En Côte d’Ivoire, la réussite économique séduit les investisseurs étrangers

Longtemps considérée comme une économie prometteuse, la Côte d’Ivoire s’impose désormais comme l’un des marchés les plus attractifs du continent pour les capitaux internationaux. Deux récents rapports, l’un britannique, l’autre américain, confirment cette tendance : Abidjan combine croissance solide, stabilité politique et climat des affaires de plus en plus compétitif.

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Risque en baisse, rendement stable : la recette ivoirienne

Publié en septembre 2025 par l’institut Control Risks et Oxford Economics Africa, l’Africa Risk-Reward Index (ARRI) analyse les opportunités d’investissement en Afrique d’après une balance risque-rendement. Les chercheurs évaluent chaque pays selon deux critères notés sur dix : le rendement espéré et le niveau de risque. Plus la note finale, un ratio entre ces deux indicateurs, est élevé, plus l’investissement apparaît attractif et sûr.

Le Maroc reste en tête de cette édition 2025, avec un score de 1,37 – soit un rendement de 5,31 et un risque de 3,87 –, suivi de Maurice et de la Côte d’Ivoire. Cette dernière gagne quatre places avec un ratio de 1,18. Le rendement reste stable et élevé, à 5,88, tandis que le risque recule, de 5,36 à 4,98.

Une croissance soutenue et des investissements en plein essor

Cette progression illustre les efforts du gouvernement ivoirien, salués à l’international, pour stimuler l’économie et lutter contre la corruption. Depuis une dizaine d’années, le pays traverse un véritable « âge d’or économique » : une croissance annuelle moyenne de 6,4 % a permis à l’exécutif d’investir dans les infrastructures – énergie, transport, eau – mais aussi dans l’éducation, le commerce et l’innovation.

Résultat : l’attractivité de la Côte d’Ivoire ne cesse de se renforcer. Entre 2012 et 2023, les investissements directs étrangers (IDE) ont été multipliés par cinq. Avec 30 % du stock d’IDE de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), le pays est devenu le plus prisé de la zone franc ouest-africaine.

Cette tendance dynamique s’est encore amplifiée en 2024 : selon la CNUCED, les IDE ont bondi de 34 % en Côte d’Ivoire, atteignant un record de 2 293 milliards FCFA – davantage que le Nigeria et l’Afrique du Sud réunis sur la période. Hors Maghreb, aucun autre pays africain n’attire autant de capitaux étrangers.

Washington salue la trajectoire ivoirienne

Le Département d’État américain confirme cette tendance dans son « Rapport 2025 sur le climat des investissements » publié le 29 septembre 2025. « Avec l’une des populations les plus jeunes de la région, une économie numérique en plein essor et des partenariats commerciaux croissants, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la Côte d’Ivoire offre des opportunités d’investissement prometteuses », souligne l’analyse.

Washington salue les progrès réalisés dans l’agriculture, l’énergie, les industries extractives et les infrastructures, notamment les ports et les corridors de transport régionaux. Abidjan s’impose « comme un hub énergétique et logistique régional », tandis que la notation de crédit du pays s’améliore, signe de confiance pour les marchés.

Certes, des défis demeurent : emploi informel élevé, sous-emploi des jeunes, lourdeurs administratives ou dépendance aux exportations de cacao. Mais ces faiblesses, juge le Département d’État, ne devraient pas freiner les investisseurs : le gouvernement ivoirien en a conscience et cherche à les corriger. Le rapport évoque notamment le Plan national de développement 2025-2030, qui met l’accent sur la numérisation, la transformation locale de matières premières à forte valeur ajoutée, l’industrialisation, l’éducation et la croissance verte.

Un pilier de stabilité dans une région en tension

Au-delà de l’économie, la Côte d’Ivoire joue un rôle clé dans la géopolitique régionale. Dans une région secouée par les coups d’État et les violences djihadistes, la Côte d’Ivoire apparaît comme un îlot de stabilité. Pour les États-Unis, cette solidité politique est à la fois un atout stratégique et un argument d’investissement.

Le Département d’État appelle donc à un « engagement soutenu » des investisseurs américains, publics et privés, afin de promouvoir « une transformation économique inclusive, un développement durable et la stabilité démocratique ». Ces signaux de confiance internationale augurent d’une nouvelle hausse des IDE en Côte d’Ivoire en 2025 et 2026.



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