Recrutement : le grand ras-le-bol des jeunes diplômés

CV ultra-personnalisés, discriminations, absence de réponses : les jeunes racontent les freins qui compliquent leur accès au stage et à l’emploi.

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Inflation, incertitude économique, exigences accrues : les étudiants peinent à décrocher un stage ou un emploi. Selon une enquête Zety d’octobre 2025, 86 % estiment qu’il est plus difficile de postuler qu’il y a quelques années. Un obstacle qui dépasse la seule concurrence : les recruteurs attendent des candidatures ultra-codifiées, souvent au détriment des candidats.

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Trop de pression pour des candidatures sur mesure

Le processus de recrutement se professionnalise tôt, parfois dès la première année d’études. Résultat : 88 % des étudiants jugent indispensable de personnaliser chaque candidature, mais 61 % trouvent cette tâche trop chronophage. Derrière un CV bien présenté, il faut mobiliser des compétences de rédaction, de design et de stratégie. Or, seuls 35 % estiment avoir reçu une formation suffisante dans leur cursus.

Ce décalage pèse lourd : un étudiant consacre en moyenne deux heures à chaque candidature. Un temps qui s’additionne et alimente un sentiment de découragement, surtout face à des exigences souvent implicites.

Des discriminations encore trop fréquentes

L’étude met en lumière un autre frein : 39 % des étudiants déclarent avoir déjà été discriminés lors d’un processus de recrutement, en raison de leur origine, de leur genre, de leur âge ou de leur établissement. Au-delà de l’injustice, ces discriminations nourrissent une forme d’autocensure. Beaucoup renoncent à postuler, convaincus qu’ils n’ont aucune chance.

Ce phénomène, moins visible que la sélection académique, participe à l’exclusion silencieuse de profils pourtant qualifiés.

Le CV reste central, mais peu efficace

Malgré les obstacles, 78 % des étudiants continuent de croire au CV comme levier essentiel. Mais cette confiance est mise à l’épreuve : 54 % disent ne recevoir aucune réponse, même négative, après avoir postulé. Ce silence alimente la frustration et érode la confiance envers les recruteurs.

Pour contourner ce blocage, certains optent pour des candidatures spontanées, sollicitent leur réseau ou misent sur LinkedIn. Des stratégies qui prennent du temps, avec une efficacité variable selon les secteurs.

Des outils numériques qui peinent à faire la différence

Pour gagner du temps, 82 % des étudiants utilisent des plateformes d’aide à la rédaction de CV ou de lettres. Ces outils structurent les candidatures, mais produisent des profils très similaires. Résultat : les recruteurs, saturés de dossiers formatés, peinent à distinguer les candidats.

Face à cette standardisation, 75 % des étudiants réclament un accompagnement plus personnalisé. Une attente forte, souvent ignorée par les établissements, alors que le passage vers le monde professionnel reste un parcours à haut risque.



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