Football : le Stade Rennais limoge son coach Habib Beye

Habib Beye sera remercié après le match contre Toulouse, même en cas de victoire des Bretons. Rennes prépare activement sa succession, avec Philippe Clement en tête.

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Le Stade Rennais a tranché. Selon nos informations, le limogeage d’Habib Beye est désormais une question de calendrier. Sauf revirement improbable, l’entraîneur sera remercié après le déplacement à Toulouse mercredi 29 octobre, quel que soit le résultat du match. La direction du club, incarnée par Arnaud Pouille, a acté la décision, avec l’aval de la famille Pinault, propriétaire du club.

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Convoqué lundi 27 octobre au siège du club, Habib Beye s’attendait à être démis de ses fonctions dans la foulée. L’entretien, qualifié de « constructif », a finalement abouti à un maintien provisoire. Cette décision ne traduit pas un regain de confiance mais plutôt une contrainte organisationnelle : le Stade Rennais ne dispose à ce jour d’aucune alternative prête à prendre les rênes immédiatement.

Beye dirigera donc une dernière fois l’équipe à Toulouse. Mais ce match, décisif sportivement, n’aura pas d’impact sur son avenir, déjà scellé en interne.

Des résultats insuffisants depuis le début de saison

Nommé en janvier 2025 pour succéder à Jorge Sampaoli, Habib Beye avait réussi sa première mission : maintenir le club en Ligue 1. Ce succès lui avait valu une prolongation automatique jusqu’en juin 2026. Mais les résultats de la saison en cours sont jugés très insuffisants par la direction.

Après neuf journées de championnat, le Stade Rennais occupe la 10e place avec seulement 11 points et deux victoires. L’équipe reste sur cinq matches sans victoire – quatre nuls et une défaite – et la dernière prestation à domicile contre Nice (1-2) a confirmé les difficultés persistantes du collectif breton.

La comparaison avec les dernières semaines de l’ère Bruno Génésio, en octobre-novembre 2023, est significative : le club n’avait plus connu une telle série sans succès depuis deux ans.

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Un vestiaire divisé et une autorité affaiblie

Au-delà des résultats, la position d’Habib Beye est fragilisée par les tensions internes au sein du vestiaire. Selon plusieurs sources concordantes, certains cadres, dont Seko Fofana et Brice Samba, auraient exprimé des doutes sur les compétences de l’entraîneur et son management.

Des révélations médiatisées début octobre par RMC et reprises par Daniel Riolo ont alimenté la défiance. Si Samba a démenti publiquement, évoquant des « calomnies », les signaux en interne convergent vers un malaise persistant. Plusieurs joueurs influents ne soutiendraient plus le projet porté par Beye.
Cette rupture de confiance, essentielle dans la gestion quotidienne d’un groupe professionnel, a fini par convaincre les dirigeants qu’un changement était inévitable.

Philippe Clement favori pour succéder à Beye

Le Stade Rennais a déjà entamé sa réflexion sur le futur entraîneur. Deux noms dominent les discussions : Philippe Clement et Wilfried Nancy.
Libre depuis son départ des Glasgow Rangers en février dernier, Philippe Clement est la piste privilégiée. L’ancien entraîneur de Monaco, Genk et Bruges offre une solide expérience du haut niveau et une bonne connaissance de la Ligue 1. À 51 ans, son profil rassure par sa régularité (2,1 points par match en moyenne sur sa carrière) et sa capacité à s’imposer rapidement dans un vestiaire.

Un départ à 1,8 million d’euros pour le club breton

Le licenciement d’Habib Beye représente un coût non négligeable pour le club. Son contrat, qui court jusqu’en juin 2026, prévoit un salaire annuel de 1,08 million d’euros. En cas de rupture anticipée, Rennes devra s’acquitter d’une indemnité équivalente à environ 20 mois de rémunération, soit près de 1,8 million d’euros, hors staff technique.

Ce montant reste toutefois supportable pour un club dont le budget annuel avoisine les 120 millions d’euros. Le précédent de Julien Stéphan, licencié en novembre 2024 pour un coût de plus de 3,6 millions d’euros, avait déjà démontré la capacité du club à absorber ce type d’opération.

Toulouse – Rennes : le dernier match de l’ère Beye

Le déplacement à Toulouse ce mercredi s’annonce tendu. Le Stadium n’a rien d’un terrain favorable pour Rennes : les Bretons y ont perdu leurs trois dernières confrontations en Ligue 1 et y totalisent 22 défaites en championnat.
L’enjeu sportif est réel, mais en coulisses, l’avenir semble déjà écrit. Le président du Conseil d’administration Guillaume Cerutti, très critique après la défaite contre Nice, souhaite un électrochoc rapide. Le calendrier, avec les réceptions de Strasbourg puis du Paris FC, avant la trêve internationale, impose une décision rapide pour relancer la dynamique.



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