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- Les revenus des influenceurs largement surestimés par le public
- Des revenus liés à la taille de l’audience
- YouTube, Instagram, TikTok : quelle plateforme est la plus rentable ?
- Les principales sources de revenus des influenceurs
- Les critères qui influencent la rémunération
- Un cadre juridique renforcé depuis 2023
- L’intelligence artificielle bouscule les règles du jeu
Ils affichent une vie de rêve sur les réseaux sociaux, multiplient les partenariats avec les marques et symbolisent une nouvelle forme de réussite professionnelle. Pourtant, derrière cette vitrine idéale se cache une réalité économique bien moins reluisante. En 2025, seuls quelques influenceurs tirent des revenus confortables de leur activité. La majorité peine à en vivre, dans un secteur encore jeune, instable et en pleine transformation.
| Nom de l’influenceur | Revenu estimé |
|---|---|
| Squeezie | 4,5 millions d’euros / an |
| Léna Mahfouf (Léna Situations) | +2 millions d’euros / an |
| Jeremstar | 300 000 à 500 000 € / an |
| Nabilla & Thomas Vergara | 2 à 3 millions d’euros / an |
| Inoxtag | 500 000 à 1 million € / an |
| Hugo Décrypte | +1 million d’euros / an |
| Jessica Thivenin | 600 000 à 1 million € / an |
| Carla Moreau | 300 000 à 500 000 € / an |
| Jazz & Laurent Correia | 2 à 4 millions d’euros / an |
Les revenus des influenceurs largement surestimés par le public
Une étude Reech menée en 2024-2025 révèle que le revenu médian d’un influenceur en France est de 1 600 euros par mois, soit moins que le SMIC brut (1 801,80 euros). Ce chiffre contredit fortement l’image dominante dans l’opinion publique : 30 % des Français pensent que les influenceurs gagnent plus de 20 000 euros par mois. En réalité, moins de 1 % d’entre eux atteignent ce niveau.
Les inégalités sont marquées : 56 % des créateurs de contenu gagnent moins de 1 000 euros par mois et 26 % n’en tirent aucun revenu. Pour une grande majorité, cette activité reste secondaire : seule une minorité y consacre l’intégralité de son temps.
Des revenus liés à la taille de l’audience
Le montant perçu par un influenceur dépend avant tout de la taille de sa communauté. Le marché distingue généralement quatre catégories : nano-influenceurs (1 000 à 10 000 abonnés), micro (10 000 à 100 000), macro (100 000 à 1 million) et méga-influenceurs (plus d’un million).
Les nano-influenceurs perçoivent entre 35 et 140 euros par post sur Instagram, ou 20 à 200 euros par vidéo sur YouTube. Leur taux d’engagement moyen atteint 5,6 %, un niveau particulièrement attractif pour les marques.
Les micro-influenceurs peuvent facturer entre 200 et 800 euros par post, voire jusqu’à 5 000 euros par vidéo selon la plateforme et la niche. Pour les macro-influenceurs, les montants grimpent : entre 1 000 et 5 000 euros pour une publication sur Instagram, et jusqu’à 20 000 euros par contenu sur YouTube. Quant aux méga-influenceurs, ils peuvent dépasser les 9 000 euros par post. À l’international, certaines stars comme Cristiano Ronaldo ou Kylie Jenner facturent plus d’un million d’euros pour une publication sponsorisée.
YouTube, Instagram, TikTok : quelle plateforme est la plus rentable ?
Les différences de rémunération sont importantes d’une plateforme à l’autre. YouTube reste, en 2025, la plus rentable pour les créateurs grâce à un coût pour mille vues (CPM) moyen de 7,61 euros. Dans les niches les plus lucratives comme la finance ou la tech, ce CPM peut dépasser 10 euros. Une vidéo atteignant 10 000 vues peut générer entre 500 et 1 000 euros.
TikTok affiche un CPM moyen de 4,67 euros. Le Programme de Récompenses verse entre 0,50 et 1,20 euro pour 1 000 vues, avec des partenariats pouvant atteindre 20 000 euros pour les profils les plus influents. Les nano-influenceurs, eux, perçoivent entre 5 et 25 euros par publication.
Instagram est utilisé comme support principal par 91 % des créateurs français, et concentre 53 % des revenus issus des collaborations sponsorisées. Les micro-influenceurs peuvent y facturer entre 300 et 1 000 euros par post. Pour les profils les plus suivis, les tarifs dépassent les 9 000 euros.
Les principales sources de revenus des influenceurs
La majorité des revenus des influenceurs provient des partenariats sponsorisés. Dans le modèle standard, un post est estimé à environ 10 euros pour chaque tranche de 1 000 abonnés. En 2024, les marques françaises ont investi en moyenne 3,45 millions d’euros dans le marketing d’influence, dans un marché national estimé à 519 millions d’euros.
L’affiliation est une autre source de revenus, basée sur un système de commission sur les ventes générées par des liens personnalisés. Les taux varient entre 5 et 30 %.
Certaines plateformes rémunèrent directement les créateurs. Sur YouTube, AdSense rapporte environ 1 euro pour 1 000 vues en France. TikTok exige 10 000 abonnés et 100 000 vues mensuelles pour débloquer la monétisation. Twitch fonctionne via les abonnements et les dons. Entre 2019 et 2021, le streamer français ZeratoR a perçu 1,5 million d‘euros selon des données révélées en 2021.
Dans certaines niches comme le fitness ou le développement personnel, une formation en ligne peut rapporter plus de 50 000 euros par mois.
Les critères qui influencent la rémunération
Le taux d’engagement est un critère clé. Les nano-influenceurs affichent un engagement moyen supérieur à 5 %, alors que les macro-influenceurs plafonnent souvent à 1,99 %. Le retour sur investissement peut être 40 % supérieur pour les petits créateurs.
La thématique influe également fortement. Sur Instagram, les secteurs les plus rémunérateurs sont les animaux (4 365 euros/mois), le marketing (3 680 euros), le sport (3 570 euros) et la beauté (3 370 euros), selon les taux de change moyens de fin 2025.
Le pays d’origine de l’audience est également crucial : une audience majoritairement américaine peut générer jusqu’à 9,40 euros pour 1 000 vues sur YouTube, contre environ 0,28 euro pour une audience située en Inde.
Une vidéo bien produite peut coûter entre 8 000 et 15 000 euros à une marque, selon la durée, le montage et la qualité de production.
Un cadre juridique renforcé depuis 2023
La loi du 9 juin 2023 (n°2023-451) impose aux influenceurs l’identification des contenus sponsorisés et la formalisation des contrats au-delà d’un certain seuil. Les sanctions peuvent atteindre 300 000 euros en cas de non-respect.
75 % des créateurs disent connaître cette législation. Aujourd’hui, 26 % d’entre eux exercent leur activité à temps plein, et 25 % déclarent plus de 10 000 euros de revenus annuels. Du côté des marques, 63 % privilégient des partenariats avec un nombre limité d’influenceurs.
En France, 69 % des influenceurs ont déjà accepté une collaboration sans rémunération. Le taux moyen en Europe est de 51 %. 58 % des créateurs considèrent que les femmes sont moins bien payées à audience équivalente.
Côté santé mentale, plus de 80 % déclarent avoir souffert de burn-out. Les chiffres atteignent 88 % sur Instagram, 81 % sur TikTok, et 67 % sur Facebook. 75 % citent les changements d’algorithmes comme principale source d’anxiété. 43 % admettent ne jamais se déconnecter totalement des réseaux sociaux.
L’intelligence artificielle bouscule les règles du jeu
Selon les experts, 86 % anticipent l’émergence massive des influenceurs virtuels d’ici la fin 2025. Déjà, 25 % des marketeurs utilisent l’intelligence artificielle pour automatiser des campagnes.
Parallèlement, 92 % des responsables marketing disent vouloir maintenir ou augmenter leurs investissements dans des contenus jugés authentiques. Les micro et nano-influenceurs, perçus comme plus crédibles, bénéficient directement de cette évolution.
Pour faire face à l’instabilité du secteur, de nombreux créateurs se diversifient : podcasts, formations, marques personnelles. Certains, comme Lisa Gachet, Gaëlle Garcia Diaz ou Léna Mahfouf, ont lancé leurs propres entreprises.


