Combien gagne Anyme ?

 Comment Anyme transforme ses abonnés Twitch, ses vues TikTok et ses partenariats en une activité économique solide ? Plongez dans les coulisses d’un créateur devenu entreprise.

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En moins de deux ans, Anyme est devenu une figure incontournable du streaming français. À 22 ans, Maxence Turlot — alias Anyme023 — cumule plus de 2,3 millions d’abonnés sur Twitch et 3,1 millions sur TikTok. Originaire du Pas-de-Calais, installé à Rennes, il a su imposer une présence constante sur les principales plateformes tout en structurant une activité économique particulièrement diversifiée. Dans un écosystème encore peu transparent, la question de ses revenus réels permet de décrypter les logiques économiques d’un créateur qui ne se contente plus d’accumuler les vues : il bâtit une entreprise.

Nom de l’influenceur Revenu estimé
Squeezie 4,5 millions d’euros / an
Léna Mahfouf (Léna Situations) +2 millions d’euros / an
Jeremstar 300 000 à 500 000 € / an
Nabilla & Thomas Vergara 2 à 3 millions d’euros / an
Inoxtag 500 000 à 1 million € / an
Hugo Décrypte +1 million d’euros / an
Jessica Thivenin 600 000 à 1 million € / an
Carla Moreau 300 000 à 500 000 € / an
Jazz & Laurent Correia 2 à 4 millions d’euros / an

Twitch, pilier central et revenu le plus exposé

La plateforme Twitch constitue la première source de revenus d’Anyme. Son premier live date du 7 mai 2024. En juin 2025, il atteint un sommet avec plus de 22 000 abonnés actifs et plus de 115 000 spectateurs simultanés. Le système de rémunération repose sur les abonnements payants (4,99 dollars mensuels), partagés entre la plateforme et le créateur, avec des taux de répartition allant de 50/50 à 70/30 pour les streamers établis.
À ce rythme, ses revenus Twitch en juin 2025 sont estimés entre 52 000 et 73 000 euros bruts mensuels via les abonnements seuls. S’y ajoutent les revenus publicitaires — évalués entre 3 000 et 7 000 euros mensuels selon les audiences — ainsi que les dons directs des spectateurs, qui peuvent générer entre 5 000 et 15 000 euros selon les mois.
Depuis septembre 2025, la dynamique s’est stabilisée autour de 6 300 à 6 600 abonnés actifs, représentant un revenu mensuel Twitch de 14 500 à 20 400 euros, en plus des dons et de la publicité. Ces chiffres reflètent la volatilité du modèle, fortement dépendant de l’exposition médiatique et de l’activité en direct.

TikTok, point de départ et source complémentaire

Avant Twitch, Anyme a construit son audience sur TikTok. Actif depuis 2018, il y propose des vidéos humoristiques à fort potentiel viral. Il y a gagné ses premiers revenus, qu’il estime lui-même à 25 à 50 centimes pour 1 000 vues. Lors de son passage dans l’émission Clique, il a confirmé avoir vécu de TikTok « à une certaine époque », bien avant l’explosion sur Twitch.
En novembre 2025, ses vidéos TikTok génèrent encore entre 5 et 20 millions de vues mensuelles. Cela représente un revenu mensuel situé entre 2 000 et 5 000 euros, selon les taux de rémunération. Bien qu’il publie désormais moins de contenus originaux sur TikTok, les extraits de ses streams assurent une présence continue et alimentent la visibilité de sa marque personnelle.

YouTube, entre viralité ponctuelle et revenus récurrents

Sur YouTube, Anyme gère deux chaînes : une principale (857 000 abonnés) et une secondaire (1,38 million). Il y diffuse clips musicaux, rediffusions de streams, vidéos humoristiques et lives. Les revenus dépendent de la fréquence de publication et des performances individuelles des vidéos.

En juin 2025, mois de forte activité, il aurait perçu près de 16 900 euros de revenus publicitaires sur la plateforme. Sur une période plus standard, les estimations varient entre 5 000 et 10 000 euros par mois. Les revenus proviennent des publicités YouTube (pre-roll, mid-roll), du programme de partenariat et de la monétisation indirecte via le renvoi vers d’autres plateformes.

Partenariats commerciaux

Au-delà des plateformes, la majorité des revenus d’Anyme provient désormais des partenariats avec les marques. Durex, NordVPN, Oreo ou encore Citeo ont collaboré avec lui ces derniers mois. Les montants ne sont pas publics, mais sur des événements de grande visibilité, les rémunérations peuvent atteindre 15 000 à 40 000 euros, voire davantage.
Un exemple marquant : en juin 2025, après une polémique autour d’un placement de produit avec Délichoc, Anyme a détourné la situation en publiant une chanson parodique, déclenchant une nouvelle vague de viralité. Résultat : Oreo, concurrent direct, l’a contacté pour une collaboration officielle.

Autre illustration : sa participation au GP Explorer 3, événement de Formule 4 organisé par Squeezie, où il était sponsorisé par Durex et NordVPN. Diffusée sur France Télévisions et les principales plateformes, la course lui a permis d’élargir son exposition, tout en renforçant la valeur de ses partenariats.

La marque Anyme

Depuis août 2024, Anyme a professionnalisé son activité en créant sa société, Anymempire, enregistrée à Rennes sous le nom de Maxence Turlot. L’entreprise, déclarée dans la catégorie « Édition de revues et périodiques », lui permet de signer des contrats commerciaux, de salarier des collaborateurs et d’optimiser sa fiscalité.
Cette évolution traduit une tendance plus large chez les créateurs français : la sortie du statut d’auto-entrepreneur au profit de structures juridiques pérennes. À l’instar de Gotaga ou Kameto avant lui, Anyme s’inscrit dans une logique entrepreneuriale, avec une attention portée à la gestion de marque, à la contractualisation et à la stratégie à long terme.

Titulaire d’un diplôme en communication et marketing (Bac+3), il a annoncé avoir pris une année sabbatique en 2025 pour se consacrer à sa carrière. Cette décision confirme son positionnement hybride entre créateur, entrepreneur et stratège de l’attention.

Le World Tour, nouvelle étape dans sa stratégie de diversification

En août 2025, Anyme a lancé un World Tour : douze mois, douze pays, avec des streams en direct à chaque étape. L’initiative mêle exploration, jeux vidéo, rencontres locales et contenu immersif, diffusé sur Twitch, YouTube et TikTok.

Les premières étapes, en Afrique du Sud et au Maroc, ont donné lieu à des sessions en extérieur, des formats narratifs longs et des activations spécifiques pour des marques locales. L’opération permet à Anyme de générer de nouveaux revenus — directs et indirects — tout en renouvelant son image et en évitant la lassitude algorithmique.

Estimation des revenus mensuels et annuels en 2025

Les revenus d’Anyme varient selon les périodes :

  • Période de pic (mai-juin 2025) :
    Twitch (abonnements + pub + dons) : 80 000 à 105 000 €
    YouTube : 10 000 à 17 000 €
    TikTok : 3 000 à 5 000 €
    Partenariats : 20 000 à 45 000 €
    Total mensuel brut : 113 000 à 172 000 €
  • Période de transition (août-septembre 2025) :
    Twitch : 40 000 à 55 000 €
    YouTube : 5 000 à 10 000 €
    TikTok : 2 000 à 4 000 €
    Partenariats : 10 000 à 25 000 €
    Total mensuel brut : 57 000 à 94 000 €
  • Période actuelle (novembre 2025) :
    Twitch : 35 000 à 55 000 €
    YouTube : 5 000 à 10 000 €
    TikTok : 2 000 à 4 000 €
    Partenariats : 15 000 à 35 000 €
    Autres (merch, événements, collaborations) : 5 000 à 10 000 €
    Total mensuel brut : 62 000 à 114 000 €

En tenant compte des fluctuations saisonnières, son revenu brut annuel est estimé entre 600 000 et 950 000 euros pour l’année 2025. Après déduction des charges sociales, fiscales, frais de production, déplacements et rémunérations éventuelles de prestataires, son revenu net disponible est évalué entre 270 000 et 475 000 euros.

Un positionnement dans le haut du classement français

En septembre 2025, Anyme se classait 8e parmi les streamers francophones sur Twitch, avec plus de 1,67 million d’heures visionnées. En octobre, il a atteint un pic à 63 058 spectateurs et une moyenne de 36 612 viewers par stream, confirmant sa place parmi les créateurs les plus influents du moment.

Comparé aux figures historiques comme Kameto, Gotaga ou Domingo, Anyme se distingue par une approche multi-plateforme plus systématique et un positionnement hybride entre divertissement, narration et stratégie commerciale. Il représente une nouvelle génération de créateurs qui intègrent nativement les codes de l’économie numérique sans renoncer à une certaine forme d’authenticité.



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