Combien gagne une assistante maternelle ?

Quel est le salaire net d’une assistante maternelle ? Zoom sur les tarifs horaires, aides publiques et disparités régionales.

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​Métier central de la petite enfance, l’assistante maternelle accueille à domicile des enfants de moins de six ans. Son statut, sa rémunération et ses droits sociaux relèvent d’un cadre spécifique, différent des autres professions du secteur. De la base légale aux revenus réellement perçus, en passant par les aides publiques et les disparités territoriales, voici une analyse complète de la rémunération des assistantes maternelles en France.

Quel est le salaire minimum d’une assistante maternelle ?

Le salaire des assistantes maternelles est encadré par la loi et la convention collective nationale des particuliers employeurs. Depuis le 1er avril 2025, le minimum horaire brut est fixé à 3,64 € par enfant accueilli. Ce montant est supérieur au plancher légal fixé à 3,34 € bruts, soit 0,281 fois le SMIC. En cas de contradiction entre les deux, le plus favorable s’applique.

Les assistantes maternelles titulaires du titre professionnel « Assistant maternel – garde d’enfants » (AM-GE) bénéficient d’une majoration de 4 %, ce qui porte leur salaire minimum à 3,79 € bruts par heure, soit environ 2,96 € nets. Cette revalorisation vise à reconnaître la qualification acquise par la certification.

Dans la pratique, les rémunérations dépassent fréquemment ces seuils. Les tarifs horaires nets varient de 3 € à 4,20 € selon les zones. En Île-de-France, ils atteignent souvent 4,50 € dans les communes où la demande est forte. À Lyon, Bordeaux ou Nice, ils oscillent entre 4 € et 4,50 €. En zone rurale, les tarifs se situent plutôt entre 3,50 € et 4 € nets de l’heure.

Combien une assistante maternelle gagne-t-elle chaque mois ?

Le revenu mensuel d’une assistante maternelle dépend du nombre d’enfants gardés, des horaires d’accueil et de la durée des contrats. Selon les données de l’Urssaf pour le 4e trimestre 2023, le salaire horaire net moyen est de 3,92 €, pour un revenu mensuel moyen de 1 461 €, en hausse de 9,6 % sur un an.

Certaines professionnelles dépassent les 2 000 € nets par mois. Par exemple, une assistante qui garde deux enfants à temps plein (9 heures par jour, 5 jours par semaine, sur 46 semaines) à 3,70 € nets de l’heure perçoit environ 1 360 € nets par mois. Avec trois enfants dans les mêmes conditions, le revenu mensuel atteint 2 040 € nets, hors indemnités.

Quelles sont les indemnités versées en plus du salaire ?

Les assistantes maternelles perçoivent des indemnités d’entretien destinées à couvrir les frais de garde : matériel, électricité, eau, jeux, produits d’hygiène. Ces indemnités sont obligatoires et s’ajoutent au salaire.

En 2025, le montant minimum est de 3,80 € par jour pour une garde de 9 heures ou plus. Pour les journées plus courtes (jusqu’à 6 heures et 16 minutes), le minimum est de 2,65 €. Au-delà de 9 heures, une majoration de 0,42 € par heure supplémentaire s’applique. Ces montants peuvent être négociés librement à la hausse entre les parents employeurs et l’assistante.

Qui paie les charges sociales d’une assistante maternelle ?

Le salaire brut est soumis à des cotisations sociales : environ 22 % à 23 % de cotisations salariales, et environ 41 % de cotisations patronales. Dans le cadre du Complément de libre choix du mode de garde (CMG), la Caisse d’allocations familiales prend en charge 100 % des cotisations sociales.

Ce dispositif constitue un avantage majeur pour les parents employeurs : ils n’ont à verser que le salaire net, les indemnités d’entretien et, le cas échéant, les frais de repas.

Quelles aides réduisent le coût pour les familles ?

Deux dispositifs principaux allègent le coût de la garde pour les parents : le CMG et le crédit d’impôt. Réformé en septembre 2025, le CMG est désormais calculé en fonction des ressources mensuelles du foyer, du coût horaire déclaré (plafonné à 8 € bruts), et du nombre d’enfants gardés. La réforme a supprimé le reste à charge obligatoire de 15 %, rendant l’aide plus progressive.

Par ailleurs, un crédit d’impôt égal à 50 % des dépenses de garde, dans la limite de 3 500 € par an et par enfant, permet aux parents de récupérer jusqu’à 1 750 € par enfant. Ce crédit est accessible à tous, y compris aux foyers non imposables.

Quels facteurs influencent la rémunération d’une assistante maternelle ?

La localisation géographique est l’un des principaux facteurs de variation. En Corse, le tarif net moyen est de 4,75 € par heure. Dans les grandes villes, il dépasse régulièrement les 4,50 €, tandis qu’en zone rurale, il descend souvent sous les 4 €.

L’expérience et le parcours professionnel antérieur jouent également un rôle. Les assistantes ayant travaillé dans des structures collectives ou disposant de plus de 10 ans d’expérience antérieure perçoivent généralement des revenus plus élevés.

Le nombre d’heures d’accueil est également déterminant. Pour un accueil périscolaire de quelques heures par jour, le tarif horaire est souvent plus élevé que pour un temps plein. À Paris, les tarifs journaliers correspondent à environ 5 heures de SMIC. Dans les autres grandes villes, ils varient entre 3 et 4,5 heures, et entre 2,75 et 3,5 heures en zone rurale.

Quel est le statut juridique des assistantes maternelles ?

Les assistantes maternelles sont des salariées du particulier employeur, rattachées à la Convention collective nationale des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile. Un contrat écrit est obligatoire pour chaque enfant gardé, même s’il s’agit de frères et sœurs.

Elles relèvent du régime général de la Sécurité sociale, bénéficient de congés payés (2,5 jours ouvrables par tranche de 4 semaines travaillées), et cotisent à la CNAV pour la retraite de base et à l’IRCEM pour la retraite complémentaire. Elles bénéficient également d’un régime de prévoyance couvrant les arrêts maladie, l’invalidité et le décès.

Comment se fait le versement du salaire ?

Les salaires doivent être déclarés chaque mois via le service Pajemploi de l’Urssaf. Les parents employeurs saisissent le nombre d’heures travaillées, le salaire net versé et les indemnités. Pajemploi calcule les cotisations et édite le bulletin de salaire.

Depuis septembre 2025, le service Pajemploi+ permet aux familles de déléguer entièrement le versement à l’Urssaf. Ce système sécurise les paiements, limite les risques d’impayés et facilite la gestion administrative pour les deux parties.

Pourquoi la profession est-elle en crise ?

Malgré son importance, le métier d’assistante maternelle connaît un recul marqué. Entre 2012 et 2023, leur nombre est passé de 318 000 à 294 900. En 2023, seules 222 710 exerçaient effectivement. Le nombre d’agréments délivrés a chuté de 60 % depuis 2019.

Plusieurs causes expliquent cette crise : un âge moyen élevé (48,5 ans), un grand nombre de départs en retraite à venir, une précarité persistante, des horaires atypiques et une faible reconnaissance professionnelle. Le salaire horaire moyen reste sous le niveau du SMIC, les interruptions d’activité sont fréquentes, et les perspectives d’évolution sont limitées.

Les impayés aggravent la précarité. Certains parents omettent de verser le salaire après avoir effectué la déclaration, créant des situations financières critiques pour les assistantes. L’absence d’exigence de diplôme et l’isolement professionnel freinent aussi les vocations.

Quelles perspectives pour revaloriser le métier ?

Le rapport de l’IGAS publié en septembre 2025 propose plusieurs pistes : alignement du salaire minimum sur le SMIC, développement de la formation, accès facilité aux diplômes (CAP AEPE, VAE), versement direct du CMG à l’assistante et généralisation de Pajemploi+.

Les Maisons d’assistantes maternelles (MAM), où plusieurs professionnelles partagent un local pour accueillir jusqu’à 16 enfants, offrent un environnement plus structuré, tout en conservant le statut de salariée du particulier employeur. Elles favorisent les échanges de pratiques et la mutualisation des ressources.

Comment se situe ce métier par rapport aux autres de la petite enfance ?

Par rapport aux autres métiers de la petite enfance, les revenus des assistantes maternelles sont plus fluctuants. Les auxiliaires de puériculture gagnent entre 2 000 € et 2 500 € bruts par mois, les éducateurs de jeunes enfants entre 2 200 € et 2 800 €, et les directeurs de crèche jusqu’à 4 000 € bruts mensuels.

Une assistante maternelle accueillant quatre enfants à temps plein peut, en théorie, atteindre entre 1 800 € et 3 000 € nets mensuels. Mais cette configuration reste rare. Dans la majorité des cas, les revenus sont inférieurs, soumis à une forte variabilité et dépendants d’une demande locale souvent instable.



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