Combien gagne Olivier Faure ?

Découvrez le détail des revenus d’Olivier Faure, entre indemnité parlementaire, avantages en nature et fonction politique bénévole.

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Olivier Faure, 57 ans, cumule depuis 2018 deux fonctions de premier plan à gauche : député de la 11e circonscription de Seine-et-Marne, mandat qu’il exerce depuis juin 2012, et premier secrétaire du Parti socialiste. Cette double casquette soulève naturellement la question de ses revenus réels et de sa situation patrimoniale dans un contexte où la transparence de la vie publique fait l’objet d’une attention croissante.

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Une indemnité parlementaire conforme au barème national

Comme l’ensemble des 577 députés français, Olivier Faure perçoit une indemnité parlementaire mensuelle brute de 7 637,39 euros depuis le 1er janvier 2024. Cette rémunération se décompose en trois éléments : une indemnité parlementaire de base de 5 931,95 euros, une indemnité de résidence de 177,96 euros (3 % de l’indemnité de base), et une indemnité de fonction de 1 527,48 euros (25 % du total des deux premières).

Après déduction des cotisations sociales obligatoires — comprenant la CSG et la CRDS (740,83 euros), la cotisation à la Caisse Autonome de Sécurité Sociale (40,34 euros), et la cotisation retraite (1 180,10 euros) — le montant net mensuel s’établit à 5 953,34 euros. Selon les déclarations d’intérêts et d’activités qu’Olivier Faure a déposées auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), ses revenus nets annuels de député s’élevaient à 74 000 euros en 2023 et environ 35 000 euros pour le premier semestre 2024.

Ce salaire place les députés français dans les 10 % des Français les mieux rémunérés. Selon l’Insee, le seuil d’entrée dans le dixième décile des niveaux de vie (D9) s’établissait à 43 840 euros annuels en 2022, soit environ 3 653 euros par mois par unité de consommation. Avec près de 6 000 euros nets mensuels, un député dépasse donc ce seuil de plus de 2 000 euros, gagnant environ trois fois le salaire médian net, estimé autour de 2 400 euros, et plus de quatre fois le SMIC net fixé à 1 426,30 euros depuis novembre 2024.

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Des moyens matériels conséquents pour l’exercice du mandat

Au-delà de l’indemnité parlementaire, Olivier Faure dispose, comme tous les députés, de plusieurs enveloppes et avantages destinés à couvrir les frais liés à son activité parlementaire. Depuis mai 2025, l’avance de frais de mandat (AFM) s’élève à 6 353 euros par mois pour les députés élus en métropole. Cette dotation permet de financer la permanence parlementaire, les déplacements, l’hébergement, la documentation et les frais de représentation.
Une réforme des frais de mandat a été adoptée en juillet 2025, fusionnant l’AFM et la dotation matérielle en une « dotation de fonctionnement parlementaire » unique, tout en appliquant un rabotage de 5 % sur certaines enveloppes dans le cadre des efforts budgétaires.

S’y ajoute un crédit collaborateurs mensuel de 11 118 euros, permettant de rémunérer jusqu’à cinq collaborateurs parlementaires. Selon sa déclaration d’intérêts, Olivier Faure emploie deux collaborateurs : Amandine Janiaud Vergnaud, cheffe de cabinet parlementaire, et Stéphanie Le Meur, assistante parlementaire. Ces sommes ne constituent pas des revenus personnels mais des enveloppes professionnelles strictement encadrées et contrôlées par la déontologue de l’Assemblée nationale.

Les députés bénéficient également d’avantages en nature significatifs : carte nominative pour circuler gratuitement sur le réseau SNCF en première classe, pass Navigo pour les transports parisiens, accès au parc d’une douzaine de voitures avec chauffeur de l’Assemblée, prise en charge de 80 trajets aériens annuels entre Paris et la circonscription pour les députés métropolitains, et remboursement des frais de taxi sur justificatifs. Une dotation matérielle annuelle plafonnée à 18 950 euros couvre en outre les dépenses de téléphonie, de courrier, d’équipement informatique et de bureautique.

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Une fonction de premier secrétaire totalement bénévole

Contrairement à une idée reçue, le poste de premier secrétaire du Parti socialiste, que détient Olivier Faure depuis avril 2018 et pour lequel il a été réélu en 2021, 2023 et le 6 juin 2025, ne donne lieu à aucune rémunération. Cette information est explicitement mentionnée dans ses déclarations d’intérêts et d’activités déposées à la HATVP : la fonction est expressément qualifiée d’« activité bénévole » avec une rémunération de 0 euro pour chaque année depuis 2019.

Cette gratuité de la fonction s’explique par la nature même du poste. Le premier secrétaire du PS assure le fonctionnement régulier des instances politiques et administratives du parti, veille au respect des statuts, préside le secrétariat national et peut proposer un référendum auprès des adhérents. Mais ces responsabilités partisanes ne donnent droit à aucune rémunération publique, contrairement aux mandats électifs.

Cette situation contraste avec d’autres responsables politiques. Marine Le Pen, par exemple, percevait encore 5 000 euros par mois du Rassemblement national deux ans après avoir quitté la présidence du parti, jusqu’en juin 2024 au moins. Jordan Bardella, président du RN et député européen, touche quant à lui une rémunération nette mensuelle de 8 517 euros en tant qu’eurodéputé, complétée par une indemnité de frais généraux de 4 950 euros et une indemnité journalière de 350 euros par jour de présence effective au Parlement européen.

Un parcours professionnel orienté vers le service public

Avant de devenir député en 2012, Olivier Faure a mené une carrière essentiellement tournée vers l’engagement politique et le secteur public. Après avoir obtenu un DEA en droit économique à l’Université d’Orléans et un DEA en sciences politiques à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a rejoint en 1991, à 23 ans, le cabinet de Gérard Gouzes, président de la commission des lois à l’Assemblée nationale.

De 1993 à 1997, Olivier Faure a dirigé une PME de haute technologie de plus de 150 salariés à Grenoble, devenant l’un des dirigeants de cette entreprise. C’est sa seule expérience significative dans le secteur privé. En 1997, il rejoint le ministère de l’Emploi comme conseiller de Martine Aubry, participant à la mise en œuvre de la réduction du temps de travail, des emplois jeunes et de la Couverture maladie universelle.

De 2000 à 2007, il occupe le poste de directeur adjoint du cabinet de François Hollande, alors premier secrétaire du PS, puis devient secrétaire général du groupe socialiste à l’Assemblée nationale de novembre 2007 à 2012, aux côtés de Jean-Marc Ayrault. Selon sa déclaration d’intérêts déposée à la HATVP, Olivier Faure n’a exercé aucune activité professionnelle donnant lieu à rémunération ou gratification au cours des cinq années précédant son élection, en dehors de ses mandats électifs. Il ne détient par ailleurs aucune participation financière dans le capital d’une société.

Un patrimoine non accessible au grand public

Contrairement aux déclarations d’intérêts et d’activités, qui sont publiques et consultables sur le site de la HATVP, les déclarations de situation patrimoniale des députés ne sont pas rendues publiques en ligne. Ces documents, qui donnent une photographie complète du patrimoine immobilier, des actifs mobiliers, des comptes bancaires et de leurs montants, ne peuvent être consultés que sur support papier, à la préfecture, par les électeurs inscrits sur les listes électorales, sur rendez-vous et sans possibilité de reproduction.

Cette limitation de l’accès découle de la loi organique, qui interdit de publier ou divulguer tout ou partie des informations contenues dans les déclarations de patrimoine, sous peine d’une amende de 45 000 euros.

Quelques éléments sont néanmoins connus. Olivier Faure réside actuellement en Seine-et-Marne, sans que sa situation immobilière précise ne soit publique. En 2013, au moment de l’affaire Cahuzac, il s’était exprimé en faveur de la publication du patrimoine des élus pour renforcer la confiance des Français envers la classe politique. Fidèle à sa ligne politique, Olivier Faure milite aujourd’hui pour une taxation accrue des plus grandes fortunes, défendant notamment la « taxe Zucman », qui viserait à faire payer aux 1 800 contribuables possédant au moins 100 millions d’euros un impôt minimum de 2 % de leur patrimoine.

Pas de cumul de mandats locaux

Olivier Faure ne perçoit aucune indemnité au titre d’un mandat local. Opposé au cumul des mandats, il ne se présente pas aux élections municipales. Cette position le prive d’une source de revenus complémentaires que de nombreux parlementaires utilisent. La loi organique du 25 février 1992 autorise en effet les députés à cumuler leur indemnité parlementaire avec une indemnité d’élu local, dans la limite d’une fois et demie le montant de l’indemnité parlementaire de base, soit 8 897,93 euros au 1er janvier 2024. Concrètement, un député peut percevoir jusqu’à 2 965,98 euros nets au titre de ses mandats locaux.

Cette restriction découle des lois du 14 février 2014 qui interdisent aux députés et sénateurs d’exercer des fonctions exécutives locales (maire, adjoint au maire, président ou vice-président d’EPCI, de conseil départemental ou régional) à partir des élections de 2017. Un député peut néanmoins être conseiller municipal, départemental ou régional, sans fonction exécutive, et percevoir les indemnités correspondantes dans la limite du plafond.

Une retraite parlementaire en constitution

Comme tous les députés, Olivier Faure cotise à la Caisse de pensions des députés, créée en 1904 et fonctionnant de manière autonome. Depuis janvier 2020, le taux de cotisation s’élève à 10,85 % de l’indemnité parlementaire brute, soit environ 813 euros par mois. Cette cotisation ouvre droit à une pension calculée au prorata des annuités acquises, à raison d’environ 2 % de l’indemnité parlementaire par année de mandat.

Élu député pour la première fois en juin 2012, Olivier Faure totalise aujourd’hui 13 ans et 4 mois de mandat parlementaire. Au terme de cinq ans de mandat, un député acquiert une pension mensuelle nette d’environ 684 euros ; après dix ans, ce montant atteint 1 368 euros. Le régime des députés a été aligné sur celui des fonctionnaires depuis le 1er janvier 2018, avec un âge légal de départ à la retraite porté progressivement à 64 ans pour la génération née en 1968 — soit celle d’Olivier Faure, né le 18 août 1968. Toutefois, cette disposition fait actuellement l’objet d’une révision dans le cadre du budget de la Sécurité sociale 2026, le gouvernement ayant proposé en octobre 2025 une suspension de la réforme qui gèlerait l’âge de départ à 62 ans et 9 mois jusqu’en 2027 pour les générations nées entre 1964 et 1968.

La pension moyenne des anciens députés s’établit à 3 052 euros selon un rapport de 2021 de l’Assemblée nationale, un montant bien supérieur à la retraite moyenne en France (1 626 euros). Pour percevoir sa retraite à taux plein, un député doit justifier entre 160 et 172 trimestres cotisés selon son année de naissance. Les périodes de cotisations au régime spécial des députés sont totalisées avec les périodes d’activité effectuées dans d’autres régimes obligatoires de retraite.

Une transparence encadrée mais perfectible

Olivier Faure fait partie des responsables politiques dont les revenus et activités sont soumis au contrôle de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Ses déclarations d’intérêts et d’activités, régulièrement mises à jour — la dernière modification substantielle date du 3 octobre 2024 —, attestent de l’absence d’activité professionnelle rémunérée en dehors de son mandat de député et confirment le caractère totalement bénévole de ses fonctions au Parti socialiste.

Cette obligation déclarative, instaurée par la loi sur la transparence de 2013 dans le sillage de l’affaire Cahuzac, vise à prévenir les conflits d’intérêts et à garantir la probité des responsables publics. Le contrôle exercé par la HATVP porte sur la cohérence et l’exhaustivité des déclarations, avec possibilité de demander des rectifications ou, en cas d’anomalies graves, de saisir la justice.

Dans le cas d’Olivier Faure, aucune observation publique n’a été formulée par la HATVP, et ses déclarations ont été validées sans demande de rectification substantielle. Cette validation atteste de la conformité de sa situation déclarative aux exigences légales, même si l’inaccessibilité en ligne de sa déclaration de patrimoine limite la transparence effective vis-à-vis du grand public.

En synthèse

Les revenus d’Olivier Faure proviennent exclusivement de son mandat de député, avec une indemnité nette mensuelle de 5 953 euros, complétée par des enveloppes professionnelles (frais de mandat de 6 353 euros et crédit collaborateurs de 11 118 euros) et des avantages en nature (transports, logement éventuel). Sa fonction de premier secrétaire du PS, exercée depuis 2018, ne lui procure aucune rémunération. Cette situation le place dans les 10 % des Français les mieux payés, avec un revenu environ trois fois supérieur au salaire médian national.

Sans cumul de mandats locaux ni activité professionnelle parallèle, Olivier Faure incarne un profil d’« apparatchik » politique, selon l’expression employée par certains observateurs, ayant consacré l’essentiel de sa carrière au service public et à l’engagement partisan. À 57 ans, après plus de treize ans de mandat parlementaire, il a accumulé des droits à la retraite substantiels qui s’ajouteront, le moment venu, à sa pension issue d’autres régimes de retraite. Son patrimoine exact, accessible uniquement en préfecture, reste mal connu du grand public malgré son plaidoyer historique en faveur d’une transparence accrue de la vie politique.

Les montants ci-dessus sont des estimations fondées exclusivement sur des informations publiques (textes officiels, déclarations, documents financiers, communiqués, entretiens, article de presse) et sur des hypothèses explicites (barèmes, charges usuelles, fourchettes de cachets/primes). 
Ils sont présentés en fourchettes et ne valent ni audit ni affirmation d’un revenu exact ou exhaustif ; ils peuvent varier selon la période, les contrats et la fiscalité. Le propos est informatif et non diffamatoire et respecte la vie privée (aucune donnée sans lien avec la rémunération). Droit de réponse/correction : redaction @ lessentieldeleco.fr


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