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À 77 ans, Jean Testanière demeure une figure médiatique atypique. Présenté comme un médium proche des célébrités, il affirme depuis plusieurs décennies ne jamais avoir demandé de rémunération pour ses consultations. Mais si ce principe de gratuité est au cœur de sa communication publique, l’examen de son parcours révèle un ensemble de revenus – passés et présents – qui nuancent fortement ce discours.
Un principe de gratuité au cœur de son image
Depuis 1976, date à laquelle il dit avoir accepté son « don », Jean Testanière affirme ne jamais avoir facturé ses services médiumniques. Ce refus de toute transaction financière constitue le socle de son identité publique, régulièrement réaffirmé dans ses ouvrages et lors de ses nombreuses interventions télévisées, notamment dans Touche pas à mon poste sur C8. Il se distingue ainsi d’un secteur où les consultations se paient couramment entre 60 et 150 euros. Pour lui, l’aide spirituelle relèverait d’une mission personnelle, incompatible avec une logique commerciale.
Un parcours dans la fonction publique territoriale
Parallèlement à cette posture, Jean Testanière a mené une carrière dans la fonction publique. D’abord instituteur en 1976 dans l’Essonne auprès d’enfants en situation de handicap, il a ensuite dirigé pendant quinze ans le service jeunesse de la mairie de La Seyne-sur-Mer. Il rejoint en 2000 la mairie de Levallois-Perret, sous la direction de Patrick Balkany, où il occupe différents postes administratifs.
Entre 2008 et 2011, il est détaché au Levallois Sporting Club dans un rôle présenté comme un accompagnement psychologique des athlètes. Aujourd’hui retraité de la fonction publique territoriale, Jean Testanière percevrait une pension estimée entre 1 200 et 1 500 euros nets par mois, en fonction de son échelon et de sa durée de service. Ce montant reste hypothétique, aucun document public ne détaillant précisément sa situation.
L’affaire Levallois
En 2017, Jean Testanière est renvoyé devant la justice dans le cadre d’un dossier d’emplois fictifs présumés à la mairie de Levallois. Selon les magistrats, le poste qu’il occupait au Levallois Sporting Club entre 2008 et 2011 était dénué de réalité professionnelle. Il aurait perçu à ce titre 145 000 euros, qualifiés de recel de détournement de fonds publics.
Au total, il aurait touché 213 000 euros sur cinq ans (2006–2011) dans le cadre de ses fonctions à Levallois, dont 68 000 euros pour un poste antérieur jugé régulier par la justice. L’affaire a également conduit à la condamnation de Jean-Pierre Aubry, ancien directeur de cabinet de Patrick Balkany, à un an de prison avec sursis.
Cercle Wagram : condamnation dans une affaire liée au banditisme
En 2013, Jean Testanière est condamné à deux ans de prison, dont un ferme, dans l’affaire du Cercle Wagram, un établissement de jeux parisien contrôlé par une organisation criminelle corse. Intégré en 2005 à la structure, il en devient secrétaire du conseil d’administration en 2009, avec pour mission de favoriser la venue de personnalités aux tables de jeu. Il aurait bénéficié d’avantages en nature, notamment de repas gratuits, mais affirme ne pas avoir perçu de rémunération directe.
Le tribunal l’a cependant reconnu coupable de participation à un système de détournements de fonds massifs, sans que son enrichissement personnel ne soit démontré. Cette condamnation confirme une implication dans un circuit financier opaque, bien éloigné des principes de transparence et de désintéressement affichés.
Des revenus éditoriaux en forte progression
Depuis 2022, Jean Testanière connaît un succès croissant en librairie. Son premier ouvrage, Et si la vie n’était qu’un début ?, coécrit avec Aurélie Fredy et publié chez XO Éditions, rencontre un large public. Il publie ensuite Messager de l’invisible chez Robert Laffont en 2024, réédité en format poche en 2025, puis Les Clés du Ciel aux éditions Leduc. Ces livres sont présentés comme des best-sellers.
En France, les droits d’auteur se situent généralement entre 8 et 12 % du prix de vente hors taxe. Pour un livre vendu 19,90 euros, cela représenterait entre 1,80 et 2,40 euros par exemplaire. Faute de chiffres publics sur les ventes, il est impossible de connaître ses revenus exacts issus de l’édition. En fonction du nombre d’exemplaires vendus, ses droits d’auteur pourraient toutefois atteindre une fourchette estimative de 20 000 à 100 000 euros annuels. Il s’agit là d’une estimation prudente, non vérifiable à ce stade.
Une visibilité médiatique aux contours financiers flous
Jean Testanière apparaît régulièrement à la télévision, notamment dans les émissions de Cyril Hanouna. Ces apparitions contribuent fortement à sa notoriété et, indirectement, à la promotion de ses ouvrages. Aucune information précise n’est disponible sur d’éventuelles rémunérations liées à ces interventions. Le marché des cachets pour les personnalités médiatiques reste très variable. Certaines sources évoquent des montants allant jusqu’à 5 000 voire 15 000 euros mensuels pour des voyants réguliers à l’antenne, mais rien ne permet de confirmer de tels chiffres dans le cas de Jean Testanière.
En croisant les données disponibles, les revenus actuels de Jean Testanière proviendraient principalement de trois sources : sa pension de retraite (entre 1 200 et 1 500 euros nets par mois), ses droits d’auteur (entre 20 000 et 100 000 euros par an, selon les ventes), et d’éventuels cachets médiatiques non documentés. Au total, ses revenus annuels pourraient se situer dans une fourchette large allant de 35 000 à 140 000 euros, selon les hypothèses retenues. Ces montants restent toutefois indicatifs, faute d’accès à ses déclarations fiscales ou à des chiffres certifiés.


