L’O.B.O. : diversifier son patrimoine sans céder le contrôle de son entreprise

De plus en plus de dirigeants de PME recourent à l’Owner Buy Out (O.B.O.), un montage financier qui leur permet de transformer une partie de leur capital en liquidités personnelles, tout en conservant la direction de leur société. Explications.

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L’Owner Buy Out, ou O.B.O., est une opération de haut de bilan permettant à un dirigeant actionnaire de racheter sa propre entreprise via une société holding. Ce mécanisme offre au chef d’entreprise la possibilité de monétiser partiellement la valeur de son entreprise – sans en perdre le contrôle – et de diversifier son patrimoine personnel.

« L’O.B.O. permet au dirigeant de sécuriser le fruit de son travail tout en restant acteur de la croissance de sa société », résume Antoine Vintzel, fondateur du cabinet Saksun Partners, spécialisé dans les opérations de transmission et de financement.

Une opération réservée aux sociétés rentables

Ce type d’opération ne concerne que les entreprises solides financièrement, disposant d’une rentabilité suffisante pour supporter une dette d’acquisition sur une durée de 5 à 7 ans.

Le dirigeant crée une société holding (souvent une SAS), dans laquelle il apporte une partie de ses actions. Cette holding lève ensuite une dette bancaire (dette senior) et, le cas échéant, fait appel à un investisseur en fonds propres pour racheter les titres restants.

La société opérationnelle continue à générer des bénéfices, qui seront redistribués sous forme de dividendes à la holding, permettant le remboursement progressif de la dette.

Trois motivations principales pour les dirigeants

L’O.B.O. peut répondre à plusieurs objectifs stratégiques :

  • Sécuriser un patrimoine personnel, en transformant une partie du capital en liquidités (achat immobilier, transmission familiale, investissements privés)
  • Préparer une transition capitalistique, en associant des managers ou des collaborateurs-clés
  • Renforcer la gouvernance de l’entreprise, en structurant davantage les processus internes et la gestion financière

« C’est souvent une étape de maturité dans la vie de l’entreprise. L’O.B.O. impose une rigueur nouvelle et peut faire levier sur la croissance future », ajoute Antoine Vintzel.

Un schéma de financement structuré

Exemple simplifié :

Valorisation de l’entreprise : 10 M€
Capacité d’endettement estimée : 3 M€
Capital initial : détenu à 100 % par le dirigeant

Montage : le dirigeant crée une holding à laquelle il apporte 50 % de ses titres.
La holding contracte une dette bancaire de 3 M€, et un fonds d’investissement y injecte 2 M€ de fonds propres.
Ces 5 M€ permettent de racheter les 50 % de titres restants, que le dirigeant détenait en direct.

Résultat : le dirigeant récupère 5 M€ de liquidités avant impôt, conserve le contrôle stratégique via la holding, et la dette sera remboursée par les dividendes futurs.

Le rôle clé du conseil financier

Le calibrage du montage est essentiel. Le niveau d’endettement doit être aligné avec la capacité bénéficiaire de la société pour ne pas obérer ses perspectives de développement.
Le conseil accompagne également le dirigeant dans le choix d’un investisseur adapté à son profil : simple soutien financier ou partenaire stratégique impliqué dans la gouvernance.

« L’expérience montre que le bon partenaire est celui qui partage la vision du dirigeant, sans alourdir le pilotage opérationnel », conclut Antoine Vintzel.



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