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- Salaire d’un vigile : des grilles conventionnelles revalorisées en 2025
- Rémunération selon les régions : l’Île-de-France en tête
- Primes et majorations
- Certifications et spécialisations : un levier de progression salariale
- Conditions de travail : un métier physiquement et mentalement exigeant
- Typologie des métiers : une diversité peu connue du grand public
- Tendances 2024–2026 : une revalorisation progressive du secteur
Avec plus de 200 000 professionnels, la sécurité privée fait partie des secteurs en forte croissance en France. Entre revalorisations salariales, disparités territoriales et conditions de travail parfois éprouvantes, les agents de sécurité (ou vigiles) voient leur métier évoluer. Mais combien gagnent-ils réellement ?
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Salaire d’un vigile : des grilles conventionnelles revalorisées en 2025
La rémunération des vigiles dépend d’un ensemble de critères : niveau d’expérience, mission exercée, localisation, mais aussi certifications spécifiques comme le SSIAP ou la cynophilie. En 2025, la grille salariale issue de la convention collective IDCC 1351 a été revalorisée de +3,2 % au 1er janvier.
Un agent débutant, classé au coefficient 120, perçoit 1 832,54 € brut par mois, soit environ 1 450 € nets. Ce montant est légèrement supérieur au SMIC brut de novembre 2025 (1 801,80 €). Un agent qualifié avec quelques années d’expérience atteint 1 912 € brut (~1 515 € net), tandis qu’un chef de poste gagne autour de 2 093 € brut.
Pour les fonctions d’encadrement, les salaires progressent nettement :
- Agent de maîtrise (AM 200) : 2 773 € brut (~2 195 € net)
- Chef de service SSIAP 3 (AM 235) : 3 193 € brut (~2 525 € net)
- Cadre Position II-A : 3 654 € brut (~2 890 € net)
- Directeur des opérations : 6 720 € brut (~5 320 € net)
En moyenne, le salaire brut constaté pour un agent de sécurité classique en 2025 est de 1 902 €, soit environ 1 505 € nets par mois.
Rémunération selon les régions : l’Île-de-France en tête
La localisation influence fortement la rémunération. En Île-de-France, les salaires sont en moyenne 10 à 25 % supérieurs à la moyenne nationale. Un débutant peut y percevoir entre 1 900 et 2 100 € brut par mois. La région concentre 43,6 % des salariés du secteur, bien au-delà de son poids démographique (18 % de la population française).
Dans les régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes, les rémunérations des débutants oscillent entre 1 830 et 2 000 € brut. En zones rurales ou dans certaines régions moins denses, les niveaux restent proches du minimum conventionnel.
Primes et majorations
Au salaire de base s’ajoutent de nombreuses primes et majorations prévues par la convention collective :
- Prime panier : 4,36 € par vacation (> 6h continues), 6,68 € en secteur aéroportuaire
- Prime d’ancienneté : jusqu’à +12 % au-delà de 15 ans
- Heures de nuit (21h–6h) : +10 %
- Dimanches travaillés : +10 % (jusqu’à +50 % en aéroportuaire)
- Jours fériés : salaire doublé
- Indemnité cynophile : 1,37 €/h pour les agents avec chien
Un exemple concret : un agent coefficient 140, avec 7 ans d’ancienneté, 22 jours travaillés, 40 heures de nuit et 8 heures un dimanche, voit sa rémunération passer de 1 912 € brut à 2 164 € brut, soit environ 1 710 € net mensuel.
Certifications et spécialisations : un levier de progression salariale
Certaines qualifications permettent d’accéder à des coefficients supérieurs, donc à une rémunération plus élevée.
- SSIAP 1 : coefficient 140
- SSIAP 2 : agent de maîtrise, coefficient AM 150
- SSIAP 3 : coefficient AM 235, soit 3 193 € brut
- Agent cynophile : coefficient 140 + indemnité chien
- Agents aéroportuaires : primes spécifiques et majorations horaires élevées
Ces spécialisations sont également recherchées dans les régions où la demande de sécurité technique est forte (aéroports, sites sensibles, nucléaire).
Conditions de travail : un métier physiquement et mentalement exigeant
Les agents de sécurité font face à des conditions de travail souvent difficiles :
- Horaires décalés et travail de nuit régulier
- Risque d’agression ou de confrontation, notamment en centre commercial ou lors d’événements
- Fatigue chronique, station debout prolongée, surveillance statique
- Isolement professionnel, en particulier sur les sites industriels ou en horaire nocturne
Par ailleurs, le secteur reste marqué par une forte précarité contractuelle : plus de 70 % des embauches se font en CDD, et un quart des salariés travaillent à temps partiel.
Typologie des métiers : une diversité peu connue du grand public
La sécurité privée ne se limite pas à la surveillance de magasins ou de bâtiments. Le secteur regroupe plusieurs spécialités :
- Agents de sécurité et de gardiennage
- Agents SSIAP (sécurité incendie et assistance à personnes)
- Agents cynophiles
- Convoyeurs de fonds
- Agents de protection rapprochée (VIP, événementiel)
- Agents de sûreté aéroportuaire et ferroviaire
- Rondiers mobiles
- Chefs de poste et superviseurs
- Cadres sécurité (responsable de site, directeur des opérations)
Cette diversité s’accompagne de niveaux de rémunération très variables. Par exemple, un agent de sûreté aéroportuaire avec trois ans d’ancienneté et horaires décalés peut gagner entre 3 200 et 3 500 € brut par mois. En protection rapprochée événementielle, les salaires peuvent grimper à 5 000 € brut selon les missions.
Tendances 2024–2026 : une revalorisation progressive du secteur
Un accord triennal signé en 2023 prévoit des revalorisations successives jusqu’en 2026 :
- +5 % en janvier 2024
- +3,2 % en janvier 2025
- +2,8 % prévus en janvier 2026
Au total, la progression salariale atteindra +11,4 % sur trois ans. L’objectif affiché est clair : renforcer l’attractivité du secteur, fidéliser les profils qualifiés et répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans certaines régions et spécialisations.
Avec les primes et majorations, la rémunération réelle peut être nettement supérieure :
- Agent cynophile confirmé : 2 130 à 2 600 € brut/mois
- Agent aéroportuaire (3 ans) : 3 200 à 3 500 € brut/mois
- Protection rapprochée : 3 000 à 5 000 € brut/mois


