Afficher le résumé Masquer le résumé
La start-up française TaxCut ambitionne de s’imposer comme un nouvel acteur de la simplification fiscale pour les particuliers. Elle annonce le lancement de son assistant fiscal intelligent, une solution numérique fondée sur l’intelligence artificielle (IA), censée permettre à tout contribuable de mieux remplir sa déclaration d’impôts et de récupérer les avantages fiscaux auxquels il a droit. L’entreprise promet jusqu’à 1 700 euros d’économies par an pour ses utilisateurs, une promesse qui, si elle est tenue, soulignerait l’ampleur des dispositifs aujourd’hui sous-utilisés.
Un déficit d’accompagnement qui coûte cher
Chaque année, plus de 40 millions de foyers en France remplissent leur déclaration d’impôts, un exercice perçu comme opaque et chronophage. Face aux quelque 300 cases des formulaires CERFA et à une fiscalité toujours plus technique, une partie non négligeable des contribuables renonce à optimiser sa situation ou s’en remet à un conseiller fiscal, moyennant des frais pouvant atteindre plusieurs centaines d’euros. Le résultat est bien connu : plusieurs milliards d’euros de réductions et crédits d’impôt restent chaque année non réclamés.
C’est sur cette inefficacité structurelle que TaxCut entend capitaliser. Sa technologie, encore jeune, repose sur un moteur d’IA capable de lire les avis d’imposition, de scanner les documents justificatifs et de pré-remplir automatiquement les formulaires de déclaration. Plus de 450 dispositifs fiscaux sont intégrés à son moteur d’analyse. L’objectif : rendre accessibles ces optimisations à un public élargi, au-delà des foyers les plus aisés ou déjà informés.
Une promesse d’égalité fiscale encore à démontrer
La promesse affichée par la jeune pousse, incarnée par son cofondateur Mathis Hauville, est double : redonner du pouvoir d’achat aux ménages et démocratiser l’accès à une forme de conseil fiscal automatisé. Cette ambition s’inscrit dans un discours bien rodé, récurrent dans l’écosystème des start-up françaises : la technologie pour rééquilibrer l’accès à un service jusqu’ici réservé à une minorité.
Cependant, plusieurs questions demeurent. La précision des diagnostics fiscaux générés par IA, notamment dans des situations complexes (revenus mixtes, indépendants, biens immobiliers en indivision, etc.), reste à évaluer sur la durée. L’accès à des données sensibles comme les avis d’imposition soulève également des enjeux de sécurité et de conformité réglementaire, alors que la gestion de la donnée fiscale est encadrée de manière stricte.
Un modèle économique encore en rodage
Côté modèle économique, TaxCut table sur trois sources de revenus : un abonnement annuel pour l’optimisation fiscale (entre 79 et 189 euros), une tarification à l’acte pour la déclaration de revenus (de 59 à 129 euros) et une commission sur des partenariats d’investissement, rémunérée à la performance. La start-up vise un marché français estimé à 300 millions d’euros à court terme, dans un secteur globalement évalué à plus de 5 milliards.


