Afficher le résumé Masquer le résumé
Hugo Travers, plus connu sous le nom de HugoDécrypte, a construit en quelques années un média numérique d’envergure, particulièrement influent chez les jeunes. Derrière cette réussite éditoriale se cache une entreprise rentable, structurée et en croissance. Si ses revenus personnels ne sont pas publics, l’analyse des données disponibles permet d’estimer les contours économiques de ce projet hors norme.
A LIRE AUSSI
Combien gagne Inoxtag ?
Une entreprise rentable et en pleine croissance
En 2024, l’entreprise HugoDécrypte a généré un chiffre d’affaires de 612 003 euros. Cette progression témoigne d’une activité en expansion constante. Contrairement à de nombreux médias émergents, la structure fonctionne sans levée de fonds et repose sur un modèle d’autosuffisance. L’équipe compte aujourd’hui 42 salariés, dont 16 journalistes titulaires de la carte de presse. Cette croissance rapide reflète l’ampleur opérationnelle du média et sa solidité économique.
La stratégie repose sur cinq piliers de monétisation. D’abord YouTube, où la chaîne « Actus du jour », avec 3,56 millions d’abonnés, a généré des revenus estimés entre 9 510 euros et 57 100 euros en novembre 2025. À cela s’ajoute la chaîne « Grands formats » (1,7 million d’abonnés), qui renforce ce levier.
TikTok représente un autre canal majeur. Avec 7,7 millions d’abonnés, 3 milliards de vues cumulées et 450 millions d’interactions, la plateforme assure visibilité et rentabilité via partenariats sponsorisés. Le podcast « Les Actus du jour » totalise 1,4 million de téléchargements mensuels et reste en tête du classement ACPM. Instagram complète ce dispositif avec 3 millions d’abonnés sur le compte principal et 1 million sur les déclinaisons thématiques, générant placements de produits et publicités ciblées.
Un modèle économique qui se diversifie ?
La part des revenus issus de partenariats commerciaux a fortement évolué. En 2019, ils représentaient 80 % du chiffre d’affaires. Aujourd’hui, bien que toujours significatifs, leur poids relatif a diminué au profit de la diversification. Le média collabore toujours avec des marques, notamment sur des coproductions ou des formats longs.
Cette stratégie de diversification s’étend à l’édition avec la bande dessinée HugoDécrypte en Russie, sortie en novembre 2025 et tirée à 200 000 exemplaires. En parallèle, la plateforme d’emploi Élan, lancée fin 2024, a reçu plus de 9 000 candidatures. Ce jobboard, dédié aux jeunes en transition professionnelle, génère des revenus via la publicité d’entreprises, des sponsorisations et potentiellement des abonnements.
Des revenus personnels difficiles à isoler
Le chiffre d’affaires de 612 003 euros englobe l’ensemble des charges de l’entreprise : salaires, loyers, équipements, production. Hugo Travers indique que l’entreprise est rentable depuis plusieurs années. En appliquant une marge nette habituelle dans le secteur (entre 15 % et 25 %), le bénéfice annuel peut être estimé entre 90 000 euros et 150 000 euros.
Ce bénéfice peut lui être versé sous forme de salaire, de dividendes ou des deux. En l’absence de données fiscales précises, cette fourchette reste indicative. Il apparaît néanmoins que le fondateur peut vivre confortablement de son activité, tout en réinvestissant largement dans le développement de son média.
Un refus de modèle payant ?
Une étude de 2025 estime qu’un abonnement mensuel à 19,90 euros pourrait générer entre 55 879 euros et 391 154 euros chaque mois. Pourtant, Hugo Travers refuse d’introduire du contenu payant. Cette décision, motivée par une volonté de maintenir l’information accessible à tous, limite les revenus à court terme mais renforce la légitimité du média auprès de sa cible.
Cette stratégie s’accompagne d’une expansion géographique. Depuis septembre 2025, des antennes ont été créées à Lyon, Marseille et au Québec, avec des comptes Instagram locaux dédiés. Le compte québécois a atteint 28 000 abonnés en moins de quatre heures. Ces implantations visent de nouveaux marchés et ouvrent la voie à une monétisation territoriale.Enfin, le partenariat avec France Télévisions pour l’émission « L’interview face cachée », diffusée sur France 2, renforce la notoriété du média au-delà des plateformes numériques.


