Le constat est net, et il inquiète. Une nouvelle étude publiée par Samsara, spécialiste des solutions connectées dans le cloud, montre que la majorité des entreprises françaises ne sont pas prêtes à encaisser des chocs majeurs. Catastrophes climatiques, incidents logistiques, menaces sécuritaires : les scénarios de crise se multiplient, mais les réponses restent faibles, mal coordonnées, et largement insuffisantes.
L’étude repose sur les témoignages de 1 550 professionnels de la gestion d’urgence dans les opérations physiques, dont 200 en France. Elle révèle une réalité préoccupante : seuls 27 % des dirigeants européens s’estiment confiants dans leur niveau de préparation. En France, la situation est plus grave encore. À peine 10 % des entreprises interrogées déclarent disposer d’un protocole d’action en cas de catastrophe majeure. Et un dirigeant sur cinq admet que son organisation n’est « pas du tout préparée ».
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Le déficit est double : technologique et humain. Près de sept décideurs français sur dix disent ne pas avoir accès à des données en temps réel, ce qui limite fortement la capacité à réagir vite et bien. Pire, 85 % redoutent de ne pas pouvoir maintenir les communications critiques lorsque la situation l’exige. Résultat : toutes les entreprises françaises interrogées ont déjà subi des pertes financières à cause de leur incapacité à localiser rapidement leurs ressources essentielles dans un moment critique.
L’intelligence artificielle pourrait changer la donne. Automatisation des alertes, aide à la décision, anticipation des risques : 90 % des dirigeants français interrogés estiment qu’elle bouleversera la gestion des catastrophes dans les cinq prochaines années. Mais cette transformation suppose un préalable souvent négligé : la formation des équipes. Aujourd’hui, 87 % des responsables doutent de la capacité de leurs collaborateurs de terrain à utiliser les outils numériques dans une situation d’urgence. Sans compétences solides, les meilleures technologies restent lettres mortes.
Le message est clair. Face à la montée en puissance des événements extrêmes, les entreprises doivent abandonner la logique du réflexe et de l’improvisation. Elles doivent construire une culture de la résilience, fondée sur la donnée, la technologie… et surtout les compétences.