10 %). Ces prélèvements réduisent fortement le revenu net disponible.

Carrière : progression lente à l’hôpital, accélérée en libéral

À l’hôpital, la progression suit l’ancienneté et l’accès à des fonctions managériales. Après cinq ans, un praticien confirmé peut évoluer vers un poste de chef de service, avec une progression salariale modérée.
En libéral, la carrière évolue selon la réputation et la fidélisation de la patientèle. Après dix ans, un praticien peut doubler ses revenus initiaux. Un gynécologue très renommé peut atteindre 15 000 à 20 000 euros brut mensuels, selon sa clientèle et la maîtrise de ses charges.

La localisation joue un rôle clé. À Paris, une consultation coûte en moyenne 70,30 euros, avec des pointes à 150 euros dans les quartiers les plus chers. À Marseille, la moyenne est de 55 euros, contre 35 à 40 euros à Grenoble ou Toulouse. Ces écarts se traduisent par des revenus pouvant être 50 % à 100 % plus élevés à Paris qu’en province.

Comparaison européenne : la France dans le milieu de tableau

En Europe, les gynécologues français se situent dans la moyenne haute. En Suisse, les revenus annuels atteignent 190 000 à 380 000 euros, et 140 000 euros en Allemagne. Au Royaume-Uni, un consultant perçoit entre 80 000 et 125 000 euros.

Au Canada, la rémunération médiane est de 280 000 euros, avec des pics à plus de 500 000 euros. L’Espagne, en comparaison, plafonne à environ 90 000 euros. La France se positionne donc entre ces extrêmes, avec une moyenne supérieure à celle du Royaume-Uni ou de l’Espagne, mais bien inférieure à celle du Canada ou de la Suisse.

Brut vs net : deux réalités économiques parallèles

Un gynécologue hospitalier percevant 7 800 euros brut mensuels touche environ 6 000 à 6 900 euros net. À revenu brut équivalent, un libéral doit retrancher jusqu’à 45 % de charges avant d’accéder à son revenu net, ce qui peut ramener un 10 000 euros brut mensuel à 5 500 à 6 500 euros net.

Le secteur public garantit une rémunération stable, mais plafonnée. Le secteur libéral offre un potentiel de revenu bien supérieur, au prix d’un aléa économique plus fort, de charges élevées, et d’un pilotage entrepreneurial constant.



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