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- Prix des combustibles : le bois bûche reste le plus abordable
- Chauffage à l’année : avantage net pour le bois à condition d’être disponible
- Autonomie et confort : le poêle à granulés
- Investissement initial et aides financières : des coûts comparables
- Stockage, entretien, durée de vie : des exigences différentes
- Impact environnemental : des performances proches
- Quel poêle choisir selon son profil ?
Face à une facture énergétique toujours lourde, de nombreux ménages français s’interrogent : faut-il choisir un poêle à bois ou à granulés pour chauffer son logement ? Si les deux options reposent sur une énergie renouvelable, leurs performances économiques, pratiques et environnementales diffèrent sensiblement. Derrière l’arbitrage technique se cache une décision structurée par le mode de vie, les contraintes de l’habitat et les priorités de chaque foyer.
Prix des combustibles : le bois bûche reste le plus abordable
Le marché du chauffage au bois s’est stabilisé depuis les fortes hausses post-2022. En novembre 2025, les prix des combustibles restent contrastés : le bois bûche reste largement plus accessible à l’achat. Le prix moyen d’un stère s’établit à 151 € pour des bûches de 30 cm, et à 162 € pour des 40 cm. Dans certaines régions rurales, le tarif descend encore à 70 € selon les filières locales.
Les granulés de bois, eux, coûtent en moyenne 385 € la tonne en vrac, et jusqu’à 418 € pour une palette de sacs. Les écarts régionaux subsistent, de 345 € en Nouvelle-Aquitaine à 419 € en Île-de-France. Si le coût du granulé reste supérieur, il est aussi plus stable, soutenu par une production française en hausse, qui couvre désormais 85 % de la demande nationale.
Chauffage à l’année : avantage net pour le bois à condition d’être disponible
Le coût d’utilisation annuel reste en faveur du poêle à bois. Pour une maison de 100 m², il faut compter entre 350 et 630 € de bois bûche par an, contre 578 à 770 € pour un poêle à granulés. Le coût au kilowattheure le confirme : entre 3,8 et 4,6 centimes pour le bois, contre 7,5 à 8 centimes pour les granulés.
Cette différence s’amenuise toutefois selon les habitudes de vie. Un poêle à granulés, avec une consommation plus fine et une combustion optimisée, peut réduire sa facture énergétique globale grâce à une régulation plus précise. En contrepartie, le granulé nécessite une alimentation électrique (50 à 100 € par an), absente sur les poêles à bois.
Le rendement constitue l’un des principaux écarts entre les deux technologies. Les poêles à granulés affichent un rendement saisonnier de 85 à 95 %, contre 70 à 85 % pour les poêles à bois récents. Cette différence tient à la combustion automatisée des granulés : une vis sans fin alimente le foyer, régulée par des sondes de température.
Autre atout du granulé : une humidité contrôlée (<10 %) et constante, alors que le bois bûche voit son rendement divisé par deux s’il est mal séché. Selon l’UFC Que Choisir, les performances des poêles à granulés sont désormais très proches des annonces des fabricants, avec moins de 2 % d’écart mesuré.
Autonomie et confort : le poêle à granulés
L’autonomie constitue un point de rupture clair. Un poêle à bois nécessite un rechargement manuel toutes les 45 à 90 minutes. À l’inverse, les poêles à granulés disposent de réservoirs permettant une autonomie de 24 à 48 heures, voire jusqu’à 5 jours pour les plus grands modèles. Ils offrent également des options de programmation, d’allumage automatique, de thermostat intégré, et de pilotage à distance via smartphone.
Cette autonomie justifie pour beaucoup le surcoût annuel. En revanche, ces appareils peuvent être bruyants (45 à 55 décibels), un point à considérer pour les pièces de vie ou les chambres. Des modèles à convection naturelle, plus silencieux (32 à 36 dB), existent mais sont encore peu diffusés.
Investissement initial et aides financières : des coûts comparables
Côté prix d’achat, les écarts entre poêle à bois et poêle à granulés sont réduits. Les premiers coûtent entre 2 500 et 8 000 € pose comprise, les seconds entre 2 000 et 8 500 €. Le prix moyen d’un poêle à granulés seul s’établit autour de 3 450 €.
Les aides de MaPrimeRénov’ 2025 atténuent partiellement ce coût. Elles s’élèvent à 500 € pour un poêle à bois et 750 € pour un poêle à granulés pour les ménages aux revenus intermédiaires. Les ménages modestes ou très modestes peuvent obtenir jusqu’à 1 250 € dans les deux cas. D’autres aides cumulables existent, comme la Prime Effy (jusqu’à 800 €) ou l’éco-prêt à taux zéro. Attention toutefois : les montants de MaPrimeRénov’ ont été réduits de 30 % par rapport à 2024.
Stockage, entretien, durée de vie : des exigences différentes
Le bois bûche requiert un stockage important : environ 12 m³ de volume ventilé pour une saison complète, et un temps de séchage de 2 ans. Les granulés, conditionnés en sacs ou stockés en silo, occupent trois fois moins d’espace pour une énergie équivalente, et se conservent indéfiniment à l’abri de l’humidité.
L’entretien du poêle est également à considérer. Un poêle à bois nécessite deux ramonages annuels (40 à 150 €), un nettoyage régulier des cendres et de la vitre. Le poêle à granulés demande un entretien annuel plus coûteux (150 à 220 €), mais moins fréquent au quotidien. Sa durée de vie varie de 15 à 20 ans, avec des composants mécaniques (bougie, ventilateurs) sujets à l’usure. Les poêles à bois, plus simples techniquement, peuvent durer aussi longtemps, voire plus, si bien entretenus.
Impact environnemental : des performances proches
Le chauffage au bois bénéficie d’un bon bilan carbone : entre 26 et 33 g de CO₂ par kWh, contre 180 g pour l’électricité et 222 g pour le fioul. Le CO₂ émis lors de la combustion est compensé par celui capté durant la croissance de l’arbre, à condition de respecter un renouvellement forestier durable.
Les poêles à granulés émettent 50 à 90 % de particules fines en moins que les poêles à bois traditionnels. Les modèles récents labellisés Flamme Verte (7 étoiles) répondent à des normes strictes : ≤ 40 mg/Nm³ pour les poêles à bois, ≤ 30 mg/Nm³ pour les granulés. Selon l’ADEME, deux tiers des poêles à granulés respectent ces seuils dans toutes les conditions de fonctionnement.
Contrairement au poêle à bois, entièrement autonome, le poêle à granulés ne fonctionne pas sans électricité. Il consomme environ 180 à 270 kWh par an (soit 35 à 100 €). En cas de coupure de courant, la combustion s’interrompt. Des solutions existent, comme les onduleurs avec batterie de secours, ou des modèles à convection naturelle sans alimentation électrique, mais ils restent marginaux.
Quel poêle choisir selon son profil ?
Le poêle à bois s’adresse en priorité aux foyers présents à la maison, disposant d’un espace de stockage, d’un budget serré, et ayant accès à un approvisionnement local en bois. C’est aussi une solution plus adaptée aux grandes surfaces à chauffer.
e poêle à granulés convient aux actifs absents en journée, recherchant un confort automatisé, un rendement élevé, et une gestion simplifiée du chauffage. Le surcoût annuel, souvent autour de 200 €, se justifie par une qualité d’usage nettement supérieure.
Des modèles hybrides bois/granulés existent, mais leur coût à l’achat est plus élevé, et leur technologie plus complexe à entretenir.


