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Meta vient de supprimer 600 postes au sein de sa division Meta Superintelligence Labs. Une décision brutale dans un secteur où la vitesse d’exécution prime désormais sur la taille des équipes. Officiellement, il ne s’agit pas d’un désengagement, mais d’un recentrage pour gagner en efficacité face à des concurrents qui avancent à marche forcée : OpenAI, Google DeepMind, Microsoft ou encore Amazon.
L’annonce a été faite mercredi par mémo interne. Les départs concernent une partie des équipes les plus avancées de Meta dans l’intelligence artificielle. Alexandr Wang, nouveau patron de l’IA chez Meta, arrivé de Scale AI, explique cette coupe sèche par un besoin de simplification : moins de monde pour décider plus vite, et pour donner davantage de responsabilités à ceux qui restent.
Des suppressions ciblées, pas un coup de rabot budgétaire
La mesure ne touche pas l’ensemble des équipes IA. Le tout récent TBD Lab, qui regroupe des profils recrutés à prix d’or, est épargné. Meta invite même les salariés licenciés à postuler ailleurs dans l’entreprise, ce qui laisse peu de doute sur l’intention réelle : il s’agit d’optimiser la machine, pas de la ralentir. Le message est clair : on garde les meilleurs, on accélère la prise de décision.
Dans cette bataille planétaire de l’intelligence artificielle, Meta ne veut pas décrocher. Depuis plusieurs mois, le groupe multiplie les recrutements de haut niveau. Alexandr Wang est l’un d’eux, débauché grâce à l’investissement de 14,3 milliards de dollars dans sa propre start-up Scale AI en juin. En juillet, c’est Ruoming Pang, ancien d’Apple, qui a rejoint l’aventure. En parallèle, les infrastructures gonflent à vue d’œil.
Capex record pour 2025
Meta prévoit entre 66 et 72 milliards de dollars de dépenses d’investissement l’an prochain, contre 43 milliards en 2024. L’effort est colossal. Sur le premier semestre 2025, les capex ont déjà doublé, à 30,7 milliards. Un financement privé de 27 milliards a été levé pour accompagner cette montée en puissance. De quoi rappeler que les 600 postes supprimés n’ont rien à voir avec une pression sur les comptes.
Ce que Meta est en train de mettre en place ressemble à un nouveau modèle : une entreprise plus verticale, plus rapide, où les arbitrages sont concentrés, et où l’humain cède peu à peu du terrain à la machine. La logique d’innovation passe au second plan, derrière celle de la performance opérationnelle. Un pari stratégique qui pourrait faire école.
Le marché suit
L’annonce des licenciements n’a pas ému la Bourse. Le titre a perdu 0,5 % mercredi, pour s’établir à 729 dollars, mais reste en hausse de 24 % depuis le début de l’année. Avec une capitalisation de 1 830 milliards de dollars, Meta conserve la confiance des investisseurs. Pour eux, la manœuvre n’est pas perçue comme un repli, mais comme un ajustement calculé dans un secteur hyperconcurrentiel.


