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Et si la véritable réforme du pouvoir d’achat ne consistait pas à empiler les primes et les chèques exceptionnels, mais à supprimer purement et simplement l’impôt sur le revenu ?
Dans une France surendettée, surtaxée et sous-consommante, cette mesure — que d’aucuns jugeront provocatrice — pourrait bien être le levier le plus direct et le plus efficace pour relancer durablement la machine économique, et redonner de l’air aux foyers comme aux entreprises.
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Un pays sous tension budgétaire et sociale
En 2025, la France vit à crédit. Sa dette publique a franchi le cap des 3 416 milliards d’euros, soit 115,6 % du PIB, et la charge de la dette — près de 60 milliards d’euros par an — dépasse désormais celle de la Défense ou de l’Éducation nationale.
Le déficit se maintient à –5,8 %, tandis que la dépense publique absorbe 58 % du PIB, un record mondial.
Sur le terrain, les conséquences sont tangibles :
Les ménages font face à une inflation durable, à un pouvoir d’achat en recul de 1,2 %, et à une hausse moyenne de 1 000 euros de la facture énergétique par foyer.
Les classes moyennes, pilier économique du pays, voient leur budget se tendre mois après mois.
Les entreprises, en particulier les PME, subissent un effet ciseau : coûts de production en hausse, marges comprimées, charges fiscales et administratives toujours plus lourdes.
Beaucoup reportent leurs investissements, d’autres réduisent leurs effectifs. Le moteur économique s’essouffle.
Un impôt symbolique, un frein concret
L’impôt sur le revenu ne rapporte à l’État qu’environ 85 milliards d’euros, soit à peine 20 % des recettes fiscales, et seuls 43 % des foyers le paient réellement.
Autrement dit, moins d’un Français sur deux supporte une fiscalité directe devenue à la fois inéquitable et inefficace.
Le supprimer reviendrait à laisser 80 milliards d’euros dans les poches des ménages — une bouffée d’oxygène pour la consommation, l’investissement et la croissance.
Pour un salarié gagnant 2 000 € nets par mois, cela représenterait entre 200 et 400 € de plus chaque mois. Pour une famille avec deux enfants, c’est un treizième mois net de plus chaque année.
Cet argent, dépensé dans la vie quotidienne — rénovation du logement, services, alimentation, loisirs, mobilité — profiterait directement aux commerces de proximité, aux artisans, aux producteurs locaux, aux petites entreprises.
C’est la relance par le bas, celle qui part des foyers.
Un cercle vertueux pour les entreprises
Contrairement à une idée reçue, la suppression de l’impôt sur le revenu ne profiterait pas qu’aux ménages.
Elle aurait des effets mécaniques positifs sur le tissu productif :
- Hausse de la demande intérieure, qui stimulerait la production et les ventes locales
- Baisse de la pression salariale, les salariés retrouvant du revenu net sans renégocier leurs salaires
- Amélioration de la trésorerie des PME, grâce à une consommation plus soutenue
- Simplification administrative, avec moins de prélèvements et de dispositifs correctifs (crédits d’impôt, primes, niches fiscales)
L’État, loin d’y perdre, y gagnerait à moyen terme :
plus d’activité = plus de TVA, plus d’emplois, moins d’aides sociales.
C’est une logique de rendement dynamique : la croissance fait revenir la recette, au lieu de l’étouffer sous l’impôt.
Une réforme profondément sociale
Supprimer l’impôt sur le revenu, ce n’est pas “faire un cadeau aux riches”.
C’est restaurer la confiance dans le travail et rendre le fruit de l’effort à ceux qui le produisent.
C’est un geste de respect envers les classes moyennes, ces millions de Français qui paient, créent et font tourner l’économie sans jamais rien réclamer.
C’est aussi une mesure d’équité :
Aujourd’hui, près de 57 % des foyers ne paient pas d’impôt sur le revenu, mais subissent une TVA pleine et des taxes indirectes injustement proportionnelles.
La suppression de l’impôt sur le revenu rétablirait une forme d’équilibre, en soutenant la consommation et en réduisant la dépendance aux aides d’État.
Du contrôle à la confiance
Notre modèle fiscal ne s’effondre pas faute d’impôts, mais faute de respiration et de lisibilité.
La relance ne viendra ni des chèques distribués à la hâte ni des plans industriels à rallonge, mais de la confiance redonnée aux Français.
Supprimer l’impôt sur le revenu, c’est un acte de foi économique : celui qui parie sur le travail, la responsabilité et la liberté plutôt que sur la dépendance et le contrôle.
Ce n’est pas un renoncement à la solidarité, c’est une redéfinition du rôle de l’État : recentré sur ses missions essentielles, moins bureaucratique, plus stratégique, plus proche du terrain.
Le courage d’un choix simple
La croissance ne se décrète pas, elle se libère.
Elle naît de la confiance, de la stabilité, du sentiment que l’effort en vaut la peine.
Supprimer l’impôt sur le revenu, c’est ouvrir une nouvelle page :
celle d’une France qui fait confiance à ses citoyens pour relancer son économie,
d’une France qui choisit la responsabilité plutôt que la tutelle,
et d’une France qui croit encore au travail comme moteur de la prospérité collective.
Jean-Luc GINDER


