Rebondir, c’est agir : les entrepreneurs doivent transformer l’incertitude en opportunité

Dans cette tribune, Isabelle Saladin, Présidente des Rebondisseurs Français, appelle les entrepreneurs à dépasser la résilience pour faire du rebond une stratégie collective face aux crises.

Face à l’incertitude persistante, les entrepreneurs français résistent. Mais résister ne suffit plus : il faut rebondir. Face à la hausse des défaillances et à un contexte économique qui reste tendu, la capacité à se relever devient une compétence clé. Car aujourd’hui, rebondir, ce n’est pas seulement survivre – c’est agir, anticiper, et transformer l’épreuve en opportunité. Rendez-vous le 28 novembre à la journée nationale du rebond !

Le contexte géopolitique et économique reste tendu et incertain, mais il n’a plus le pouvoir d’arrêter les entrepreneurs. La Banque de France vient de le confirmer : la France maintient sa production de richesse, avec une progression timide du PIB de +0,7 % en 2025 et +0,9 % en 2026. Les entreprises, malgré tout, continuent d’avancer. Pourtant, ces chiffres ne suffiront pas à long terme. Les défaillances d’entreprises, en hausse de 5,2 % sur un an au troisième trimestre 2025 selon Altarès, ne devraient pas refluer en 2026. Allianz Trade anticipe même une augmentation de 6 % en 2025 et de 5 % en 2026 à l’échelle mondiale.

Face à cette réalité, un mot d’ordre s’impose : rebondir. Car rebondir, c’est agir. C’est refuser de subir, c’est transformer l’épreuve en levier de progression. Pourtant, une étude de Bpifrance le Lab, menée auprès de 881 dirigeants et publiée fin octobre, révèle un paradoxe troublant : beaucoup tardent à activer les dispositifs de prévention des difficultés. Pourquoi ? Par déni, par peur de l’échec et de la honte sociale, par méconnaissance des dispositifs et aides disponibles, ou simplement parce que l’énergie est entièrement tournée vers la recherche de croissance.

Les raisons d’une chute sont multiples et souvent imprévisibles : désaccords entre associés, perte de marchés, rupture logistique, changement des règles commerciales, défaut de gestion, burn-out… La liste est longue. Pourtant, le vocabulaire des entrepreneurs évolue : le rebond supplante peu à peu la notion d’échec. Mais comment se préparer à la chute quand on est obsédé par l’ascension ? Comment concilier l’audace de la croissance et la prudence de la prévention ?

La réponse réside dans le collectif, les réseaux et les associations. Leur rôle est fondamental quand l’horizon reste invisible. Les regards extérieurs de pairs permettent de déceler les signaux faibles, de briser l’isolement, et d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Un dirigeant seul peut se voiler la face ; un dirigeant entouré, lui, peut voir plus loin.

L’incertitude ne doit plus paralyser, mais mobiliser. L’action doit primer sur l’attentisme. Les outils existent, les dispositifs de prévention aussi. Il est temps de les utiliser, de les rendre visibles, de les intégrer dans la culture entrepreneuriale. Rebondir, c’est d’abord oser regarder la réalité en face, puis agir – avec détermination, avec soutien, avec intelligence collective.

Car, en définitive, ce n’est pas la chute qui définit un entrepreneur, mais sa capacité à se relever. Et à transformer chaque obstacle en opportunité. L’heure n’est plus à l’attentisme, mais à l’action. Rebondir, c’est agir. Et agir, c’est déjà gagner.



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