Êtes-vous riche, pauvre ou juste dans la moyenne ?

Gagnez-vous plus ou moins que la moyenne ? Ce simulateur de salaires vous donne une réponse claire à partir de vos revenus nets mensuels.

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Depuis le 12 novembre 2025, l’Observatoire des inégalités a mis à jour son comparateur de revenus, un outil en ligne permettant à chaque salarié du secteur privé de se situer sur l’échelle des salaires en France. Gratuit, accessible et déjà consulté plus de trois millions de fois depuis sa création en 2015, ce simulateur s’appuie sur les dernières données de l’INSEE. Derrière cet outil à vocation pédagogique, c’est une photographie actualisée et sans détour des inégalités économiques françaises qui se dessine.

Un outil simple pour se situer sur l’échelle des revenus

Le principe du comparateur est clair : à partir de son salaire net mensuel, l’utilisateur découvre à quel percentile de la population salariée du secteur privé il appartient. À 3 000 euros net, on se situe parmi les 25 % les mieux rémunérés. À 4 350 euros, on entre dans les 10 % les plus hauts salaires. À l’inverse, un salarié touchant 1 492 euros ou moins se trouve dans le dernier quart de la distribution.

Indicateur Valeur
Salaire moyen (secteur privé) 2 733 €/mois
Salaire médian 2 200 €/mois
Décile inférieur 1 492 €/mois
Top 10 % 4 350 €/mois
Écart salarial femmes-hommes 22,2 %
Taux de pauvreté (seuil 60 %) 15,4 %
Français en précarité perçue 20 %
Taux de chômage 7,7 %
Alimentation insuffisante 31 %

Le simulateur ne prend en compte que les revenus du secteur privé, hors fonction publique ou indépendants. Mais il offre un repère utile dans un contexte où les inquiétudes économiques sont fortes. Les Français veulent savoir où ils se situent, dans un paysage marqué par la stagnation du pouvoir d’achat et la montée des incertitudes.

Salaires en France : les chiffres clés

Selon les dernières données de l’INSEE, le salaire moyen dans le secteur privé s’élève à 2 733 euros net par mois en équivalent temps plein. Il est en hausse de 0,8 % en euros constants, principalement grâce à la décrue de l’inflation. Mais ce chiffre masque de fortes disparités.

Le salaire médian — celui qui partage la population en deux — est bien inférieur : 2 200 euros net mensuels. Autrement dit, 50 % des salariés gagnent moins. Cette différence entre moyenne et médiane illustre le poids des très hauts revenus dans la distribution globale.

L’Observatoire des inégalités identifie plusieurs seuils marquants : en dessous de 1 492 euros, on est dans le décile inférieur ; à partir de 3 000 euros, on rejoint le quart supérieur ; au-delà de 4 350 euros, on fait partie des 10 % les mieux rémunérés. Ces repères permettent de mesurer concrètement sa position dans l’échelle salariale.

Inégalités de salaires entre hommes et femmes

Les écarts de rémunération entre hommes et femmes restent structurels. Dans le top 10 % des salariés, les femmes perçoivent en moyenne 3 920 euros, contre 4 630 euros pour les hommes. Soit un écart de 710 euros par mois.

L’écart salarial global femmes-hommes s’élève à 22,2 % en 2025. Même à poste équivalent, les femmes gagnent 4 % de moins, et l’écart monte à 14 % à temps de travail égal. Ces différences traduisent des phénomènes profonds : ségrégation professionnelle, plafond de verre, moindre accès aux postes à responsabilité.

Région et secteur : des écarts déterminants de revenus

Le revenu d’un salarié ne dépend pas seulement de son diplôme ou de son expérience, mais aussi fortement de sa région de résidence et de son secteur d’activité.

L’Île-de-France reste la région la plus inégalitaire : le rapport entre les revenus des 10 % les plus riches et des 10 % les plus pauvres y atteint 4,4. À l’opposé, les Pays de la Loire affichent un ratio de 2,8, le plus faible du pays.

Les écarts entre secteurs sont tout aussi significatifs. Dans les services financiers, la rémunération moyenne atteint 4 123 euros net par mois. Dans l’information-communication, elle s’élève à 3 853 euros. À l’inverse, l’hébergement-restauration plafonne à 1 979 euros, et la construction à 2 411 euros. Ces différences expliquent pourquoi deux salariés de même profil peuvent connaître des trajectoires économiques opposées.

Un salaire ne dit pas tout : le niveau de vie dépend aussi de la situation familiale et du logement

Le salaire mensuel ne reflète qu’imparfaitement le niveau de vie réel. Le revenu disponible dépend de nombreux facteurs : composition du foyer, âge, état de santé, lieu de vie et surtout coût du logement.
Les données de l’INSEE montrent que le taux de pauvreté varie fortement selon la structure familiale. Il atteint 32,3 % chez les familles monoparentales, contre seulement 7 % pour les couples sans enfants. Les couples avec enfants affichent un taux intermédiaire de 13 %. En clair, un parent seul, même salarié, est bien plus exposé à la pauvreté.
Le logement constitue une autre variable déterminante. Dans plusieurs régions, le poids des loyers et des charges pèse lourdement sur les budgets. Selon l’INSEE, ces dépenses réduisent de manière significative le revenu disponible, notamment dans les grandes métropoles.

Quels seuils pour définir la pauvreté en France ?

Il n’existe pas une seule définition de la pauvreté, mais plusieurs seuils statistiques. Le plus couramment utilisé par l’INSEE est fixé à 60 % du niveau de vie médian, soit 1 288 euros par mois en 2023. L’Observatoire des inégalités préfère un seuil à 50 %, plus restrictif : 1 073 euros. Un troisième seuil, plus sévère encore, est fixé à 40 % du revenu médian, soit 859 euros.

La perception des Français se situe au-dessus de ces repères. D’après le baromètre Ipsos 2025, ils estiment qu’on est pauvre à partir de 1 315 euros par mois, soit près de 100 euros au-dessus du seuil officiel. Cet écart entre la mesure statistique et le ressenti souligne l’évolution du coût de la vie et le sentiment de fragilité croissante.

Précarité alimentaire : une réalité pour des millions de Français

Au-delà des seuils et pourcentages, les privations concrètes traduisent l’ampleur de la précarité. Selon le baromètre Ipsos/Secours populaire de 2025, 31 % des Français déclarent avoir eu des difficultés à se nourrir sainement et à assurer trois repas par jour.

Fin 2022, le Credoc estimait à 16 % la part de la population en situation de précarité alimentaire. Le baromètre de septembre 2025 indique que 20 % des Français se considèrent comme précaires, en légère baisse par rapport aux 24 % de l’année précédente.

Le taux de pauvreté, mesuré selon le seuil à 60 %, s’élève à 15,4 % en 2023. Mais ces chiffres agrégés ne reflètent pas les privations invisibles : retards de soins, logement insalubre, surendettement, isolement social.

Le taux de chômage atteint 7,7 % au troisième trimestre 2025, en hausse de 0,3 point sur un an. Cette remontée alimente l’incertitude économique. Elle nourrit également l’intérêt croissant pour des outils de comparaison individuelle comme le simulateur de l’Observatoire des inégalités. De plus en plus de Français cherchent à évaluer leur « sécurité économique relative ».



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