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Avant même la diffusion du dernier épisode de Montmartre, TF1 officialise la création d’une collection de séries historiques centrées sur les quartiers emblématiques de la capitale. Premier projet annoncé : Montparnasse, en tournage à l’automne 2025. Objectif : transformer le succès d’audience en une franchise narrative et industrielle durable, conçue pour rivaliser avec les plateformes.
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Un nouvel univers
La série Montmartre s’achève ce 27 octobre sur TF1 après huit épisodes consacrés à la vie artistique et politique du quartier autour de 1900. Mais la chaîne ne poursuivra pas avec une deuxième saison. À la place, TF1 opte pour un modèle de collection, baptisé Quartiers de Paris, qui proposera des fictions indépendantes, chacune centrée sur une époque et un quartier différent.
La productrice Aline Panel, présidente d’Authentic Prod, l’a confirmé lors du Festival de la fiction de La Rochelle : Montparnasse entrera en tournage à l’automne 2025, suivi de Saint-Germain-des-Prés et Pigalle dans les années à venir. Chaque série comportera une seule saison, avec de nouveaux personnages, tout en conservant des équipes techniques communes.
Des audiences qui justifient l’investissement
Le lancement de Montmartre le 29 septembre 2025 a réuni 3,79 millions de téléspectateurs (22,7 % de part d’audience). En audience consolidée à J+7, la série atteint 5,3 millions. Malgré une érosion progressive lors des épisodes suivants (entre 3,37 et 3,61 millions), elle maintient une performance notable sur la cible publicitaire FRDA-50, avec environ 30 % de part d’audience.
Face à ces résultats, TF1 considère que le format de collection est plus adapté qu’une suite directe. La chaîne mise sur un renouvellement narratif et esthétique régulier pour maintenir l’intérêt du public sans subir l’usure des séries à rallonge.
Une stratégie inspirée des franchises internationales
TF1 applique à la fiction premium un modèle qu’elle a déjà éprouvé dans la série quotidienne avec Demain nous appartient ou Ici tout commence. Ces feuilletons génèrent des emplois pérennes et des revenus stables. Quartiers de Paris transpose cette logique à des séries de prestige, limitées en épisodes, mais pensées pour être renouvelées par la thématique.
Dans un environnement dominé par les plateformes — Netflix représente aujourd’hui 51 % du marché SVOD en France — TF1 cherche à fidéliser une audience linéaire tout en structurant des alliances avec les géants du streaming. Quartiers de Paris repose ainsi sur un format semi-industriel, mutualisant décors, costumes, réalisation et postproduction.
Une chronologie de production pensée sur plusieurs années
Le calendrier annoncé par Authentic Prod prévoit :
- Montparnasse (années 1920) : tournage à l’automne 2025. La série explorera l’univers artistique des Années folles, entre jazz, avant-garde et migrations.
- Saint-Germain-des-Prés (après-guerre) : projet en développement, situé dans le Paris intellectuel de l’après-1945, centré sur l’existentialisme, la contestation et l’émancipation.
- Pigalle (années 1980) : troisième volet à venir, dans un décor urbain marqué par les néons, les mutations sociales et les nouvelles formes de liberté.
Chaque projet fonctionnera comme une fiction autonome, avec un casting renouvelé. À rebours des univers partagés reposant sur des personnages récurrents, la cohérence sera assurée par la direction artistique et les partis pris visuels.
Une mécanique économique et éditoriale bien rodée
Depuis son rachat à 66 % par le groupe Banijay fin 2023, Authentic Prod dispose d’une puissance industrielle renforcée. Le coût des séries est amorti par la réutilisation des ressources techniques et artistiques d’un projet à l’autre. TF1, de son côté, finance environ 70 % du budget de Montmartre. Le reste est assuré par Disney+, qui détient les droits de diffusion internationaux.
Ce montage permet à la chaîne de maximiser son retour sur investissement : chaque euro investi en prime time génère en moyenne 6,6 euros de chiffre d’affaires publicitaire. Le développement de la plateforme TF1+ vient consolider cette rentabilité, avec une hausse de 39,4 % du chiffre d’affaires publicitaire numérique en 2024.
Par ailleurs, un nouvel accord entre TF1 et Netflix entrera en vigueur à l’été 2026. Il prévoit notamment la diffusion linéaire de certaines chaînes du groupe sur la plateforme américaine. Ce partenariat pourrait faciliter l’exportation de la collection Quartiers de Paris et ouvrir la voie à de nouveaux cofinancements.
Une production stable, un casting renouvelé
La continuité esthétique de la collection reposera sur une équipe technique fixe : Louis Choquette à la réalisation, Florence Clamond aux costumes. Ces choix garantissent une cohérence visuelle et une efficacité logistique sur plusieurs projets consécutifs.
Le casting, en revanche, changera à chaque série. Aucun personnage ne sera repris d’une fiction à l’autre, afin de respecter la cohérence historique et l’autonomie narrative de chaque quartier. Ce choix permet également d’éviter les contraintes liées aux séries longues, tout en offrant des opportunités à de nouveaux talents.


