SMIC : à combien s’élève le salaire minimum en Chine ?

Révisé dans 28 régions, le salaire minimum chinois révèle d’importants écarts. Découvrez le classement complet et les raisons de ces disparités.

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La Chine ne dispose pas d’un salaire minimum national unique. Les montants varient fortement d’une région à l’autre, reflétant les disparités économiques du pays. Shanghai affiche le plafond le plus élevé avec 2 740 yuans (environ 351 €) bruts mensuels, tandis que certaines provinces de l’intérieur se situent encore à 1 700 yuans (environ 218 €). Cette diversité découle d’un système décentralisé, révisé massivement cette année dans près de 90 % des régions administratives.

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Un système régionalisé à double seuil

Chaque province, municipalité ou région autonome fixe ses propres seuils de salaire minimum. Le mécanisme repose sur une double base : un montant mensuel pour les salariés à temps plein et un taux horaire pour les travailleurs à temps partiel ou à horaires flexibles. En 2025, les autorités locales ont actualisé ces niveaux sur la base de critères tels que l’inflation, la croissance économique ou le coût de la vie.
Ces salaires minimums ne comprennent pas les heures supplémentaires, les primes ni certains avantages en nature comme le logement ou les repas. Ils représentent uniquement la rémunération de base légale.

Les salaires minimums les plus élevés en 2025

Le montant mensuel le plus élevé est enregistré à Shanghai, avec 2 740 yuans (environ 351 €) depuis le 1er juillet 2025. Pékin détient quant à elle le salaire horaire minimum national le plus haut, à 27,7 yuans (environ 3,55 €) depuis septembre. Suivent Tianjin (2 510 yuans – environ 322 €, 26,6 yuans/heure3,41 €), Shenzhen (2 520 yuans323 €), Guangzhou (2 500 yuans321 €, 23,7 yuans/heure3,04 €) et Hangzhou (2 490 yuans319 €, 24 yuans/heure3,08 €).

Au total, plus de 30 régions administratives affichent désormais un salaire minimum mensuel supérieur à 2 000 yuans (environ 256 €) à la suite d’une vague de révisions initiée début 2025.

Régions à bas niveau de rémunération

À l’opposé du classement, plusieurs provinces de l’intérieur conservent des seuils nettement plus bas. Le Liaoning, en zone dite « classe C », applique un minimum mensuel de 1 700 yuans (environ 218 €), suivi par le Jiangxi (1 740 yuans223 €) et le Hainan (1 850 yuans237 €). Ces écarts reflètent des différences structurelles de coût de la vie et de développement économique entre littoral et intérieur.

Classement interne par zones économiques

À l’intérieur même des provinces, les autorités établissent des seuils différenciés selon la classification économique des zones. Ces catégories (A à D) permettent d’adapter le salaire minimum aux réalités locales.

Dans l’Anhui, par exemple, la classe A s’établit à 2 320 yuans (environ 297 €), contre 2 000 yuans (environ 256 €) en classe D. Le Sichuan affiche 2 330 yuans (environ 299 €) à Chengdu (classe A) et 2 200 yuans (environ 282 €) pour ses zones moins développées. Dans le Xinjiang, l’écart va de 2 070 yuans (environ 265 €) à 1 750 yuans (environ 224 €) selon la classe.

Entre janvier et novembre 2025, 28 des 31 régions ont procédé à une ou deux révisions successives de leur salaire minimum. Cette dynamique découle d’une directive nationale visant à soutenir la consommation intérieure et à préserver le pouvoir d’achat des travailleurs à bas revenu. Ces hausses s’inscrivent dans une stratégie plus large de stabilisation économique par la demande.

Écarts avec les salaires moyens urbains

Le salaire annuel moyen urbain dans le secteur non privé atteignait 69 476 yuans (environ 8 911 €) en 2024, contre 127 662 yuans (environ 16 379 €) dans le secteur public. Les salaires minimums les plus élevés représentent environ 21 à 27 % du salaire moyen dans les grandes villes. Dans certaines provinces de l’intérieur, cette proportion peut dépasser les 35 %, traduisant un écart réduit entre minimum légal et rémunération effective.

En dépit des seuils fixés, l’application réelle du salaire minimum demeure inégale. Les contrôles sont moins systématiques dans le secteur informel, les petites entreprises ou pour les travailleurs migrants. Ces écarts compromettent l’effectivité du système, surtout dans les régions rurales ou faiblement industrialisées.

En 2025, l’écart entre les salaires minimums les plus bas et les plus hauts dépasse 60 %. Ce chiffre souligne l’impossibilité de résumer la situation à un montant unique : le SMIC chinois est une grille éclatée, à lire à travers le prisme des réalités économiques locales.



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