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- Des écarts marqués selon le statut : salarié ou libéral
- Des revenus très variables en libéral selon l’ancienneté
- Le dispositif MonPsy : un impact direct sur les marges
- Revenus dans le médico-social : la Convention collective 66 revalorisée
- Spécialisation : un levier majeur pour mieux gagner
- Le cumul d’activités : une stratégie d’optimisation
- Des revenus encore en retrait face aux autres professions de santé
Les revenus des psychologues en France restent marqués par une forte disparité selon leur statut professionnel, leur spécialité, leur ancienneté et leur localisation. Les écarts sont tels que le revenu médian réel s’établit entre 1 800 et 2 000 € nets par mois, bien en deçà des moyennes affichées par les statistiques nationales.
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Des écarts marqués selon le statut : salarié ou libéral
Le statut d’exercice reste le principal facteur de variation. Les psychologues salariés du secteur public, bien que bénéficiant d’une certaine stabilité, se heurtent à des plafonds de rémunération, tandis que les libéraux font face à une grande volatilité économique.
Dans le secteur hospitalier public, un psychologue débutant perçoit 1 735 € brut mensuel, auquel s’ajoute la prime Ségur de 183 € net, soit 1 918 € net. À l’échelon 6 (milieu de carrière), la rémunération atteint 2 633 € net, et en fin de carrière (échelon 11), 3 427 € net.
Dans l’Éducation nationale, un psychologue scolaire commence à 1 462 € net, et peut atteindre 2 522 € net en fin de carrière en classe normale. En hors-classe, la rémunération peut s’élever à 3 040 € net.
Chez les psychologues territoriaux, les salaires évoluent de 1 480 € net en début de carrière à 2 560 € net en fin de parcours, selon le grade.
Dans le secteur privé ou associatif, les rémunérations initiales se situent entre 1 760 et 2 240 € nets, et peuvent atteindre 5 600 € nets pour des profils expérimentés en entreprise, notamment en psychologie du travail ou en coordination.
Des revenus très variables en libéral selon l’ancienneté
L’exercice libéral, bien que porteur d’un potentiel de revenus supérieur, implique des débuts difficiles. Les honoraires moyens tournent autour de 65 € par séance, avec des écarts importants : de 50 € à 75 € pour les enfants et adolescents, et de 55 € à 85 € pour les adultes. En Île-de-France, ces tarifs grimpent jusqu’à 120 €.
La progression du bénéfice net suit une logique progressive :
- 1ère année : 11 000 € net annuel (environ 917 €/mois)
- 2ème année : 20 625 € (1 719 €/mois)
- 3ème année : 30 250 € (2 521 €/mois)
- 5ème année : 41 250 € (3 438 €/mois)
- À partir de 10 ans : 52 250 € (4 354 €/mois)
Cependant, après prise en compte des charges professionnelles (cotisations sociales, local, supervision, matériel), le revenu net réel après impôt est estimé entre 2 900 et 4 200 € net/mois pour un libéral confirmé.
Le dispositif MonPsy : un impact direct sur les marges
Le remboursement partiel proposé par MonPsy modifie l’équilibre économique du libéral. Une première séance est remboursée 40 € au lieu des 80 € pratiqués en consultation libre, entraînant une perte de 40 €. Les séances suivantes sont remboursées 30 €, contre une moyenne de 65 €, soit 35 € de perte par séance.
Avec une patientèle composée à 30 % de bénéficiaires MonPsy, la perte annuelle est estimée à 3 640 €. Les professionnels recommandent donc de limiter cette part à 20-30 % de leur activité.
Revenus dans le médico-social : la Convention collective 66 revalorisée
Dans le secteur médico-social, les psychologues salariés relèvent de la Convention collective 66. L’avenant 351 de janvier 2025 a fait passer la valeur du point à 3,93 €.
- Débutant (coefficient 434) : 2 187 € brut (1 750 € net)
- Confirmé (coefficient 518) : 2 610 € brut (2 090 € net)
- Senior (coefficient 581) : 2 928 € brut (2 350 € net)
- Cadre (coefficient 762) : 3 841 € brut (3 080 € net)
Les données de terrain corrigent les moyennes affichées par les sources officielles. Selon l’INSEE, le salaire moyen s’établit à 2 550 € net, mais cette donnée masque les réalités du terrain. Les jeunes psychologues (moins de 5 ans d’expérience) gagnent en moyenne 1 560 € net. Les neuropsychologues touchent 1 711 € net, et ceux en gérontologie 1 674 € net.
Parmi les freins principaux :
- 70 % des psychologues du public sont en CDD
- 39 % exercent à temps partiel
- 45 % ont connu au moins 10 mois de chômage
- La profession est féminisée à 80 %, renforçant les effets des interruptions de carrière
Spécialisation : un levier majeur pour mieux gagner
Certaines branches de la psychologie offrent de meilleures rémunérations :
- Psychologue clinicien : 1 520 à 2 720 € nets
- Psychologue scolaire : 1 462 à 2 522 € nets
- Psychologue du travail : 1 920 à 4 000 € nets, jusqu’à 6 000 € et plus pour les experts
- Neuropsychologue : 1 760 à 2 800 € nets
- Psychologue du sport : 3 040 à 6 560 € nets
- Expertises judiciaires : 100 à 300 € par intervention
Le cumul d’activités : une stratégie d’optimisation
Nombre de psychologues combinent plusieurs activités pour sécuriser ou augmenter leurs revenus. Un cumul entre un mi-temps dans la fonction publique et une activité libérale permet d’atteindre 3 500 à 5 500 € nets/mois.
Les interventions ponctuelles en entreprise sont facturées 300 à 500 €, les formations 60 à 120 €/heure. La téléconsultation, en pleine croissance, permet d’élargir la patientèle et de stabiliser les revenus.
Le lieu d’exercice influence directement les tarifs. À Paris, une séance peut atteindre 100 à 120 €, contre 60 à 80 € en province. Les zones franches offrent, par ailleurs, des exonérations fiscales pouvant durer 5 ans.
L’ancienneté joue également un rôle décisif. Un professionnel en libéral avec 15 à 20 ans de pratique peut remplir son agenda à 80-90 %, là où un jeune installé doit bâtir sa patientèle sur plusieurs années.
Enfin, les psychologues en entreprise gagnent en moyenne 20 à 30 % de plus que ceux du secteur public.
Des revenus encore en retrait face aux autres professions de santé
Comparés aux infirmiers hospitaliers ou aux médecins généralistes en cabinet, les psychologues demeurent moins bien rémunérés. Ce retard perdure malgré les besoins croissants en santé mentale post-COVID et la mise en place de dispositifs comme MonPsy.
En 2025, plusieurs collectifs professionnels se mobilisent pour réclamer une revalorisation salariale et statutaire, jugée essentielle à la reconnaissance de la profession.
Revenus par statut et expérience : tableau de synthèse
| Statut / Expérience | Débutant |
|---|---|
| Public hospitalier | 1 918 € net |
| Éducation nationale | 1 462 € net |
| Convention 66 | 1 750 € net |
| Privé / Associatif | 1 760 à 2 240 € net |
| Libéral | 917 €/mois |
| Psychologue du travail | 1 920 € net |
| Psychologue du sport | 3 040 € net |


