Bordeaux : Finalli mise sur l’IA pour les aides à l’innovation

L’entreprise Finalli dévoile une IA qui automatise la rédaction d’études pour le CIR et le CII, réduisant drastiquement le temps de traitement.

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L’entreprise bordelaise Finalli accélère dans l’IA. Spécialiste du financement de l’innovation, elle dévoile un agent conversationnel propriétaire baptisé « Ali ». Objectif : automatiser la production d’états de l’art et d’études de marché, pièces centrales des demandes de Crédit Impôt Recherche (CIR), Crédit Impôt Innovation (CII) et du statut Jeune Entreprise Innovante (JEI). La promesse ? Gagner en productivité dans un secteur historiquement artisanal, en compressant des tâches longues et complexes grâce à une technologie conçue en interne.

Une tâche de 12 heures réduite à 2

Derrière cette rupture, une intention claire : rationaliser la première phase des dossiers fiscaux. Aujourd’hui, une entreprise doit documenter en détail le caractère innovant ou expérimental de ses projets pour prétendre à ces aides publiques. Un exercice exigeant, qui mobilise entre une journée et une journée et demie de travail par dossier. Selon Finalli, cette étape pourrait désormais être bouclée en deux heures grâce à son IA.

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Ali repose sur un système de « prompt-chaining » développé par Finalli. L’IA interroge des bases de données scientifiques et techniques, puis génère des contenus structurés et sourcés, formatés selon les normes de l’administration fiscale. Rien n’est laissé au hasard : les livrables sont systématiquement relus par les consultants de la société, pour garantir leur conformité. L’humain conserve la main sur la qualité, mais le moteur de production change de nature.

Une automatisation aux enjeux multiples

Le potentiel de gain est immense : avec plus de 30 000 entreprises mobilisant chaque année le CIR ou le CII, l’économie nationale dépasserait les 100 000 jours-hommes si cette technologie était généralisée. Mais l’industrialisation des contenus soulève aussi des questions : quid de la fiabilité des analyses dans un cadre fiscal où l’erreur se paie cher ? Et jusqu’où pousser la standardisation, dans un domaine où chaque projet a ses spécificités ? Finalli veut faciliter l’accès à l’innovation, mais au risque de voir les argumentaires se ressembler, avec des effets possibles en cas de contrôle fiscal approfondi.

Une redéfinition du métier de consultant

Lancée en 2016 sous le nom de SELF & INNOV, Finalli s’est fait un nom en combinant plateforme SaaS et accompagnement humain. Elle revendique aujourd’hui plus de 800 clients, une croissance annuelle de 30 % en 2024, et une volonté claire : transformer le conseil en innovation. Avec Ali, l’entreprise amorce un déplacement du rôle de l’expert, moins rédacteur que garant de conformité. Une évolution qui gagne en efficacité, mais interroge sur la place de l’analyse dans un métier de plus en plus assisté par la machine.



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