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La Cour des comptes épingle la Fondation 30 millions d’amis pour une accumulation jugée excessive de dons non utilisés. Dans un rapport publié mercredi 22 octobre, les magistrats dénoncent une « thésaurisation excessive » et mettent la fondation en demeure de mobiliser davantage ses ressources. À défaut, ses avantages fiscaux pourraient être remis en cause.
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La critique est claire, presque brutale : la Fondation, qui se présente comme le porte-drapeau de la cause animale, affiche une activité bien trop modeste au regard de ses moyens. Entre 2019 et 2023, la structure a engrangé près de 39 millions d’euros de dons par an. Résultat : 86 millions d’euros en réserve, soit quatre ans et demi de fonctionnement sous le matelas. Beaucoup trop, selon la Cour.
Un matelas trop épais
Créée en 1981 dans la foulée de l’émission de télévision du même nom, devenue fondation en 1995, l’organisation a connu une montée en puissance rapide. Son bilan 2023 s’élève à 135 millions d’euros. Mais cette prospérité soulève des questions. À quoi bon mobiliser la générosité publique si les fonds restent dormants ? Pour les juges, cette épargne prudente n’a plus de justification.
Le message est limpide : il est temps d’agir. Sinon, la fondation pourrait perdre les avantages fiscaux liés à son statut d’utilité publique. En clair, un déclassement lourd de conséquences pour sa collecte de dons.
À quoi bon collecter ?
La Cour fixe un cap : professionnaliser les équipes, muscler le contrôle des prestataires, adopter une stratégie claire, mieux planifier les investissements, en particulier immobiliers. La fondation a jusqu’à mi-2026 pour redresser la barre.
De son côté, l’organisation joue l’apaisement. Elle reconnaît que sa croissance rapide appelle à une refonte de sa gouvernance. Elle affirme dans un communiqué être « pleinement engagée » dans cette direction et avoir déjà commencé à suivre les recommandations.
Aujourd’hui, la fondation gère deux refuges en propre et soutient environ 230 structures d’accueil pour animaux. Mais sa légitimité ne se mesurera plus à ses intentions ou à son image. Elle se jugera à sa capacité à transformer ses millions en actions concrètes. Et à répondre à une question simple, posée sans détour par la Cour : à quoi bon collecter autant si c’est pour en faire si peu ?