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En moins de dix ans, une startup bordelaise s’est hissée parmi les leaders mondiaux d’un marché en plein essor : les spectacles de drones lumineux. Avec sa technologie maison, sa maîtrise réglementaire et une stratégie d’implantation à l’international solide, Dronisos coche toutes les cases d’un modèle industriel rare en France.
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Une startup née d’un show au CES de Las Vegas
L’histoire commence en 2016. Jean-Dominique Lauwereins, alors à la tête de BeTomorrow, est contacté par Parrot pour monter un show de drones au CES de Las Vegas. Succès immédiat. L’idée prend forme : faire du drone un outil artistique à grande échelle.
Il s’associe avec Jean Meillon puis Laurent Perchais. En fin d’année, Dronisos est fondée. Dès la première année pleine, la startup franchit le million d’euros de chiffre d’affaires et atteint l’équilibre. Un cas rare de startup qui ne brûle pas du cash.
Spectacles de drones : une technologie 100 % française
Dronisos n’utilise pas de solutions standard. Tout est conçu en interne : logiciels de pilotage, protocoles de sécurité, synchronisation des vols. Les drones eux-mêmes, fournis par Parrot, sont modifiés avec des LED surpuissantes et des capteurs UWB permettant des trajectoires précises au centimètre près.
Résultat : l’entreprise est capable de faire voler plusieurs milliers de drones sans pilotage humain. Chaque appareil connaît sa position en temps réel. Une prouesse technique dans un domaine où peu d’acteurs tiennent la distance.
Pas de dépendance aux plateformes américaines ou chinoises. Dronisos maîtrise sa chaîne de valeur de bout en bout. Elle conçoit les spectacles, développe les logiciels, intègre les drones et assure la logistique.
Ce verrouillage stratégique est renforcé par une politique active de dépôts de brevets. L’INPI l’a récompensée en 2023. Une stratégie qui permet de rester compétitif face aux géants du secteur et qui lui vaut une place parmi les 80 entreprises du programme French Tech 2030.
Drones et réglementation : un savoir-faire exportable
En France, faire voler des drones en ville relève du parcours du combattant. Les règles imposées par la DGAC sont parmi les plus strictes au monde. Dronisos a su s’y plier, et mieux : en tirer parti.
Avec plus de 50 000 vols dans 25 pays, aucun incident majeur n’est à déplorer. La startup est aujourd’hui la seule autorisée à faire voler plusieurs centaines de drones en milieu urbain sur le sol français. Une expertise réglementaire devenue argument à l’export, notamment en zones densément peuplées.
Une stratégie internationale pensée dès le départ
Dès 2018, l’entreprise lève deux millions d’euros pour accélérer son développement et industrialiser ses processus. Le tournant intervient en 2020 avec l’Exposition universelle de Dubaï. Dronisos y signe tous les spectacles de drones du dôme principal. De là naît un bureau sur place, suivi en 2023 par une implantation en Floride, à Orlando, capitale mondiale des parcs d’attractions.
Aujourd’hui, plus de 80 % de l’activité est réalisée hors de France. Le Moyen-Orient en tête, suivi des États-Unis. L’Inde, avec un premier spectacle en 2023, devient une cible stratégique.
Le marché des spectacles de drones est estimé à 5,6 milliards de dollars cette année, avec une projection à plus de 14 milliards d’ici 2033. Les acteurs se multiplient. En octobre 2025, l’indien BotLab Dynamics bat un record avec un ballet de 3 000 drones.
Face à cette montée en puissance, Dronisos muscle sa technologie. L’IA est intégrée pour affiner les synchronisations en temps réel. Les drones pyrotechniques, testés à Disneyland Paris et à Dollywood, enrichissent la palette créative. L’entreprise explore aussi des usages hors spectacle, comme l’inspection d’infrastructures avec la SNCF ou Suez.
