SMIC : à combien s’élève le salaire minimum en Roumanie ?

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À compter du 1er janvier 2025, le salaire minimum brut en Roumanie s’élève à 4 050 lei, soit environ 814 euros par mois. Cette revalorisation, actée par la Décision gouvernementale n° 1506/2024, représente une hausse de 9,45 % par rapport au précédent montant fixé à 3 700 lei. Pour une durée mensuelle de travail standard de 165,334 heures, cela correspond à un taux horaire brut de 24,50 lei (environ 4,92 euros).

SMIC roumain 2025 : les chiffres clés

  • Brut mensuel : 4 050 lei (~814 €)
  • Brut horaire : 24,50 lei (~4,92 €)
  • Net mensuel estimé : entre 2 430 et 2 575 lei (~486 à 515 €)
  • Exonération : les 300 lei initiaux du salaire brut restent non imposés
  • Entrée en vigueur : 1er janvier 2025
  • Base horaire mensuelle : 165,334 heures

Une progression salariale marquée depuis 2020

La Roumanie connaît une dynamique d’augmentation rapide de son salaire minimum. En six mois, entre juillet 2024 et janvier 2025, le montant brut a progressé de 22,5 %. Depuis 2020, il a presque doublé, passant de 2 230 lei à 4 050 lei. Cette croissance traduit une stratégie politique de revalorisation rapide, dans un contexte de convergence avec les standards européens.

Comparatif européen : la Roumanie reste dans le bas du classement

Malgré ces hausses, la Roumanie demeure parmi les pays affichant les salaires minimums les plus bas de l’Union européenne. En janvier 2025, le seuil roumain reste inférieur à 1 000 euros, aux côtés de la Bulgarie (551 euros). À titre de comparaison, le salaire minimum atteint 1 802 euros en France, 2 220 euros en Allemagne, et 2 703 euros au Luxembourg.
Le rapport entre les minima européens reste significatif : le salaire minimum luxembourgeois est plus de sept fois supérieur à celui observé en Hongrie (349 euros). La Roumanie se situe dans la moyenne des pays d’Europe de l’Est, mais conserve un retard net sur la zone euro.

Salaires minimums sectoriels : la construction en tête

Certains secteurs bénéficient d’un salaire minimum différencié. Dans la construction, le minimum brut mensuel est porté à 4 582 lei (environ 921 euros), conformément à l’Ordonnance d’urgence n° 93/2023. Cela correspond à un salaire horaire brut de 27,71 lei (environ 5,57 euros). Cette dérogation vise à reconnaître les spécificités du secteur, notamment en matière de conditions de travail et de sécurité.

Un salaire minimum encadré par le droit européen

La revalorisation du SMIC roumain s’inscrit dans un cadre juridique européen. En novembre 2024, la Roumanie a transposé la Directive 2022/2041 de l’Union européenne, relative aux salaires minimums adéquats. Celle-ci recommande que le salaire minimum national atteigne au moins 60 % du salaire médian brut ou 50 % du salaire moyen brut.
Actuellement, le salaire minimum en Roumanie correspond à 47 % du salaire médian, un seuil qui reste en deçà des objectifs indicatifs. Le gouvernement prévoit de le porter à 50 % du salaire moyen dans les prochaines années.

Une nouvelle procédure de révision annuelle a été instaurée. La Décision n° 35/2025 confie au ministère du Travail la responsabilité de proposer chaque automne une revalorisation, en partenariat avec une institution de recherche. La décision finale est soumise au Conseil national tripartite pour le dialogue social et entre en vigueur au 1er janvier de l’année suivante.

Effets sur le pouvoir d’achat et les coûts salariaux

Pour les salariés, la hausse du salaire minimum améliore les revenus formels, mais les effets réels sont atténués par un contexte inflationniste. Malgré l’augmentation du revenu net, estimé entre 2 430 et 2 575 lei (486 à 515 euros), la consommation des ménages reste contrainte, selon les analyses de la Commission européenne.

Du côté des entreprises, cette revalorisation implique un ajustement des budgets salariaux. Toutefois, la Roumanie continue de proposer des coûts de main-d’œuvre compétitifs à l’échelle européenne. Cela reste un atout, notamment pour les secteurs à forte intensité de travail comme l’industrie manufacturière, la logistique ou les services externalisés.

Obligations légales et sanctions pour les employeurs

Le versement du salaire minimum est une obligation encadrée par le Code du travail roumain. Les employeurs qui ne respectent pas ce seuil s’exposent à des amendes allant de 3 000 à 5 000 lei (600 à 1 000 euros) par salarié concerné, dans la limite d’un plafond global de 200 000 lei.

Par ailleurs, un salarié ne peut légalement percevoir le salaire minimum brut que pendant une période maximale de 24 mois. Au-delà de ce délai, l’employeur est tenu de procéder à une augmentation, même si aucun montant minimal n’est précisé par la loi.



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