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Porté par son quadruplé historique face au Havre (6-2), Mason Greenwood est devenu un élément central du projet sportif et financier de l’Olympique de Marseille. En tête de la Ligue 1, le club mise sur l’attaquant anglais comme levier de performance et comme actif stratégique. Mais derrière les buts, c’est une équation économique lourde que l’OM a accepté d’assumer.
Un quadruplé historique qui repositionne Greenwood
En inscrivant quatre buts en 41 minutes (35’ s.p., 67’, 72’, 76’) contre Le Havre, Greenwood est devenu le premier joueur marseillais à réussir un tel exploit en championnat depuis Jean-Pierre Papin en 1991. Ce « poker » intervient au moment où l’OM retrouve la tête du classement de Ligue 1. Greenwood ne se contente plus d’être une recrue prometteuse : il devient le visage du projet marseillais, à la fois sur le plan sportif et sur celui de l’investissement.
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Selon les données contractuelles disponibles, Mason Greenwood perçoit environ 5,45 millions d’euros bruts par an à Marseille, soit environ 450 000 euros par mois. À ce salaire fixe s’ajoute l’amortissement du transfert conclu avec Manchester United : 27,6 M€ garantis + jusqu’à 4 M€ de bonus, soit un montant maximum de 31,6 M€ réparti sur cinq ans. L’amortissement annuel s’élève ainsi à environ 6,3 M€, ce qui porte le coût global de Greenwood autour de 11,7 à 12 M€ par saison, hors variables et commissions.
Greenwood se situe ainsi dans le haut de la grille salariale marseillaise, derrière des recrues comme Pierre-Emile Højbjerg ou Adrien Rabiot, mais au même niveau que l’axe choisi par le club. L’OM a en effet engagé Roberto De Zerbi pour 550 000 euros bruts mensuels, faisant de lui la personnalité la mieux rémunérée du club.
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Une clause de revente qui limite la plus-value possible
Le transfert de Greenwood comporte une clause stratégique clé : Manchester United conserve 50 % des droits sur une éventuelle revente. Plusieurs sources divergent sur la nature exacte de cette clause : soit 50 % du prix total d’un futur transfert, soit 50 % de la plus-value uniquement.
Dans le premier cas, si Greenwood est vendu 70 M€, United toucherait 35 M€. Dans le second, la part serait de 19,2 M€ (50 % de la plus-value après déduction des 31,6 M€ initiaux). Un troisième acteur intervient dans ce montage : Getafe, club espagnol où Greenwood a été relancé en 2023-2024, bénéficie d’un droit à 20 % sur ce que Manchester United percevrait en cas de revente. Ce mécanisme, confirmé par The Times, réduit d’autant la part nette qui reviendrait à l’OM.
En pratique, ces clauses réduisent significativement l’intérêt pour le club de procéder à une vente rapide. D’où une logique d’optimisation de la « valeur d’usage » du joueur : ses buts, ses performances et son rôle dans une éventuelle qualification européenne.
Une valorisation en hausse, sans relais marketing
Greenwood a vu sa valeur de marché progresser depuis son arrivée à l’OM. Transfermarkt l’évalue à 40 M€ (mise à jour du 3 juin 2025), tandis que le CIES l’estime entre 43 et 60 M€. D’autres plateformes spécialisées, comme FootballTransfers ou Sportune, confirment cette tendance haussière. Des rumeurs évoquant un intérêt du PSG ou de l’Atlético Madrid pour des montants autour de 70 à 75 M€ n’ont cependant pas été confirmées.
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En parallèle, Greenwood reste un joueur sans sponsor majeur. Nike avait mis fin à sa collaboration avec lui en février 2022, et aucune marque n’a depuis officialisé un nouveau partenariat. Sa société d’image, TSM Sports Ltd, a été placée en liquidation volontaire en 2024 selon les publications de Companies House et The Times. À ce jour, il ne génère donc aucun revenu marketing identifiable dans son package OM.
Une politique salariale assumée par l’Olympique de Marseille
L’Olympique de Marseille maintient, selon L’Équipe, une politique de rémunération élevée. Le salaire moyen brut mensuel de l’effectif 2024-2025 avoisinait 250 000 euros, ce qui place l’OM en deuxième position de Ligue 1, derrière le PSG. La direction adopte une logique de coût global par joueur, combinant salaire, primes et amortissement de transfert.
Dans cette stratégie, le club accepte des pointes salariales ciblées sur des profils capables d’avoir un impact immédiat sur le terrain. Greenwood, au même titre que Højbjerg, entre dans cette catégorie. L’objectif est clair : aligner le coût sur la capacité du joueur à transformer les ambitions sportives en résultats concrets.
Un retour sur investissement d’abord sportif
La saison 2024-2025 s’est conclue par une égalité de buts entre Dembélé (PSG) et Greenwood (21 chacun), mais le Parisien a été désigné meilleur buteur selon le règlement (moins de penalties inscrits). Malgré cette nuance, Greenwood a démontré qu’il faisait partie des meilleurs attaquants de Ligue 1.
L’absence de revenus marketing et la complexité du montage contractuel pèsent sur sa valeur financière nette. Mais l’OM a visiblement fait le choix d’une rentabilité fondée sur la performance pure. À 12 millions d’euros par an, Greenwood coûte cher. Mais à ce stade, il rapporte sur le terrain.