Dix marques qui réduisent les quantités sans baisser les prix

Moins de produit, même prix : découvrez les marques qui réduisent les quantités sans baisser les prix, au détriment de votre pouvoir d’achat.

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Depuis 2022, de plus en plus de produits ont perdu en quantité sans que leur prix ne baisse. Cette pratique, appelée shrinkflation, est devenue un levier largement utilisé par les grandes marques agroalimentaires pour préserver leurs marges, malgré la hausse des coûts. Le principe est simple : vendre moins pour le même prix, voire plus. En 2024, le gouvernement a tenté d’encadrer cette stratégie en imposant un affichage temporaire en rayon. Mais dans les faits, 95 % des supermarchés ne respectent pas cette règle. Voici les 10 marques les plus emblématiques de cette dérive qui fragilise un peu plus le pouvoir d’achat des Français.

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Milka : des tablettes plus petites et plus chères

Mondelez, propriétaire de Milka, a réduit plusieurs formats de ses tablettes entre 2024 et 2025. La classique de 100 grammes est passée à 90 grammes, et le grand format de 270 grammes à 250 grammes. Pendant ce temps, le prix au kilo a bondi jusqu’à +60%. Officiellement, Mondelez invoque la hausse historique des prix du cacao, qui ont atteint 12 636 USD/tonne en décembre 2024. Malgré une baisse attendue du bénéfice par action de -10% en 2025, l’entreprise anticipe une croissance organique de ~5%, confirmant que la stratégie de shrinkflation reste rentable.

Lindt : des boîtes de chocolats allégées

Lindt a réduit ses ballotins de chocolats Pyrénéens de 225g à 175g, soit -22% de contenu, pour un prix quasi inchangé. Cela se traduit par une hausse de la marge brute de +28% au kilo. L’entreprise invoque une hausse des coûts, mais ses résultats 2024 (+5,1% de chiffre d’affaires) révèlent une bonne santé financière.

Lay’s : moins de chips, plus d’air

PepsiCo a diminué le poids de ses paquets Lay’s nature de 300g à 250g. En parallèle, le prix est monté de 2,90€ à 3,20€, soit une hausse de +32% du prix au kilo (de 9,67€ à 12,80€). Face à une baisse des ventes de -1,5% en 2024, PepsiCo a lancé des « bonus packs » plus garnis.

Lipton : le thé glacé se fait discret

Le format standard du Lipton Ice Tea est passé de 1,5L à 1,25L, pendant que le prix au litre augmentait de +40%. La stratégie, qualifiée d’« inacceptable » par Carrefour dès 2023, a alimenté des tensions entre distributeurs et industriels, se soldant par des actions en justice.

Magnum : des glaces moins généreuses

Les bâtonnets Magnum sont passés de formats de 600–656g à 600g ou moins, pour un prix atteignant 13,47€/kg. Unilever justifie cette évolution par un argument de « bien-être », mal accueilli sur les réseaux sociaux. Depuis 2022, d’autres produits glacés comme Carte d’Or ou Viennetta suivent la même logique.

Guigoz : réduction sur le lait pour bébé

Nestlé a réduit le format de Guigoz de 900g à 830g (-8%), pour un prix inchangé autour de 17,25€ à 18,78€, soit un coût réel au kilo de 20,78€ à 22,63€. Cela équivaut à une hausse de +4,28% du prix au kilo. Une décision sensible sur un produit de première nécessité, dans un contexte de croissance organique ralentie à 2,2% en 2024.

Pampers : moins de couches pour plus cher

Les paquets de Pampers sont passés de 62 à 58 unités (-6,5%), tandis que le prix grimpait de 12,85€ à 16,13€, soit une augmentation de +30%. Le coût unitaire suit une hausse identique. Les jeunes parents, déjà fragilisés par l’inflation, voient leur budget alourdi.

Findus : des surgelés à prix fort

La boîte de pommes rissolées Findus est passée de 600g à 590g, une baisse modeste (-1,7%), mais le prix a explosé de 2,24€ à 3,70€, soit +68% du prix au kilo. Le prix actuel se stabilise autour de 4,73€/kg. Le colin d’Alaska a également perdu 4% de teneur en poisson, de 75% à 71%, pour une hausse de prix de +47%.

Teisseire : le sirop réduit en silence

Les bouteilles de Teisseire sont passées de 75cl à 60cl (-20%), sans changement de prix, soit une hausse de +37% du prix au litre. En 2025, l’entreprise a annoncé la fermeture de son site de Crolles, fragilisée par la hausse du sucre.

Kiri : des portions discrètement fondues

Les portions Kiri sont passées de 20g à 18g (-10%), sans modification d’emballage. Le prix stable masque une hausse réelle de +11% du prix au kilo. Le groupe Bel évoque une « nouvelle recette plus naturelle », mais la justification ne convainc pas.

Une tendance européenne confirmée

D’après une enquête OpinionWay en 2024, 81% des Français ont remarqué une baisse des quantités dans les produits alimentaires. Ce chiffre grimpe à 87,3% chez les foyers avec enfants. En Belgique, une analyse sur 6 000 produits a révélé que près de la moitié ont subi une shrinkflation.

Les conséquences sont claires :

  • 90% des consommateurs perdent confiance dans les marques concernées.
  • 67% déclarent réduire leurs achats.
  • 68% des foyers avec enfants se tournent vers les marques distributeurs.
  • 67% utilisent davantage les programmes de fidélité.

Cheapflation et stretchflation, autres tactiques en hausse

  • Cheapflation : Fleury Michon a réduit la teneur en poisson de ses surimis de 11% entre 2021 et 2023, pour une hausse de prix de +40%. After Eight est passé de 56% à 47% de chocolat.
  • Stretchflation : augmentation du poids accompagnée d’une hausse de prix disproportionnée.



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