Combien gagne Edouard Philippe ?

Maire du Havre, écrivain et ex-administrateur d’Atos, Édouard Philippe cumule les fonctions. Ses revenus, légaux mais élevés, suscitent l'attention.

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Ancien Premier ministre, maire du Havre, président de la communauté urbaine, écrivain et ex-administrateur chez Atos, il cumule les sources de revenus dans un cadre légal balisé. Mais à mesure que se rapproche l’échéance présidentielle, sa situation financière est passée au crible. Voici ce qu’on sait, ce qu’on peut estimer, et ce qui reste opaque.

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Indemnités locales : au plafond

Édouard Philippe perçoit les indemnités maximales autorisées pour ses fonctions de maire et de président de la métropole havraise : 5 960 euros brut par mois pour chacune. Mais le plafond légal de cumul – fixé à 8 897,93 euros brut mensuels – limite le total à environ 91 000 euros nets par an. En 2023, il a touché 47 887 euros pour la mairie et 43 288 euros pour la métropole.

Droits d’auteur et conférences

L’ancien chef du gouvernement a aussi une plume qui rapporte. En 2023, il a déclaré 86 978 euros nets de droits d’auteur et d’interventions publiques. Moins que les 102 571 euros perçus en 2022, mais un niveau encore élevé. Ses livres se vendent, ses conférences se paient, en France comme à l’étranger. La littérature et la parole continuent de peser lourd dans ses comptes.

Atos : une sortie payante

Entre 2020 et juin 2023, Édouard Philippe a siégé au conseil d’administration du groupe Atos, en tant qu’administrateur indépendant. Jetons de présence : 72 000 euros nets par an. En 2023, il a perçu 71 500 euros nets avant de quitter son poste sous pression. La situation financière du groupe et son rôle politique croissant rendaient la position intenable. Il ne s’est pas représenté lors de l’assemblée générale du 26 juin 2023.

2023 : un total de 249 653 euros nets

Selon la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le revenu net total d’Édouard Philippe en 2023 s’élève à 249 653 euros, répartis comme suit :

  • Mairie du Havre : 47 887 €
  • Métropole : 43 288 €
  • Atos : 71 500 €
  • Droits d’auteur et conférences : 86 978 €

C’est moins qu’en 2022 (281 515 euros), où il avait encore une année pleine chez Atos et des revenus éditoriaux plus élevés.

2024-2025 : une estimation entre 130 000 et 180 000 euros nets

Depuis son départ d’Atos, ses revenus se concentrent sur deux pôles : les indemnités d’élu local (stables) et les activités éditoriales (variables). En l’absence de déclaration HATVP pour 2024 et 2025, les estimations sont les suivantes :

  • Indemnités locales : entre 90 000 et 95 000 euros nets
  • Droits d’auteur et conférences : entre 40 000 et 80 000 euros nets

Soit un total annuel estimé entre 130 000 et 180 000 euros nets.

Un patrimoine principalement immobilier, mais pas actualisé

La dernière déclaration patrimoniale publique d’Édouard Philippe date de 2017. À l’époque, son patrimoine était estimé à environ 1,7 million d’euros, réparti comme suit :

  • Deux appartements à Paris et en Seine-Maritime : valeur cumulée de 1,65 million €
  • Un bien plus modeste au Havre
  • 501 actions Atos, valeur estimée à 2 600 € à l’époque

Aucune donnée actualisée n’a été publiée depuis. Depuis son départ de Matignon, seules ses déclarations d’intérêts sont accessibles. Impossible, donc, de connaître aujourd’hui la valeur de son patrimoine.

Aucun avantage matériel, mais une protection maintenue

Contrairement à d’autres anciens Premiers ministres, Édouard Philippe n’a pas sollicité de bureau, ni de véhicule ou personnel mis à disposition par l’État. Il s’appuie sur les services de la mairie et de la métropole. Il bénéficie cependant d’une protection policière, comme tous les anciens chefs de gouvernement exposés.

À Matignon, un traitement proche du chef de l’État

Entre 2017 et 2020, Édouard Philippe percevait un salaire équivalent à celui du président de la République. En 2019, son revenu net annuel s’élevait à 161 486 euros, soit environ 13 500 euros nets mensuels, toutes indemnités comprises.

Transparence et conflits d’intérêts : des zones grises

En 2017, sa première déclaration de patrimoine avait été critiquée pour son manque de clarté. Depuis, la HATVP a validé les ajustements. Mais sa participation au conseil d’administration d’Atos a ravivé les interrogations. Le groupe était en difficulté, et Philippe déjà en campagne informelle. Sa rémunération (plus de 70 000 euros par an) a été jugée déconnectée de la situation de l’entreprise.

Depuis septembre 2024, Édouard Philippe est officiellement candidat à l’élection présidentielle de 2027. Il avance ses idées – notamment une réforme fiscale ambitieuse visant à réduire de 50 milliards d’euros les impôts de production. Sa stature d’ancien chef du gouvernement et son profil de gestionnaire rigoureux séduisent une partie de l’électorat. Mais ils exigent aussi une transparence sans faille.

En résumé

  • Revenus nets en 2023 : 249 653 €
  • Estimation 2024-2025 : entre 130 000 et 180 000 € nets/an
  • Patrimoine déclaré (2017) : environ 1,7 million € (principalement immobilier)
  • Avantages d’ancien Premier ministre : aucun, hors protection policière

Édouard Philippe respecte les plafonds légaux, mais la densité de ses revenus et son passé chez Atos restent scrutés. À mesure que s’installe sa campagne, sa situation financière devient un enjeu politique. Pas de scandale, mais une vigilance accrue.



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