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Quatre ans après un premier film accueilli comme un retour triomphal, Kaamelott : Deuxième Volet (Partie 1) s’écrase sur le mur des attentes. À la clé : un démarrage poussif, une critique cinglante, un public désorienté et un auteur en bout de course. L’univers culte ne résiste pas à l’épreuve du long format.
Sorti le 22 octobre , le film peine à attirer. À peine 536 143 entrées la première semaine, soit deux fois moins que le précédent opus. La note moyenne sur Allociné – 2,3/5 – donne le ton : l’enthousiasme s’est éteint.
Le retour à Kaamelott, pourtant annoncé comme un événement, n’a pas trouvé son public. Les salles sont calmes, les critiques quasi unanimes : la magie n’opère plus.
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Un récit éclaté, sans cap ni tension
Le cœur du problème est là : une narration en pièces détachées. Multiplier les groupes de personnages et les intrigues parallèles aurait pu donner de l’ampleur à l’univers. Mais le résultat ressemble davantage à une succession de fragments qu’à une fresque cohérente.
Les scènes s’enchaînent sans ligne claire. Le film dure 2h19, mais ne raconte presque rien. Pas d’arc dramatique fort, pas de montée en tension. Un empilement de micro-récits où l’on attend en vain un cap, un enjeu, une résolution.
Kaamelott, c’était avant tout une écriture. Des dialogues acérés, des ruptures de ton, une absurdité brillante. Tout cela semble avoir disparu.
La salle ne rit plus. Le rythme est plat. Certaines répliques sonnent faux, comme si elles cherchaient désespérément à devenir cultes. À force de vouloir reproduire l’esprit de la série, le film en trahit l’essence : un humour organique, et non sur commande.
Trop de personnages, trop peu d’âme
Ils sont plus de 70 à apparaître à l’écran. Une surcharge qui noie les figures centrales et empêche tout développement. Guenièvre, Arthur ou encore Lancelot traversent le film sans épaisseur. Perceval, personnage emblématique, est aux abonnés absents – son interprète ayant refusé de reprendre le rôle après lecture du script.
Résultat : on ne s’attache plus. Les visages se succèdent sans laisser de trace. Le spectateur est perdu, et parfois indifférent.
La mise en scène, elle aussi, peine à convaincre. Trop rigide, trop plate. Le film conserve un format visuel très télévisuel, y compris dans ses scènes censées être épiques. Aucun élan, peu d’ampleur.
Le passage au cinéma, censé donner de l’air à l’univers, le referme au contraire sur lui-même. Le changement d’échelle n’a pas été digéré.
Un auteur seul contre tous
Tout repose sur Alexandre Astier, à la fois auteur, réalisateur, acteur, compositeur. Mais cette omniprésence devient un problème. Il l’a lui-même reconnu : le tournage a été « compliqué », voire « traumatisant ». L’image d’un créateur débordé s’impose. Le film donne la sensation d’une œuvre étouffée par son propre créateur. Trop dense, trop contrôlée, trop figée. L’envie y est, mais pas l’équilibre.
Ce Deuxième Volet devait ouvrir une trilogie. Mais l’accueil glacial du public met déjà la suite en péril. Le prochain film, prévu pour novembre 2026, devra faire mieux. Beaucoup mieux.
La fracture est profonde. Entre l’ambition d’Astier et les attentes de son public, le dialogue semble rompu. Kaamelott au cinéma n’a pas encore trouvé sa voie.


