SMIC : à combien s’élève le salaire minimum en Nouvelle-Calédonie ?

Salaire minimum en hausse : découvrez les nouveaux montants du SMG et leur impact sur le pouvoir d’achat en Nouvelle-Calédonie dès juin 2025.

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En Nouvelle-Calédonie, le salaire minimum applicable n’est pas le SMIC mais le Salaire Minimum Garanti (SMG). Depuis le 1er juin 2025, ce dernier a été revalorisé à 167 602 F CFP brut mensuels (environ 1 404 €), conformément au mécanisme légal d’indexation sur l’inflation. Un montant qui reste proche du SMIC métropolitain, mais dont le pouvoir d’achat réel dépend d’un contexte local très spécifique.

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Montants en vigueur depuis le 1er juin 2025

La dernière revalorisation du SMG est intervenue automatiquement après la publication de l’indice des prix à la consommation hors tabac (IPCHT) du mois d’avril, qui a enregistré une hausse de +0,64 %. Cette augmentation a déclenché la revalorisation prévue par la réglementation calédonienne. Deux arrêtés du gouvernement, n° 2025-837/GNC et n° 2025-835/GNC en date du 21 mai 2025, ont officialisé les nouveaux taux.

  • SMG horaire brut : 991,73 F CFP (≈ 8,31 €)
  • SMG mensuel brut (base 169h) : 167 602 F CFP (≈ 1 404 €)
  • SMAG mensuel brut (secteur agricole) : 142 462 F CFP (≈ 1 194 €)

La durée légale du travail servant de base à la mensualisation reste fixée à 169 heures par mois, norme en vigueur sur le territoire depuis 1983.

Une réglementation spécifique à la Nouvelle-Calédonie

Le SMIC métropolitain ne s’applique pas sur le territoire calédonien, qui dispose de sa propre législation en matière de droit du travail. Deux salaires minimums sont définis : le SMG, applicable au secteur privé hors agriculture, et le SMAG, réservé au secteur agricole.

Ces montants constituent des planchers légaux définis par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Ils s’imposent à tous les employeurs locaux, sans dérogation possible, et sont indexés sur l’évolution des prix à la consommation.

Un mécanisme d’indexation encadré par la loi

La hausse de juin 2025 résulte de l’application automatique de l’article Lp. 142-1 du Code du travail de Nouvelle-Calédonie. Ce texte impose une revalorisation du salaire minimum chaque fois que l’indice des prix à la consommation hors tabac varie d’au moins +0,5 % par rapport à la précédente revalorisation. Le franchissement de ce seuil en avril a donc déclenché l’ajustement sans intervention politique directe.

Brut, net et cotisations locales : ce qu’il faut comprendre

Le montant annoncé correspond à un salaire brut, avant déduction des cotisations sociales obligatoires. En Nouvelle-Calédonie, le prélèvement des cotisations salariales diffère sensiblement de celui de la métropole. Il n’existe pas de CSG ou de CRDS. Elles sont remplacées par une Contribution Calédonienne de Solidarité (CCS), à laquelle s’ajoutent les cotisations à la CAFAT (maladie, retraite, chômage).

En pratique, le salaire net perçu par les salariés est inférieur à ce montant brut, mais bénéficie d’une structure de prélèvement spécifique au territoire.

Le rapprochement progressif entre SMAG et SMG

Depuis février 2024, un accord interprofessionnel entre le MEDEF-NC et plusieurs organisations syndicales (dont l’USTKE et la CSTC-FO) vise à réduire l’écart entre le SMAG et le SMG. Le plan de convergence prévoit un alignement total d’ici 2027.

Ce rapprochement poursuit deux objectifs : renforcer l’attractivité des emplois agricoles, touchés par une pénurie chronique de main-d’œuvre, et soutenir la politique locale d’autonomie alimentaire, devenue stratégique face aux aléas d’approvisionnement maritime.

Une hausse bienvenue mais difficile pour les entreprises

La revalorisation du salaire minimum intervient dans un contexte économique particulièrement tendu. Les émeutes de mai 2024 ont provoqué une contraction estimée du PIB de 15 %, avec des dégâts importants sur les infrastructures économiques.

Pour les entreprises, cette hausse automatique du coût du travail représente une pression supplémentaire sur les trésoreries, alors que de nombreux secteurs — commerce, BTP, services — peinent à retrouver leur niveau d’activité antérieur. Pour les salariés, elle constitue un ajustement essentiel face à un coût de la vie 20 à 30 % plus élevé qu’en métropole, selon les produits.



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