Combien gagne Mayadorable ?

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À 23 ans, Maya Borsali, connue sous le pseudonyme Mayadorable, s’est imposée comme l’une des créatrices de contenu les plus suivies en France. Elle cumule près de 2,8 millions d’abonnés sur YouTube, Instagram et TikTok, et construit sa carrière sur un modèle économique largement dominé par les collaborations commerciales avec des marques. Son activité repose sur une structuration professionnelle qui s’éloigne des revenus traditionnels issus des plateformes.

Un chiffre d’affaires presque entièrement lié aux partenariats commerciaux

Selon ses propres déclarations, 99 % de ses revenus proviennent des partenariats avec les marques. Ses vidéos sur YouTube sont volontairement démonétisées afin de conserver une liberté dans l’utilisation de musiques soumises au droit d’auteur. Ce choix s’inscrit dans une logique de travail avec les marques à long terme, avec lesquelles elle négocie directement la diffusion de contenus intégrés à des dispositifs marketing.

Les collaborations sont le cœur de son modèle économique. En 2024, elle devient ambassadrice officielle de Sunglass Hut. La campagne inclut la co-conception d’un modèle de lunettes Ray-Ban personnalisé, lancé au mois de juin. Elle intervient régulièrement pour des marques comme Dior, Louis Vuitton, Guess, Lounge Underwear, La Neige (cosmétiques coréens) ou Pandora, notamment pour des campagnes liées à la Saint-Valentin.

Les opérations peuvent inclure des tournages sur plusieurs jours, la participation à des événements privés, des voyages à l’étranger et des productions de contenu pour plusieurs plateformes.

Des revenus sous-estimés par les outils publics

Les outils d’estimation disponibles en ligne ne reflètent qu’une faible part de ses revenus. La plateforme fr.youtubers.me évalue les recettes publicitaires de sa chaîne YouTube entre 370 euros et 2 220 euros sur les trente derniers jours. HypeAuditor, spécialisé dans l’analyse des audiences sur Instagram, estime ses revenus sur ce réseau entre 4 004 euros et 5 485 euros pour le mois d’octobre 2025.
Ces montants ne tiennent pas compte des contrats conclus directement avec les marques, qui constituent la quasi-totalité de son activité commerciale.

Mayadorable dispose d’un million d’abonnés sur Instagram, environ 680 000 sur YouTube, et près de 700 000 sur TikTok. Elle entre dans la catégorie des macro-influenceurs, voire méga-influenceurs selon certaines grilles de lecture. Le taux d’engagement de son compte Instagram, supérieur à 3 %, est considéré comme élevé.

Les études de marché sur les tarifs appliqués dans le secteur en France en 2025 indiquent les montants suivants :

  • Entre 2 500 euros et 10 000 euros par publication sponsorisée sur Instagram, jusqu’à 25 000 euros pour des opérations complexes intégrant plusieurs formats.
  • Entre 4 000 euros et 15 000 euros pour une vidéo sponsorisée sur TikTok.
  • Entre 5 000 euros et 20 000 euros pour une vidéo sponsorisée sur YouTube.

En croisant ces données avec son rythme de publication et le nombre estimé de collaborations mensuelles (entre 8 et 15), ses revenus mensuels peuvent être estimés entre 30 000 euros et 100 000 euros, soit un chiffre d’affaires annuel compris entre 360 000 euros et 1 200 000 euros.

Une structure professionnelle comparable à une PME

Mayadorable est représentée par l’agence Follow, spécialisée dans la gestion de talents numériques. Elle est accompagnée par une équipe constituée d’un agent — également en charge de l’influenceuse Paola Locatelli —, d’une commerciale, d’une cheffe de projet qui assure aussi des fonctions d’assistante, et prochainement d’une community manager.

Cette organisation permet d’externaliser la négociation des contrats, la coordination des campagnes, les échanges avec les marques et le suivi des plannings de production. Elle conserve la création de contenu, la stratégie éditoriale et la gestion de sa propre image.

Diversification des canaux avec le podcast Les Pachas

Depuis 2023, Mayadorable co-anime avec son compagnon, Jules Pedretti, le podcast Les Pachas. Le format est disponible en audio sur les plateformes classiques, et en vidéo sur YouTube depuis avril 2025. Le 24 novembre 2024, un épisode est enregistré en public à l’Olympia, à Paris, devant une salle comble.

Selon les estimations de marché, un podcast disposant d’une audience installée peut générer entre 3 000 euros et 6 000 euros mensuels, via le sponsoring, les abonnements ou les ventes associées. Le couple a également lancé un « Wellness Planner » au prix de 20 euros, ainsi qu’une gamme de produits dérivés. Ces produits contribuent à élargir les sources de revenus au-delà des réseaux sociaux.

En plus de ses activités sur les plateformes numériques, Mayadorable participe ponctuellement à des programmes de télévision. Elle est présente le 16 octobre 2025 dans l’émission Le Before de la Star Academy sur TF1, aux côtés d’autres créateurs de contenu comme Bilal Hassani, Paola Locatelli et Sundyjules. Ce type d’apparition contribue à renforcer sa notoriété auprès d’un public plus large.

Des investissements personnels révélateurs du niveau de revenus

En 2023, elle devient propriétaire d’un appartement à Paris à l’âge de 22 ans. Dans un marché immobilier où le prix moyen dépasse 10 000 euros le mètre carré dans les arrondissements centraux, cet achat constitue un indicateur fiable de ses capacités financières.

Elle a également investi dans des bureaux professionnels, intégrant un studio d’enregistrement équipé pour son podcast. Ces éléments traduisent une gestion structurée de son activité sur le long terme.

L’économie de l’influence poursuit sa structuration en France. En 2024, le marché de l’influence commerciale atteint 519 millions d’euros d’investissements publicitaires, soit une hausse de 60 % en deux ans. L’ensemble de la creator economy est estimé à 6,5 milliards d’euros, pour un total d’environ 1,5 million d’emplois directs et indirects.

Selon les données sectorielles, 68 % des créateurs disposant de plus de 100 000 abonnés déclarent des revenus mensuels supérieurs à 9 500 euros. Les collaborations avec les marques représentent désormais 44,2 % des revenus du secteur, loin devant les revenus issus des plateformes elles-mêmes.

Une stratégie de discrétion

Mayadorable ne communique pas publiquement sur le montant exact de ses revenus. Ce choix est fréquent parmi les créateurs de contenu, en particulier dans les catégories supérieures du marché, où la transparence pourrait affaiblir le pouvoir de négociation avec les marques.



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