Ciao Kombucha : la boisson de Squeezie affole les ventes

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En mai 2025, Lucas Hauchard, alias Squeezie, s’est lancé dans un terrain inattendu : les boissons fermentées. Avec Ciao Kombucha, il a mis sur le marché une boisson pensée pour une génération en quête de mieux consommer. Résultat : ruptures de stock dès les premières semaines, rayons vides dans la grande distribution (Carrefour, Leclerc, Monoprix, Franprix), dans les réseaux bio… et jusque dans les bars TGV. Un démarrage fulgurant, nourri par une visibilité virale sur TikTok, Instagram et YouTube.

Le bon produit, au bon moment, avec le bon visage

Squeezie n’est pas qu’un influenceur. Il est devenu, en quelques années, une machine de guerre marketing. Son passage de 19,3 à 19,5 millions d’abonnés sur YouTube pendant le lancement en est un signe : le produit a renforcé la marque, et inversement. Il conforte sa place de deuxième influenceur francophone derrière Tibo InShape, tout en signant une belle performance économique.

Selon NielsenIQ, Ciao Kombucha a généré 788 000 euros de chiffre d’affaires en grande distribution dès le premier mois. Trois mois plus tard, le cap des 2,6 millions d’euros est franchi, d’après les estimations sectorielles. Un record pour une marque lancée sans soutien traditionnel de la distribution ou de la publicité classique.

Le parfum fruit du dragon a tiré les ventes (176 000 € en un mois), devant la pêche (156 000 €) et les fruits rouges (148 000 €). De quoi classer Ciao Kombucha dans le Top 5 des innovations alimentaires françaises de 2025, et à la 18e place du segment soft drink urbain dès juin. Tout sauf un coup de com’.

Une boisson calibrée pour la Gen Z

Le positionnement est net. Chaque bouteille de 33 cl est 100 % recyclable. Faible en calories (17 kcal pour 100 ml), faible en sucre (grâce à la stevia), non pasteurisé – ce qui conserve les probiotiques vivants. L’idée : proposer un kombucha plus doux que les versions trop acides qui dominent le marché français. « Squeezie trouvait que les kombuchas français étaient trop fermentés », résume Cyrille Jacques, directeur général de la marque. Le message est clair : rendre la boisson accessible à ceux qui n’en boivent pas encore.

Une pénurie… bien orchestrée

Le succès ne s’explique pas que par le produit. Il tient aussi à une stratégie assumée de rareté. L’été 2025, une coupure de courant dans l’usine espagnole (Flax and Kale) détruit plusieurs cuves de fermentation. Au lieu de cacher la crise, la marque communique dessus. Et en profite pour renforcer l’image d’un produit rare, presque culte. En grande distribution, la diffusion reste limitée (32 DV en HMSM), ce qui entretient la pénurie. L’offre volontairement inférieure à la demande, une méthode peu courante dans l’agroalimentaire, a ici dopé la valorisation du produit.

Le marché du kombucha en France reste modeste – 6 millions d’euros en 2024 – mais en croissance rapide. Il pourrait atteindre 20 millions d’euros en 2026, selon Les Échos Études. Kyo/Solinest (39 %) et Ucha (30 %) dominent encore, mais Ciao Kombucha, malgré son arrivée récente, joue déjà dans la cour des grands, notamment sur le segment de l’innovation.

Le numérique comme canal de vente

Le cas Ciao Kombucha illustre une bascule structurelle. L’influence numérique ne sert plus seulement à faire parler d’un produit. Elle devient le canal principal de commercialisation. Chaque nouveau parfum – deux sont attendus début 2026, dont un à la pastèque (« Pepene ») – est annoncé en direct sur les chaînes de Squeezie. Avec des vidéos où il détaille les coulisses, commente les retours, anime la communauté.

Le GP Explorer, organisé par lui et suivi par 1,4 million de personnes en direct sur Twitch, a servi de rampe de lancement. Une forme d’événementialisation du produit, avec l’influenceur comme porte-voix, marketeur et distributeur.

Un modèle à suivre ?

En quelques mois, Ciao Kombucha coche toutes les cases d’un produit bien né : ciblage précis, différenciation claire, maîtrise des codes communautaires, stratégie de rareté, visibilité maximale. Surtout, il montre que les créateurs de contenu peuvent aujourd’hui court-circuiter les circuits traditionnels et s’imposer dans un marché aussi verrouillé que celui des boissons.



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