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L’affaire Brittany Miller résume à elle seule les dérives de l’économie de l’attention. Suivie par des millions de personnes sur TikTok et Instagram, l’influenceuse britannique a reconnu avoir simulé un cancer de l’estomac. Pendant plusieurs années, elle a mis en scène une maladie imaginaire, avant d’admettre publiquement la supercherie dans une vidéo diffusée début novembre.
Déjà condamnée
C’est le Sun qui a révélé l’affaire. Peu après, Brittany Miller confirmait, en larmes, qu’elle avait menti à ses abonnés et à ses proches. « Je n’ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. J’étais déprimée, perdue, et je voulais que les gens restent autour de moi. »
Elle avait déjà été condamnée en 2020 à douze mois de prison avec sursis pour une autre affaire de fausse déclaration.
L’influenceuse explique avoir traversé une période de grande détresse psychologique. Elle assure n’avoir tiré aucun bénéfice financier de l’histoire. Une cagnotte ouverte par des proches aurait été rapidement fermée. « Je ne voulais pas d’argent, je voulais juste exister aux yeux des autres. »
La vidéo d’aveux a suscité un flot de commentaires. Certains saluent sa franchise, d’autres dénoncent une nouvelle manipulation. Malgré la polémique, ses vidéos continuent d’être massivement vues.
Brittany Miller n’est pas un cas isolé
D’autres influenceurs ont déjà mis en scène des maladies imaginaires pour attirer l’attention. La logique est toujours la même : dans un espace numérique saturé, la souffrance devient un levier de visibilité.
Pour les sociologues, on assiste à une « performativité de la souffrance » : la mise en scène de l’intime devient une ressource narrative. Même l’aveu d’un mensonge peut devenir un moment d’exposition.


