Quelle fougue ! L’ancien ministre de Jacques Chirac, l’homme du Grenelle de l’environnement et du plan banlieues, qui a transformé Valenciennes et, sans qui Bernard Tapie n’aurait jamais pu échafauder ses montages d’entreprises, semble être remonté à cheval, à 74 ans, après quelques années de diète médiatique. Il avait déjà prévenu le personnel politique il y a quelques années – avec son livre prémonitoire « L’alarme ». Mais c’était trop tôt et la menace n’était pas encore suffisante pour qu’on accepte de l’écouter attentivement.
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Une France de plus en plus socialiste
Le pays en crise semble désormais mûr et au pied du mur. Après trois Premiers ministres successifs nommés en moins d’un an, et un Sébastien Lecornu dont le sort ne semble tenir qu’à un fil, l’irruption du funambule Borloo tombe à point nommé. Il pourrait même jouer un rôle de joker de luxe propre à refonder l’organisation du pays, pour le faire évoluer en véritable nation décentralisée avec bien moins d’échelons administratifs, moins de normes, moins de contrôles, et moins d’intermédiaires et de procédures. C’est ce que tout le pays attend, gauche et droite confondues.
Borloo pourrait jouer ce rôle de tiers de confiance qui fait tant défaut et organiser au plus vite un plan choc de réorganisation globale concrète afin de mettre fin à ce fameux « mal français » et entamer aussi ce « mur de Bercy » qui décide et contrôle trop de choses. Il suffirait pour cela que les 900 députés et sénateurs le votent et que, bien sûr, le Premier ministre et le président lui confient ce rôle de « tiers de confiance » pour réformer. Tout le monde a à y gagner, la classe politique dans son ensemble et le pays dans ses profondeurs, et surtout dans son efficacité. Chiche ! La France le mérite !
Robert Lafont
Fondateur d’Entreprendre
Président de RLP