Combien gagne François Hollande ?

François Hollande cumule plus de 15 600 € nets par mois de revenus publics, auxquels s’ajoutent des gains privés difficilement chiffrables.

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Dotations publiques, indemnités parlementaires, pensions de retraite, conférences privées, avantages en nature : François Hollande perçoit plus de 15 000 euros nets par mois de revenus publics. À cela s’ajoutent des revenus privés difficilement chiffrables.

Des revenus publics cumulés : plus de 15 000 euros nets par mois

Depuis la fin de son mandat en 2017, François Hollande perçoit une dotation viagère en tant qu’ancien président de la République. Prévue par la loi du 3 avril 1955, cette allocation correspond à la rémunération d’un conseiller d’État en service ordinaire, soit environ 5 550 euros nets mensuels. Ce revenu est automatique, non conditionné à l’âge ou à la situation financière, et cumulable avec d’autres pensions.

Source de revenu Montant net mensuel estimé
Dotation d’ancien président 5 550 €
Indemnité de député (depuis juillet 2024) 5 950 €
Pension de la Cour des comptes 3 590 €
Pensions liées aux mandats locaux 240 €
Total revenus publics mensuels 15 300 à 15 600 €

Réélu député de la première circonscription de Corrèze lors des législatives anticipées de juillet 2024, François Hollande perçoit également une indemnité parlementaire nette estimée à 5 950 euros par mois. Ce montant inclut l’indemnité de base (5 931,95 €), de fonction (1 527,48 €) et de résidence (177,96 €), déduction faite des cotisations sociales. Cette indemnité remplace sa pension d’ancien député, qu’il percevait auparavant à hauteur de 6 200 euros nets mensuels.

Par ailleurs, François Hollande bénéficie d’une pension de retraite liée à sa brève carrière de magistrat à la Cour des comptes (1980-1983). Estimée à environ 3 590 euros nets mensuels, cette pension est cumulable avec ses autres revenus publics.

Enfin, ses anciens mandats locaux – notamment à la tête du conseil général de Corrèze et comme maire de Tulle – lui procurent une pension modeste, évaluée entre 235 et 240 euros nets par mois.

Total estimé en octobre 2025 : entre 15 300 et 15 600 euros nets mensuels de revenus publics. Une estimation confirmée par François Hollande lui-même dans une interview à Libération, où il déclare percevoir « plus de 15 600 euros nets mensuels » au titre de ses activités publiques.

Conférences privées et revenus éditoriaux : des montants confidentiels

À ces revenus publics s’ajoutent des ressources issues de ses activités privées. En 2019, François Hollande a fondé la société R.D.P.A. (Réflexions, Débats, Perspectives et Analyses), enregistrée à Paris. Cette structure lui permet de facturer ses prestations de conférencier et ses interventions médiatiques.

Les montants exacts de ces revenus sont couverts par des clauses de confidentialité, mais les tarifs généralement pratiqués par les anciens chefs d’État permettent d’estimer une fourchette. Une conférence de François Hollande pourrait être facturée entre 50 000 et 100 000 euros, selon la durée, le lieu et la nature de l’événement. Ces montants restent toutefois inférieurs à ceux pratiqués par Nicolas Sarkozy ou par d’anciens présidents américains comme Barack Obama.

François Hollande reverse une partie de ces revenus à sa fondation « La France s’engage », sans que la proportion précise ne soit connue.

L’ancien président perçoit également des revenus de droits d’auteur pour ses publications politiques et ses contributions dans la presse. Ces montants restent accessoires, mais viennent compléter un ensemble de ressources privées non négligeables.

Un train de vie présidentiel maintenu par l’État

En plus de ses revenus directs, François Hollande bénéficie d’un ensemble d’avantages en nature pris en charge par l’État, conformément aux dispositions en vigueur pour les anciens présidents de la République.

Il dispose d’un appartement de fonction situé à Paris, entièrement meublé et entretenu aux frais de l’État. Il bénéficie également d’un véhicule de fonction avec chauffeur pour ses déplacements, ainsi que de plusieurs collaborateurs (deux personnes de service et jusqu’à cinq assistants pour les tâches administratives, logistiques et de communication).

Sa sécurité personnelle est assurée en permanence par des agents spécialisés, issus du GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République) ou du SDLP (Service de la protection).

Selon les données budgétaires les plus récentes, le coût global de ces dispositifs est estimé à environ 660 000 euros par an pour chaque ancien président encore en vie. Une hausse de près de 20 % a été enregistrée entre 2022 et 2024, notamment en raison de l’augmentation des salaires des collaborateurs et des coûts de sécurité.

Une situation légale mais de plus en plus contestée

Le cumul de ces avantages reste encadré par la législation. La dotation présidentielle, les pensions de retraite issues de différentes fonctions publiques et les indemnités parlementaires actuelles relèvent de régimes distincts, autorisant leur cumul.

Cependant, cette situation est régulièrement critiquée. En janvier 2025, le Sénat a voté un amendement visant à supprimer les dotations et avantages en nature pour les anciens présidents et premiers ministres. L’objectif : réduire les dépenses publiques et répondre aux critiques sur les « privilèges à vie » des anciens dirigeants. L’amendement a été rejeté par la commission mixte paritaire, maintenant le dispositif en l’état.

Plusieurs pistes de réforme circulent : plafonnement des revenus publics cumulés, limitation des avantages en nature dans le temps, ou encore obligation de transparence sur les revenus issus d’activités privées.

Une pétition citoyenne déposée à l’Assemblée nationale en septembre 2025, réunissant plus de 120 000 signatures, réclame une révision complète du statut des anciens présidents.

Comparaison : Hollande face à Sarkozy et aux anciens chefs d’État étrangers

François Hollande se situe dans une moyenne haute des anciens dirigeants français en termes de revenus publics, mais reste en retrait par rapport à Nicolas Sarkozy en ce qui concerne les revenus privés. Sarkozy, très actif sur le circuit des conférences internationales, a facturé jusqu’à 200 000 euros par intervention, notamment dans les pays du Golfe.

En 2022, le coût annuel pour l’État de l’ancien président Sarkozy était évalué à 436 000 euros, contre 356 000 euros pour François Hollande. Ces écarts se sont réduits récemment, avec un alignement progressif des dispositifs.

À l’international, les anciens présidents américains dépassent largement ces montants. Barack Obama et Bill Clinton perçoivent chacun plusieurs millions de dollars par an via des conférences, des contrats éditoriaux et des interventions médiatiques.

Quel patrimoine personnel pour François Hollande ?

Selon sa dernière déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), publiée en 2017, François Hollande disposait d’un patrimoine d’environ 1,3 million d’euros, comprenant principalement des biens immobiliers et des placements financiers. Son endettement était estimé à 288 000 euros, ramenant son patrimoine net à un peu plus de 1 million d’euros.

Un niveau de patrimoine relativement modéré comparé à d’autres responsables politiques, mais suffisant pour lui garantir une autonomie financière durable, indépendamment de ses revenus de fonction.



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